Vale connait très bien Ducati pour avoir roulé pour la marque en 2011 et 2012. Il n’ignore également rien de Lorenzo dont il fut le coéquipier pendant sept ans chez Yamaha de 2008 à 2010, puis plus récemment de 2013 à 2016. Il est donc à même d’analyser l’efficacité de l’union des deux paramètres, qu’il a pu évaluer de près cette saison.
Tout d’abord selon Rossi, il faut comparer ce qui est comparable : « Quand je courais pour Ducati, on ne pouvait pas rouler sur la moto » estimait-il à l’occasion d’une conversation à bâtons rompus pendant le Rallye de Monza. Débutés en 2002, les efforts de Ducati n’ont vraiment porté leurs fruits que quand Casey Stoner, qui avait roulé sur une Honda chez LCR en 2006, arriva à Bologne et devint Champion du Monde dès sa première année sur la Desmosedici en 2007. Deuxième du Championnat en 2008, il terminait quatrième les deux années suivantes, puis partait chez Honda fin 2010.
Rossi arrivait chez les Rouges en 2011 et y connaissait la période la moins gratifiante de sa carrière, avec un seul podium (troisième au Mans), puis deux l’année suivante (deuxième au Mans et à Misano). Il terminait sixième et septième au Championnat, les plus mauvais résultats de sa carrière.
Il fallait attendre 2016 pour que Ducati remporte un nouveau GP avec la victoire d’Andrea Dovizioso à Sepang. La venue de Luigi Dall’Igna n’y était pas pour rien. « Cette année, Ducati a remporté six Grands Prix avec Dovizioso, ce qui signifie que la moto est bonne, estime Rossi. C’est difficile de comparer avec l’époque 2011-2012 car quand je pilotais pour Ducati, la moto était bien pire ».
Valentino sait qu’en 2018 le danger viendra de Lorenzo : « Jorge sera certainement très fort l’année prochaine. Il est toujours très fort ». L’Espagnol est monté trois fois sur le podium cette année avec la Ducati. Il n’a gagné aucune course, mais a préféré découvrir la machine et s’y adapter plutôt que d’attaquer immédiatement comme un cinglé et de risquer de se blesser, éventuellement gravement.
Quel est le meilleur souvenir de Rossi pour 2017 ? « Je dirais Assen, gagner est toujours spécial ». Et pour Yamaha ? « Nous devons toujours tout donner, car notre objectif est toujours de nous battre pour le championnat. Ce ne sera pas facile, car nos adversaires sont très forts et nous devons les rattraper avec Yamaha. Nous devons travailler dur et nous allons essayer. Le test final nous a permis d’avancer dans la bonne direction. Maintenant tout est en attente jusqu’en février. Je voudrais une moto forte. »
Au Rallye de Monza, Alby (Albi Tebaldi), le bras droit de Rossi, a déclaré ne pas pouvoir imaginer le MotoGP sans Vale. Certains soutiennent même qu’un Championnat du Monde sans Valentino serait comme la Coupe du Monde sans l’Italie. « J’aime cette comparaison – conclut Rossi avec un sourire – Nous essaierons de continuer encore un peu ».
Photos © Yamaha et Ducati
Sources partielles : Sebastian Fränzschky & Gerald Dirnbeck pour motorsport-total.com, et Riccardo Gugliemetti pour Gpone.com