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La conférence tenue à l’issue du Grand Prix d’Autriche MotoGP sur le circuit du Red Bull Ring a accueilli Andrea Dovizioso, Marc Márquez et Fabio Quartararo.

Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Andrea Dovizioso, sans la moindre interprétation journalistique.


Quelle course ! Félicitations ! Andrea, vous aviez un petit sourire hier car vous saviez sans doute ce qui allait se passer. Mais finalement, tout s’est joué dans le dernier tour alors que peu de gens s’attendaient à votre manœuvre dans le dernier virage…

Andrea Dovizioso : « oui, moi non plus ! Je n’avais pas vraiment préparé ce dernier virage mais ce n’est pas vraiment un virage qui correspond à mon style et à ma moto pour rentrer dedans. Mais il s’est passé beaucoup de choses pendant la course et je suis très heureux pour de nombreuses raisons. Je pense que c’est la meilleure ou l’une de mes meilleures victoires car nous n’avions pas la même vitesse que Marc avant la course. Nous avions donc besoin d’une stratégie pour essayer de rester avec lui. Les températures avaient changé depuis la veille et nous avons utilisé un choix de pneus différent. Peut-être que cela a eu un effet, mais durant la course, j’ai tout mis ensemble : nous sommes partis avec des réglages différents que je n’avais pas utilisés car c’était malheureusement mouillé durant le warmup. Il a perdu l’avant à la sortie mais j’ai répondu à nouveau virage 4 et cela a été très important. Après, quand Marc m’a doublé, il a essayé d’attaquer et de créer un écart mais son pneu arrière s’est trop dégradé. Sur la fin, j’ai eu la chance de pouvoir me battre jusqu’au dernier virage car il n’avait pas la même adhérence que moi du côté droit. Il était meilleur au freinage mais grâce à cette adhérence, j’ai pu rester avec lui et faire ce dernier virage fou. Je ne l’avais pas préparé mais j’ai passé de façon parfaite le virage d’avant et j’étais un peu à l’intérieur. Je me suis dit  » OK, si je tire trop long, je serais 2e sans problème ». Mais j’ai ralenti la moto de la bonne manière ».
« Je suis très heureux ! Je suis très heureux pour Ducati car nous avions besoin de ça. Nous avions besoin de cette victoire de cette manière et cela nous apporte de l’énergie pour le futur ».

Saviez-vous avant la course que cela allait se passer comme ça ?

« Non. J’étais un peu inquiet à ce sujet et durant la course je n’avais pas ce bon feeling pour attendre. J’étais là mais nous attaquions. Pas à tous les tours, mais nous attaquions. Pendant les freinages, nous essayions de préserver un peu les pneus mais nous étions à la limite. Et ici, quand vous êtes derrière un pilote, c’est un peu plus dur. Si vous attaquez à 100 %, c’est un peu plus dur. Nous devions donc faire bien attention durant les freinages car si vous freinez un peu trop tard, il est facile de faire une erreur. Mais nous avions bien travaillé durant les essais, ce qui nous a donné la possibilité d’être réguliers jusqu’à la fin. Car je n’étais pas plus rapide que Marc, mais au final j’avais plus d’adhérence, ce qui m’a permis de pouvoir rester avec lui. Je suis donc très heureux de cette victoire pour de nombreuses raisons ».

Pouvez-vous nous parler un peu davantage de ce qui s’est passé au 3e virage du premier tour ?

« Eh bien, au virage 3, il s’est passé la même chose que l’année dernière. J’ai essayé de faire cela d’une façon différente mais Marc était dans une position qui lui permettait de me contrôler. Quand vous êtes à l’extérieur dans ce virage, vu que ce dernier revient en arrière et est légèrement en montée, vous devez attendre le pilote à l’intérieur et vous perdez beaucoup de temps et de positions. Cela est arrivé à nouveau. Ce n’était pas bon mais heureusement j’ai pu arrêter Marc au virage suivant ».

Marc a dit que vous jouiez avec lui par moment. Était-ce vrai ?

