Vice-Champion du Monde Superbike en 2013 sur Aprilia, entre Tom Sykes et Sylvain Guintoli, le Nord-Irlandais a ensuite goûté aux charmes des Grands Prix en 2015 sur une Honda du team Aspar, puis en 2016 sur une Ducati de la même équipe avec pour heure de gloire la quatrième place en Argentine. Cette année, Eugene est de retour en WSBK, chez Shaun Muir Racing qui représente officiellement le constructeur de Noale.
La semaine dernière, aussitôt descendu de sa RSV4 Superbike, Laverty restait à Jerez pour trois jours d’essais avec la RS-GP, en remplacement d’Aleix Espargaro blessé. Il soulignait l’évolution significative par rapport aux essais effectués par lui-même voici 12 mois. Eugene a testé diverses configurations de réglages et d’électronique, assumant le rôle d’essayeur et fournissant de plus amples informations à l’équipe en vue de la saison 2018. A la fin des 3 jours, son coéquipier provisoire Scott Redding avait parcouru 176 tours (le meilleur en 1’38.778) et Eugene Laverty 210 (le meilleur en 1’39.537).
Selon Eugene, « Ce furent cinq jours de tests très importants pour moi. Deux avec la RSV4 Superbike et trois avec la RS-GP. Ce fut une expérience formidable. Je me sentais bien avec la machine de MotoGP, elle a un grand potentiel. Je voudrais continuer avec ce projet. »
« Le problème était que je conduisais la moto d’Aleix.
C’est un grand gars. Nous avons dû ajuster un peu car je n’ai pas
mis assez de poids à l’avant dans les virages rapides. Mais après
un changement dans la répartition du poids, j’ai perdu dans les
virages lents, la machine a alors offert moins d’adhérence à la
roue arrière. C’était frustrant. Mais le potentiel est génial.
Comparé au Superbike, les problèmes sont inversés, nous avons
toujours eu trop de poids sur l’avant. Là, c’était le contraire.
C’était intéressant pour moi. »
« La plus grande force de la RS-GP est le freinage.
Aleix freine très bien, mais moi aussi. C’est pourquoi j’ai été
capable de freiner aussi fort que lui après deux ou trois tours.
J’ai seulement perdu dans les virages rapides. J’aurais pu faire
1’38 lors de mon dernier roulage, mais j’ai tout gâché. J’ai perdu
la roue arrière et laissé une belle ligne noire. »
« La répartition du poids n’était pas optimale et cela
rendait la conduite vraiment compliquée, l’usure des pneus n’était
pas régulière et la tenue de route devenait difficile, surtout
pendant les derniers tours. »
« Le MotoGP et le mondial Superbike ne sont pas si
différents. Les meilleures équipes de WSBK sont du même niveau que
celles des prototypes. Les différences entre les catégories sont
les pneus, les possibilités d’intervention sur la moto, les freins,
mais les compétences techniques et professionnelles sont
comparables au même niveau. Par exemple, dans l’équipe Aprilia
MotoGP, il y a beaucoup de gars compétents et intelligents, c’était
très sympa et intéressant de travailler avec eux à Jerez.
»
« La RS-GP est sans aucun doute la meilleure MotoGP que j’ai jamais pilotée. Même si je ne la connaissais pas du tout, l’Aprilia m’a immédiatement donné confiance. Je me suis battu un peu en raison de ma petite taille : Aleix Espargarò est plus grand que moi, pour m’améliorer je devrais encore travailler sur la position de conduite. »
« Ce que je peux dire après presque 90 tours sur l’Aprilia MotoGP, c’est que le potentiel de la moto est vraiment élevé, je ne serais pas surpris du tout si l’année prochaine les deux pilotes officiels luttaient pour les premières positions jusqu’au podium. »
Le patron du service course Aprilia, Romano Albesiano, était satisfait de Laverty : « Aleix Espargaro est revenu au GP de Valence mais il était dans des conditions très difficiles, il ne pouvait même pas ouvrir complètement les gaz. Nous avons été ravis de mettre Eugene sur la RS-GP, il était déjà à Jerez pour essayer la Superbike avec laquelle il roulera en 2018 et nous en avons profité pour laisser Aleix se reposer et lui permettre une reprise idéale. Eugène a retrouvé son ancien chef technique Markus Eschembacher dans le stand. »
« Laverty est un pilote expert qui nous donne de bonnes indications. En tant que testeurs, Matteo Baiocco et Lorenzo Savadori, qui font du bon travail, savent que nous pouvons aussi compter sur Laverty, mais il n’est pas prévu de le faire courir en wild card en MotoGP. Il sera là s’il y a des problèmes avec les pilotes titulaires. »
Résultats des tests de Jerez :
1. Andrea Dovizioso (I), Ducati, 1: 37.663 min
2. Cal Crutchlow (GB), Honda, +0.155 sec
3. Jorge Lorenzo (E), Ducati, +0.258
4. Andrea Iannone (I), Suzuki, + 0.367
5. Pol Espargaró (E), KTM, +0.567
6. Alex Rins (E), Suzuki, +0.644
7. Tito Rabat (E), Ducati, +0.725
8. Danilo Petrucci (I), Ducati, +0.944
9 Bradley Smith (GB), KTM, +1.058
10. Scott Redding (GB), Aprilia, +1.115
11. Jack Miller (AUS), Ducati, +1.213
12. Franco Morbidelli (I), Honda, 1.260
13. Takaaki Nakagami (J), Honda, +1.329
14. Eugene Laverty (NIR), Aprilia,
+1.823
15. Alex Márquez (E), Honda, +2.119
16. Xavier Simeon (B), Ducati, +2,669
17. Takumi Takahashi (J), Honda, 3,459
Photo © Aprilia
Sources : gpone.com, corsedimoto.com, speedweek.com et Aprilia