Il reste encore cinq Grands Prix, mais il est déjà temps de commencer à dresser un bilan. La faute à Marc Márquez qui va plier la saison sans doute dès le prochain rendez-vous en Thaïlande. Parmi les événements qui auront marqué ce millésime, on relèvera la révélation d’un Fabio Quartararo surgissant dans le marché des pilotes comme un chien dans un jeu de quilles. C’est lui qui sera regardé particulièrement pour négocier la période post 2021. Le pilote Petronas Yamaha a fait oublier ses adversaires débutants dans la catégorie, à commencer par deux Champion du Monde qui, jusque-là, pouvaient se targuer d’être les leaders de la relève. Il s’agit de Bagnaia et de Mir. Mais que pense-t-il de Fabio ?
L’un Bagnaia, est le Champion du Monde de Moto2 en titre et pilote Ducati Pramac avec un contrat du constructeur. L’autre, Mir, est un ancien Champion du Monde de Moto3 et déjà pilote officiel Suzuki. Les deux ont jouté, voire même très bien connu, Fabio Quartararo qu’ils ont battu plus souvent qu’à leur tour dans les disciplines intermédiaires. Celui-là même qui leur est à présent intouchable en MotoGP.
Un revirement qui demande analyse et réflexion. Fabio Quartararo est septième au classement général du championnat après 14 courses. Il colle au train des pilotes officiels Yamaha avec sa M1 privée. Il est monté sur quatre podiums et a joué la victoire à Misano contre l’épouvantail Marc Márquez jusque dans les derniers virages. Par ailleurs, il s’est mis à collectionner les premières lignes au terme des qualifications. Enfin, il a enterré son équipier Franco Morbidelli, ancien Champion du Monde de Moto2.
Une liste qui fait oublier que le Français en est à sa première campagne à ce niveau. Le statut de meilleur débutant lui est acquis. Et ses homologues que sont Oliveira, Bagnaia et Mir le regardent avec envie. Le pilote Pramac Ducati commente : « je pensais qu’il pourrait être le débutant le plus rapide avec cette Yamaha. Dans le passé, nous avons vu que les rookies sur une Yamaha faisaient une bonne première saison. Zarco et même Syahrin étaient assez rapides l’année précédente. »
« Peut-être que la Yamaha est une moto qui t’aide un peu plus en tant que rookie. Fabio a déjà été rapide en Moto2 l’année dernière, donc si tu regardes son style de pilotage, c’est le même qu’il avait à l’époque, il ne l’a pas trop changé. La Yamaha est forte sur les freins et a une bonne traction. Je peux me rapprocher de lui peut-être en ligne droite, mais il a une très bonne vitesse en virage et beaucoup de traction » analyse l’Italien. « Il est difficile de comparer, il est donc préférable de suivre une autre Ducati pour ça. »
« Moi aussi, j’ai rencontré Quartararo dans les petites classes, et même dans la même équipe chez Leopard » se souvient de son côté Mir. C’était en 2016 et en Moto3. « À cette époque, la KTM était une moto difficile, nous avions tous les deux des problèmes, puis en Moto2, Fabio était plutôt fort lors de sa deuxième année. » En ce qui concerne la forme actuelle, l’officiel Suzuki déclare : « on dirait que son style s’intègre très bien à la Yamaha, il peut piloter très propre et ne tombe que rarement, ce qui signifie qu’il a encore de la marge pour s’améliorer. Parce que si vous ne chutez pas, vous n’êtes pas à la limite. »
« Nous verrons si nous pourrons atteindre son niveau avec davantage de courses » a poursuivi l’équipier d’Álex Rins. « J’étais déjà dans une équipe avec lui et j’ai pu rivaliser avec lui là-bas, puis j’ai réussi à être un peu plus compétitif que lui. En Moto2, il devait aussi se battre la première année. Je suis content pour lui pour le moment car cela signifie que notre niveau est élevé. » Puis il termine sur motorsport-total.com : « Oliveira et Bagnaia sont dans une situation pire que la mienne. Nous travaillons toujours sur nous-mêmes, non pour battre Fabio, mais pour finalement remporter le championnat. » Soit battre tout le monde.
