Désormais sacré Champion du monde Moto3 après avoir fait preuve d’une grande régularité avec le team Leopard, Lorenzo Dalla Porta s’apprête à entamer un nouveau challenge dans la catégorie intermédiaire. Nous l’avons rencontré lors du dernier Grand Prix, à Valence, afin de tirer avec lui le bilan de cette année forte en émotions, et d’aborder ses attentes pour 2020.
En début d’année, ton
objectif était-il déjà le titre ?
« Dès la fin de l’année dernière, nous avions commencé à penser au
titre car à partir du moment où j’avais gagné à Misano, ensuite
j’avais fait trois autres podiums et j’étais en plus tout le temps
aux avant-postes en essais et en course. J’avais chuté en Australie
et on m’avait percuté à Valence mais j’étais quand même beaucoup
devant. Disons, donc, que dès l’hiver, lorsque la saison s’est
terminée, nous y avons pensé et nous avons commencé les premiers
tests avec l’objectif de remporter le championnat, et au final nous
y sommes parvenus (sourire). »
T’attendais-tu à avoir Arón
Canet et Tony Arbolino comme principaux adversaires ou bien te
méfiais-tu d’autres pilotes ?
« Je savais qu’ils seraient tous les deux de forts adversaires,
mais je pensais en plus que Ramírez et Masiá auraient joué le titre
tout au long de la saison mais nous avons finalement été tous les
trois les plus rapides, surtout moi et Arón, avec également Tony,
et les autres ont été un peu plus en retrait. »
Nous avons vu que certains
de tes adversaires ont quelque peu craqué sous la pression et ont
commis des erreurs, comment as-tu fait de ton côté pour rester
calme et ne pas en faire ?
« Sincèrement, j’ai seulement pensé à mes courses, et pas aux
autres, pas aux points, rien. Je voulais simplement gagner, et
l’équipe m’a beaucoup aidé à rester calme. »
Hormis le jour de ton sacre,
quel a été le plus beau moment de ta saison ?
« Ma première victoire [de l’année] au Sachsenring, car cela
faisait longtemps que je la voulais mais elle n’arrivait jamais, je
finissais toujours deuxième. Tous les journalistes commençaient à
faire un parallèle avec le championnat de Alzamora qui avait été
titré sans remporter une course, et cela m’a un peu dérangé, mais
finalement le Sachsenring est arrivé. J’ai eu un peu de mal tout au
long du week-end, mais au moment de la course j’ai essayé de
réaliser le meilleur résultat possible et au final ma stratégie a
été parfaite, puisque je suis allé chercher une victoire que je
désirais beaucoup. Et c’était encore mieux car c’était juste avant
la pause estivale et j’ai pu partir serein. »
A l’inverse, quel a été ton
pire moment ?
« Montmeló car la moto s’est arrêtée et dans ces moments-là tu ne
peux en vouloir à personne, ni à toi ni au team, et cela a été un
moment presque critique car Canet a terminé deuxième et a pris 20
points, ce qui est beaucoup, et donc un bel avantage. Mais je n’ai
pas baissé les bras et quelques jours plus tard j’ai retrouvé la
tranquillité nécessaire pour travailler dans le but d’atteindre mon
objectif. »
Comment résumerais-tu ta
saison ?
« Cela a été une saison durant laquelle j’ai pu faire « ce que
je voulais », entre guillemets. Une magnifique saison, nous
avons vécu comme une famille dans le box et c’est très positif.
Nous avons atteint ce que nous voulions, en plus du titre par
équipe. Cela a été quelque chose d’unique et de magique. »
A présent tu vas bientôt
rouler pour la première fois en Moto2. Quelle est ta plus grande
appréhension avant d’entamer ta première saison ?
« Disons que ce que je « crains » le plus, entre
guillemets, est mon temps d’adaptation à la Moto2 car elle est
totalement différente de la Moto3, elle pèse deux fois plus lourd,
a deux fois plus de chevaux, les pneus sont beaucoup plus larges,
donc ça sera vraiment une adaptation et je ne sais pas combien de
temps ça me prendra vu que je n’ai pas encore essayé de Moto2, je
ne sais pas à quoi m’attendre. Mais tous les pilotes avec qui j’en
ai parlé m’ont dit que c’est une super catégorie dans laquelle on
s’amuse plus qu’en Moto3, elle est aussi plus confortable et va
très vite. J’ai donc hâte de l’essayer car ça m’aidera à la
comprendre et à travailler. »
Et qu’attends-tu avec la
plus grande impatience ?
« La moto en général, mais je dirais de faire mon premier podium,
et ça serait vraiment beau s’il arrivait rapidement (sourire).
»
Comment vois-tu l’année
prochaine ? Quels objectifs vises-tu ?
« Avec l’équipe nous ne nous sommes pas vraiment mis d’objectifs,
mais disons que j’aimerais terminer rookie de l’année et si je
pouvais réaliser de bons résultats, voire faire un podium, ça
serait super ! »