Bien que blessé au doigt lors du Grand Prix d’Australie, Xavier Siméon a tout fait pour être présent à Valence, pour participer à sa dernière course en Moto2, bien sûr, mais surtout pour effectuer ses premiers tests en MotoGP dans le team Reale Avintia.
Complètement débutant dans cette catégorie extrêmement compétitive, le pilote belge ne s’est pas focalisé sur ses chronos et termine ses premiers tests en 21e position, à seulement 2,6 secondes de Marc Márquez, après avoir figuré à 4 secondes à l’issue du premier jour.
Au terme de la deuxième journée, il a débriefé devant la presse internationale et nous avons pu lui poser quelques questions…
Xavier Siméon : « La journée a été super. Je suis vraiment très content par rapport à hier. Je me sens beaucoup mieux sur la moto. Hier, je n’ai pas pu faire beaucoup de tours, mais là, on commence vraiment à rentrer dans une phase où les chronos commencent à arriver plus facilement. J’essaie surtout de me concentrer sur ma position sur la moto parce que la façon de piloter est très différente du Moto2, surtout sur les freinages et les entrées de virage. La position sur la moto est donc très importante pour pouvoir faire tourner la moto plus facilement. J’essaie vraiment de me concentrer là-dessus, bouger un maximum avec le haut du corps, relever la moto le plus rapidement possible pour passer la puissance au sol. Pour le moment, je me concentre là-dessus et pas du tout sur les chronos. »
Comment expliques-tu les erreurs que tu as faites durant ces deux jours : cherchais-tu la limite ou est-ce dû à un manque d’expérience ?
« Hier, j’ai fait une petite chute parce que je me suis fait avoir par les freins carbone. Je suis rentré dans le virage 11 qui est déjà un virage piégeux pour tous les pilotes. Je suis rentré normalement mais au moment où j’ai lâché les freins, j’ai repris les freins au dernier moment et la pression que j’ai appliquée sur le levier était un peu trop élevée pour les freins carbone. Ça a été instantané (rires). Mais bon, maintenant je sais pourquoi, c’est très clair, et j’essaie de ne pas refaire la même erreur. »
Qu’est-ce qui t’a surpris le plus : la puissance, les pneus ou les freins ?
« Tout (rires) ! On ne voit pas passer la ligne droite, ça freine très très fort, on peut freiner très très tard, et on peut rentrer très très fort en virage. Il faut vraiment faire un déblocage psychologique, car on pense que ça ne peut pas rentrer, et en fait, ça rentre. J’essaie vraiment de me concentrer sur tous ces points là, de le faire petit à petit, tour par tour, et d’essayer chaque fois d’aller un peu plus loin. J’ai encore 13 jours pour progresser et comprendre ça, et je pense que pour l’instant, ça va dans le bon sens. »
As-tu pu suivre un pilote plus expérimenté ?
« J’ai pu suivre Dovizioso pendant quatre ou cinq virages, et j’ai pu voir pas mal de choses. J’ai essayé de les appliquer immédiatement et j’ai directement amélioré mes chronos, donc c’est bien d’avoir tous les pilotes en piste durant ces tests car on a vraiment plein de points de référence. Ça permet de comprendre beaucoup plus rapidement quelles trajectoires utiliser et de quelle façon relever la moto. »
Pourquoi as-tu choisi de travailler avec Ruben Xaus ?
« Je connais Ruben depuis un an car je vis en Andorre comme lui et je passe beaucoup de temps avec lui. Il essaie de me donner les meilleurs conseils qu’il peut pour que je puisse comprendre au mieux la moto. En particulier, en ce moment, il insiste pour que je trouve la bonne position sur la moto car actuellement, le plus important est de ne pas trop rester sur l’angle avec cette moto mais de la relever assez rapidement. »
Comment vas-tu, physiquement ?
« Je ressens mon épaule que je me suis fracturée en Autriche, hier comme aujourd’hui, mais pour le reste, je me sens OK et plutôt solide. »
Vous avez été plus rapide qu’hier. Est-ce dû à des réglages ou simplement au fait que vous enchaînez les tours ?
« Pour le moment, nous n’avons rien changé sur la moto. Nous avons juste essayé de travailler sur mon style de pilotage et ma position sur la moto. J’ai fait beaucoup de tours avec des pneus usés pour comprendre comment la moto glissait et pour commencer à comprendre à quel endroit après le milieu du virage j’ai besoin de motricité pour accélérer. Et quand nous avons atteint le même chrono que ce matin avec des pneus neufs, nous avons décidé de remettre un train de pneus, ce qui m’a fait gagner une seconde. Je pense que ce chrono est essentiellement dû au grip, mais je vais essayer de rester avec ce chrono avec des pneus usés. »
Ces deux jours ont-ils été conformes à ce que vous attendiez, ou avez-vous été surpris ?
« Oui, j’ai bien sûr eu beaucoup de stress, mais un bon stress, car après sept années passées en Moto2, vous avez beaucoup d’habitudes et j’étais très impatient d’essayer de nouvelles choses. Je pense qu’essayer une MotoGP est quelque chose d’exceptionnel. C’était donc ce à quoi je m’attendais mais j’ai maintenant besoin de comprendre comment aller vite avec cette moto. »
Jerez est un circuit plus étroit. À quoi vous attendez-vous là-bas avec la Ducati ?
« Pour le moment, je ne me soucie pas du circuit ni du chrono. Je veux seulement améliorer ma position sur la moto, améliorer mes points de freinage et mes freinages avec les disques en carbone. Je me concentre seulement là-dessus pour le moment, et quand j’aurais plus d’expérience dans ce domaine, je pense que les chronos vont venir tout seuls. »
Avez-vous collaboré avec Tito Rabat ?
« Non, pour le moment nous n’échangeons pas car il est également dans une nouvelle aventure, une nouvelle expérience. Il fait donc son travail mais chez Ducati nous pouvons avoir accès à toutes les datas, y compris celles des pilotes officiels. Je regarde celles d’Andrea et, à partir de cela, je peux beaucoup apprendre et essayer d’appliquer cela sur la piste. »
Quelle est votre moto ?
« Celle de Barbera. Une GP 16. »