Durant cette trêve hivernale, le monde des Grands Prix est suspendu non pas à la prochaine visite du Père Noël mais aux suites et conséquences qui suivront de ce qu’il faut appeler à présent l’affaire Iannone. Des faits qui ouvrent le débat du dopage dans un paddock où les pilotes sont des gladiateurs physiquement affûtes, mentalement inébranlables et au courage sans bornes, se remettant de blessures à la vitesse de l’éclair, serrant les dents et ne courbant jamais l’échine. Des chevaliers sans peur. Mais sont-ils sans reproches ? Le contrôle positif de l’officiel Aprilia jette comme un doute. Pourtant, le débat était déjà ouvert, mais personne n’y avait prêté jusque-là attention…
Les Grands Prix moto et le dopage est en effet un sujet qui n’est pas nouveau. Des démarches de prévention ont été mises en place par la FIM avec une volonté affichée de lutter contre le fléau afin d’éviter des actions correctives et des sanctions. C’est pourtant ce qui arrive avec un Andrea Iannone sur la sellette mais toujours présumé innocent tant que le second échantillon qui sera analysé le 7 janvier n’a pas livré son verdict.
Mais les pilotes connaissent le sujet. On sait ce que Cal Crutchlow en pense. Mais on avait oublié la déclaration de Marc Márquez en 2018, qui pointait du doigt un phénomène inquiétant. Le désormais octuple Champion du Monde déclarait ainsi : « nous sommes de nombreux pilotes et, par exemple, nous pouvons être positifs au cannabis même s’il ne vous donne aucun avantage. Mais vous mettez de nombreux pilotes en danger. Beaucoup sont très jeunes et on ne sait pas ce qu’ils font chez eux et ils fument. Cela peut avoir des conséquences en course. Plus de sécurité est nécessaire pour le championnat. »
Pour avancer une telle certitude, Marc Márquez devait avoir des éléments à sa connaissance que l’on peut orienter vers le Moto3. Une alerte lancée qui n’avait pas été remarquée en son temps. A présent, les mots résonnent différemment…