Ce Grand Prix de France aura été marqué, côté technique, par le plastique fantastique des ailerons Ducati et le caoutchouc super doux du nouveau pneu arrière Michelin. Mais il faut aussi l’avouer sans conteste, en course, c’est encore la gomme antérieure qui a causé bien des malheurs. Huit chutes en une seule course sans l’aide de la pluie, ça fait tout de même beaucoup.
Reste que ce sont les meilleurs qui sont restés sur leurs roues. Lors de la conférence de presse, le trio de tête a expliqué qu’il fallait toujours se méfier du pneu avant du bibendum, encore moins prévenant de la limite que son précédant japonais. Et puis la piste était plus chaude, plus glissante après le passage des Moto2.
La préoccupation était là quand même puisque Marc Márquez avait le choix d’un dur antérieur, comme Baz, Crutchlow, ou encore Rabat. Ces deux derniers ont chuté pour le compte et l’officiel Honda s’est mis par terre avant de repartir. Seul le Français n’a pas rappé son cuir. Quant aux Hernandez, Iannone, Dovizioso, Miller ou Smith, c’est dans le bac à graviers que s’est terminée l’équipée.
Alors ? Alors un survivant explique. Il s’appelle Aleix Espargaró et il a fini sa course sixième derrière son frère Pol équipé d’une Yamaha Tech3 et surtout son équipier Viñales qui a tracé sa route jusqu’au podium : « je le félicite pour cette performance » commence d’ailleurs le pilote de la GSX-RR sur Speedweek. « Au début de la course, je sentais bien la moto. J’étais agressif, je roulais bien et j’étais avec Maverick. Puis, tout à coup, j’ai senti que l’avant ne suivait plus, ne fonctionnait plus correctement. J’ai évité la chute deux fois ».
De quoi refroidir les ardeurs : « je perdais souvent le contrôle. J’ai alors vu mon panneau au stand qui m’indiquait encore dix tours à faire. Je les ai passés à gérer mes pneus. C’est dommage car nous aurions pu jouer le podium. Il faut étudier ce qui s’est passé, car je n’étais pas plus lent de trois ou quatre dixièmes mais de deux secondes. C’est très étrange ». Après 28 tours, Aleix Espargaro accuse au classement un retard de plus de 32s sur le vainqueur et de 18s sur son équipier.