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Marc Márquez est sans conteste le phénomène actuel du MotoGP. Cette année, il a accompli sa meilleure saison de carrière avec des statistiques intimidantes et un bilan comptable humiliant pour ses adversaires. Comme l’apogée d’un parcours commencé en 2013 dans la catégorie, et parsemé de titres mondiaux, sauf en 2015. Mais celui qui le suit d’au plus près, soit son chez mécanicien Santi Hernandez, prévient que la marge de progression de l’officiel Honda est infinie, si bien que le règne du phénomène de Cervera n’est pas près de faiblir…

Santi Hernández est le chef mécanicien de Marc Márquez en MotoGP. Dans le stand Honda, il est aux premières loges pour vivre un parcours si exceptionnel qu’il écrit l’histoire. Mais s’arrêtera donc Marc Márquez ? Justement, cette question, il se la pose lui-même ! Marc Márquez a statistiquement établi en 2019 l’une des meilleures saisons de sa longue et impressionnante carrière dans le Championnat du monde. Ce sixième titre en MotoGP et son huitième absolu est aussi celui de tous les records.

Ainsi, sur les 19 courses de la saison MotoGP écoulée, l’aîné des Márquez en a remporté douze, dont cinq consécutivement. Il a terminé deuxième dans six autres courses. Son seul abandon a été regretté à Austin, alors qu’il caracolait en tête.

Avec 420 points marqués, l’équipier d’un Lorenzo qu’il a mis à la retraite comme son précédent Pedrosa  a dépassé la précédente récolte de Por Fuera en 2010 qui était de 383 unités. L’avantage de Márquez sur Andrea Dovizioso, son dauphin au général, est de 151 points. Jamais une telle avance n’avait été constatée dans la catégorie reine du Championnat du Monde de Moto.

Aux yeux du chef d’équipe Santi Hernández, la saison 2019 a été la meilleure de la carrière de son poulain, même si en 2014, dix courses consécutives avaient été raflées, portant le total à 13 victoires en 18 courses. Mais cette année, la régularité de Marc Márquez a fait la différence. « Oui, nous avions remporté les dix premières courses de rang et 13 au total en 2014. Cependant, à l’époque, les différences entre les motos de chaque constructeur étaient plus grandes qu’elles ne le sont aujourd’hui », a déclaré Hernandez dans une interview avec Motorsport-Total.com.

« A cette époque » continue le chef d’équipe de Márquez, « chaque constructeur utilisait sa propre électronique car l’unité unique n’existait pas encore. Tout est beaucoup plus équilibré actuellement. Ducati est toujours fort, Yamaha revient et Suzuki s’est amélioré ». De fait, un constat s’impose : « si les différences techniques sont moins importantes, Marc est capable de faire la différence avec son talent », se félicite Hernández qui ajoute : « il ne fait aucun doute que Marc est meilleur aujourd’hui qu’il ne l’était en 2014. Il est aussi rapide mais il a beaucoup plus d’expérience. »

Une expérience qui s’affirme chaque fois un peu plus que le nombre de ses chutes baisse. Au cours de la saison 2018, il était tombé à 23 reprises et en 2017 à 27 occasions. En 2019 il ne s’est retrouvé par terre que 14 fois. 13 de ces accidents se sont produits lors des séances d’essais ou de qualifications, comme le highside brutal à Buriram, où, selon l’analyse des données d’Alpinestars, il a percuté le tarmac avec un poids équivalent à plus de 1,5 tonne…

Son seul accident en 2019 dans une course, Márquez a enregistré juste à Austin, où il avait déjà gagné six fois de suite. Mais il a appris de cette expérience : « sa courbe d’apprentissage est tout simplement impressionnante », a déclaré Hernández : « au cours des deux premières années de 2013 à 2014, tout était facile pour lui car il était extrêmement jeune, il conduisait sans pression et la moto l’a aidé à s’imposer face aux autres pilotes. »

En 2015, à sa troisième saison MotoGP, Márquez a été battu pour la seule fois dans un combat au championnat du monde dans la catégorie reine. Malgré cinq victoires, il regrettait 88 points de retard sur le champion du monde Lorenzo, et il n’a terminé la saison que troisième au général. La raison ?  Sur les 13 chutes de Márquez, six avaient eu lieu dans les courses. « Victoire ou chute, ça résume assez bien cette année » se souvient Hernández, se rappelant comment son protégé « s’était rendu compte après la saison 2015 qu’il avait besoin de changer de mentalité ». Il s’est alors dit : « pour un championnat, je dois me contenter d’une troisième, voire d’une cinquième place dans la course. »

De fait, en 2016, lorsqu’il a remporté son troisième titre en MotoGP, Márquez s’est classé à dix des 18 courses aux places deux, trois, quatre ou cinq. Et bien qu’il n’ait remporté « que » cinq courses, comme en 2015, Márquez est devenu champion du monde à la fin de la saison, avec 49 points d’avance sur Valentino Rossi. En 2017 et 2018, la star de Honda a pris deux autres titres contre Dovizioso, avant de dominer la saison 2019.

Parmi les meilleurs champions du monde de tous les temps, Márquez est dans la catégorie de tête. Avec six titres mondiaux en catégorie reine, il est déjà troisième, juste derrière Giacomo Agostini (huit titres) et Rossi (sept titres). Sur l’ensemble de sa carrière, il a huit couronnes, ce qui le met au sixième rang derrière Agostini (15 titres), Ángel Nieto (13), Rossi, Mike Hailwood et Carlo Ubbiali (neuf chacun). « Et il est toujours en train d’apprendre », prévient le chef d’équipe Hernandez, qui termine : « je ne sais vraiment pas où se trouve sa limite. »

 

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