« Je jouais, mais pas avec la vitesse, car si j’en avais eu assez pour finir tout seul, j’aurai fini la course tout seul. J’ai joué dans la ligne droite deux fois car si vous doublez un pilote et que vous vous retrouvez devant, en particulier avec Marc, il est en mesure de freiner plus tard pour être à l’intérieur et contrôler le freinage. Si je double un pilotes et que je reste là (à l’intérieur), je peux contrôler le freinage, et c’est ce qui s’est passé à deux reprises. J’avais une meilleure adhérence à droite et c’est pourquoi j’ai pu être plus rapide dans le dernier virage. Je n’avais pas cet avantage en début de course. J’étais presque comme lui à l’accélération. La différence a été que sa dégradation a été mauvaise et j’ai pu mieux accélérer. Je voulais rester à côté de lui. Quoi qu’il en soit, j’ai tiré long à 2 reprises car si je freine au même moment que Marc, je vais un peu plus loin ».

Cette course a été bien plus rapide que celle de l’année dernière et encore plus par rapport à la première année. Pourquoi ?

« Les pneus sont un peu différents par rapport à l’année dernière, donc c’est normal. Il y a un peu plus d’adhérence. Avec les pneus que nous avons cette année, six secondes me semblent normal. Par rapport à la première année, les motos ont beaucoup changé, donc je pense que c’est normal ».

Lors de la première course ici, avec Andrea Iannone, vous avez pris la décision de choisir le pneu arrière médium et lui le tendre. En conférence de presse, vous avez dit que vous aviez perdu à cause de ça. Est-ce la raison pour laquelle vous avez choisi le tendre cette année ?

« Non, car les pneus sont complètement différents de ceux de cette année-là. Chaque année, à chaque course, les pneus tendres, médiums et durs sont différents ».

Votre Ducati se comporte très bien ici. Est-ce que cela sera également le cas à Silverstone ou cela vient-il uniquement du tracé ?

« C’est seulement le tracé. C’est plutôt facile à comprendre. Il y a beaucoup d’accélérations quand vous devez être relevés, et il n’y a pas beaucoup de virages longs donc c’est normal. Nous accélérons très bien, nous freinons plutôt bien, pas comme Marc mais très très proche, et c’est pourquoi nous pouvons être très compétitifs ici : nous avons plus de puissance en 5e et en 6e ».

Il faisait beaucoup plus frais aujourd’hui. Comment cela a-t-il affecté les performances de votre moto et de vos pneus ?

« Je ne sais pas. Après la course, je peux dire que le tendre à mieux fonctionné que le médium, mais ce n’était pas comme ça pendant les essais. Donc peut-être, peut-être, que les conditions ont eu cet effet de cette manière, ou, comme vous le savez, la course est parfois différente des essais ».

Pensez-vous que le championnat soit toujours ouvert ?

« Il est ouvert car il est toujours ouvert et il reste beaucoup de courses. D’un côté, cette course ne change pas le futur car Marc a montré son potentiel lors de nombreuses courses et il est plus compétitif que l’année dernière. Je m’attends donc à ce qu’il soit fort sur chaque circuit, et je pense que ce sera très très difficile. Mais nous travaillons pour développer la moto. Nous avons remporté la course mais nous travaillons très dur pour essayer d’améliorer la moto. Nous travaillons en permanence pour cela, donc vous ne savez jamais ce que vous pouvez trouver et du matériel va arriver dans le futur. Je veux continuer à penser comme ça car c’est normal : je dois rester comme ça. Mais en réalité, se battre avec Marc en ce moment est très difficile. Mais cela ne change rien à notre approche : nous devons progresser car ce n’est pas suffisant de le battre. Je pense cette victoire nous apporte beaucoup d’énergie pour le futur. Nous avons beaucoup souffert lors de certaines courses, et gagner comme cela, sans avoir une meilleure vitesse mais en travaillant bien pour la course et en remportant celle-ci, je pense que c’est très positif pour moi et pour Ducati ».

Classement Grand Prix d’Autriche MotoGP :

Crédit classement et photo de couverture : MotoGP.com

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