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   La version 2019 de Marc Márquez est impressionnante. De vitesse, de régularité, ou encore de maîtrise : rien ne semble pouvoir lui échapper. Mais est-il imbattable pour autant ? Andrea Dovizioso et Álex Rins nous ont prouvé le contraire lors de ces derniers grands prix, mais le n°93 reste hors de portée au championnat. Pourtant, en se penchant sur ces cas isolés , nous pouvons tirer quelques enseignements, des pistes, qui tendent à répondre à cette question : Comment battre Marc Márquez ?

 

Imposer sa loi

 

Commençons par le commencement : afin de pouvoir rivaliser avec le quintuple champion du monde MotoGP sur une année complète, il faut déjà parvenir à le surclasser sur un Grand Prix. Et la tâche est loin d’être aisée. Pour se faire, il est intéressant d’observer de plus près la course d’Álex Rins à Silverstone, qui est une copie presque parfaite, un modèle dans le genre. Tout d’abord, il a laissé son compatriote mener la course. C’est une approche qui a son importance, car entraîner la meute n’est pas un des points forts de Márquez. Le laisser gérer la course, tout en ayant la vitesse pour le dépasser semble être une stratégie risquée, mais payante.

 

Au grand prix des Amériques, Marc Márquez est presque intouchable : six victoires en sept ans. Photo : Box Repsol 

 

 Pousser au duel

Ceci dit, les chiffres montrent quand même qu’il vaut mieux s’isoler à deux pilotes, c’est à dire afficher un rythme suffisant pour créer de l’espace entre soi-même et le troisième. L’espagnol est plus à l’aise dans une course en paquet, tant son agilité et sa maîtrise de sa machine lui permettent de trouver les plus petites portes. Mais ce qui est surprenant, quand l’on creuse la question, ce sont les taux de réussite lorsque Marquez est amené au duel. Étonnamment, ces derniers sont souvent en faveur de l’adversaire. Exemple, lors des six dernières joutes entre Márquez et Dovizioso, l’italien en est sorti vainqueur à cinq reprises. Jorge Lorenzo avait lui aussi réussi à battre le quintuple champion du Monde MotoGP au Red Bull Ring, en 2018, également dans une situation de un contre un. Et pour finir, Rins réitéra à Silverstone.

Spielberg 2018 : Jorge Lorenzo vient à bout de Marc Márquez au terme d’un duel haletant. Photo : Box Repsol

 

Pour battre le champion du monde en titre, il faut donc mettre du rythme, quitte à passer devant, mais le laisser en tête à l’approche des derniers tours, là où il ne sera plus en mesure de s’échapper. Bien sûr, il n’existe pas de vérité absolue, surtout avec un client comme Márquez, mais ces indicateurs tendent à appuyer ce propos.

 

La régularité : une des principales clés.

 

 Le seul problème, c’est qu’il y a un monde entre battre un champion du monde sur une course et sur une année complète. Dans ce cas, la tâche devient beaucoup plus ardue. Car depuis 2016, le natif de Cervera est très régulier, et le prouve encore sur l’exercice 2019. Hormis la course d’Austin qui s’est soldée par un abandon, il n’est jamais monté que sur la première ou la deuxième marche du podium. La régularité sera donc la clé pour espérer finir le championnat à sa hauteur. Si le Red Bull Ring est le seul circuit du calendrier où Marc Márquez n’a jamais triomphé, il est évident que son talent ne s’exprime pas de la même manière sur tous les tracés. Ainsi, il faut privilégier les prises de risques là où il semble moins facile, comme au Mans, à Silverstone, au Mugello ou encore à Spielberg. Dans l’idéal, privilégier les virages à droite semble être la bonne option, car l’espagnol ne cesse de dire qu’il adore les « gauches ». Que se soit « DesmoDovi » à Losail ou Motegi, Lorenzo en Autriche ou Rins en Angleterre, tous l’ont battu dans un virage à droite. Et bien sûr, limiter la casse sur les tracés qui ont garni son palmarès : Austin et le Sachsenring en tête. Cette stratégie avait, par exemple, été adoptée par Jorge Lorenzo, qui jouait l’assurance sur ces circuits en 2015, sachant qu’il ne pourrait rivaliser.

Quoi qu’il en soit, battre Marc Márquez nécessite d’être un pilote aguerri, tant le défi est dur à relever. Mais est-ce impossible pour autant ? L’avenir nous le dira…  Et des talents comme Rins ou Quartararo auront sans doute leur mot à dire.

Photo de couverture : Box Repsol

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