Après trois belle saisons initiales en MotoGP sur Yamaha chez Tech 3 avec la septième place au championnat en 2012 puis la cinquième en 2013, Crutchlow est passé rapidement chez Ducati en 2014, sans plus de résultats que les pilotes d’alors, mais avec une confortable rémunération. Il choisit ensuite une Honda privée chez LCR, nettement plus performante.
Il se classa ainsi septième du Championnat l’an dernier, avec deux victoires et 141 points. On le voyait déjà s’approcher des sommets, mais cette saison fut décevante, sans victoire, une seule troisième place, et la neuvième place finale avec 112 points. Mais tous les torts ne sont pas à imputer au pilote britannique ou au team monégasque, et Honda ne s’y est pas trompé qui vient de leur accorder le statut officiel aux côtés de Marc Marquez et Dani Pedrosa, après que Jack Miller qui en disposait depuis trois ans soit parti chez Ducati Junior, c’est-à-dire Pramac Racing.
« La compétition était plus forte que l’année
dernière » a expliqué Lucio Cecchinello, le patron de
LCR, à
Speedweek.com. « Petrucci est devenu plus fort, Zarco
a surpris tout le monde. L’année dernière, il était plus facile
pour nous d’être la meilleure équipe satellite sur une base
régulière. Je ne veux pas cacher quoi que ce soit. Nous avons eu
plus de chutes pour Cal lors des courses que l’année précédente.
»
« En 2016, nous avons souvent profité de bonnes
opportunités dans des conditions difficiles. Cette année, nous
avons manqué de chance. Et quand de telles chances se sont
présentées, nous sommes malheureusement tombés. J’ai été moi-même
pilote de course. Par conséquent, je suis conscient que la limite
entre une course de première classe avec un résultat merveilleux et
une chute est très étroite, c’est une marche sur la corde raide.
»
« Cal a très bien fait par temps changeant l’année dernière. Cette année, il a manqué de chance. Ou il a eu des problèmes avec la moto. Nous ne devons pas oublier que Honda a changé le concept de la moto plusieurs fois ces dernières années. Comme les règlements ont changé, Honda a pris un chemin différent de la concurrence, comme Yamaha. Nous avions l’électronique Honda interne. Puis elle a été bannie pour 2016. Nous avons dû repartir de zéro ».
Mais cela n’a pas seulement frappé Honda, souligne l’interviewer Günther Wiesinger. De plus, en 2014 et 2015, au moins quatre pilotes Honda ont roulé en catégorie Open avec le boîtier unitaire de Magneti Marelli.
« Oui, mais Honda a changé le sens de rotation du
vilebrequin pour 2016. Donc toutes les cartographies ont dû être
changées et ajustées. Le développement de l’alimentation a changé,
les pilotes ont dû ajuster leur style de pilotage. Cette année,
nous avons eu les nouveaux moteurs avec l’ordre d’allumage modifié.
Nous avons dû tout ajuster à nouveau. »
« Honda a pris les bonnes décisions, la direction est
bonne, car tous les autres constructeurs roulent aussi avec des
moteurs Big Bang. Mais dernièrement, nous avons vu beaucoup de
changements techniques chez Honda. C’est pourquoi j’aimerais que
nous gardions nos spécifications techniques stables afin que nous
puissions nous concentrer sur le réglage fin. Ainsi les pilotes
pourraient mieux comprendre et sentir la moto. »
« Les erreurs que Cal a commises cette année n’ont pas toujours été de sa faute. Parfois, cela dépendait de nous, parfois la configuration de la moto n’était peut-être pas parfaite. Mais je suis confiant qu’il fera mieux en 2018. »
Photos © LCR
Source : Speedweek.com