Si, en MotoGP, vous cherchez une moto aux multiples innovations et exsudant l’audace technique, vous pouvez presser le pas à l’approche du box Suzuki. Car sur leur GSX-RR, les hommes de l’usine d’Hamamatsu ont décidé d’assumer une démarche exactement contraire. Pour eux, il faut d’abord avoir une base puis optimiser chaque détail. Une politique qui peut paraître timorée, mais qui porte ses fruits…
En effet, on ne peut nier la présence dans le carré de tête du championnat MotoGP de la Suzuki d’Álex Rins. Qui a déjà sa victoire cette saison, prise dès Austin. Et si l’Espagnol était allé au bout de ses courses à Assen et au Sachsenring, nul doute qu’il serait devant les audacieuses Ducati.
Mais les observateurs sont impitoyables. Pour eux, cette Suzuki est une copie améliorée de la Yamaha M1. Un manque de reconnaissance qui fait réagir le responsable de l’équipe officiel qu’est Davide Brivio : « vous pouvez affirmer que notre moto est plus conventionnelle que les autres » a déclaré l’intéressé sur Motorsport-Total.com. L’Italien ne voit toutefois pas cela comme un problème car, comparé à Ducati, il déclare : « même avec de telles innovations, elles ne sont pas très en avance sur nous. Tout vous donne un avantage, nous regardons et vérifions le moindre détail sur notre moto ».
« Notre philosophie est de trouver un bon équilibre et un bon compromis entre le châssis et le moteur » explique Brivio. « Aujourd’hui, tout le monde en MotoGP a des forces et des faiblesses, peut-être que quelqu’un a un moteur puissant, mais des problèmes de châssis, et un autre a un meilleur châssis, mais un moteur plus faible, c’est une question de package global. Et la GSX-RR est une moto globalement bien équilibrée ».
En appui de sa théorie, il cite le Mugello : « en Italie, nous avions trois motos différentes parmi les quatre meilleures. Des concepts complètement différents, mais ils étaient tous ensemble à la fin de la course, donc il s’agit du package global. La philosophie est bonne, mais nous pensons toujours à éradiquer nos faiblesses ».
Un coup de mou qui se ressent souvent lors des qualifications, mais selon Brivio, cela n’a rien à voir avec la moto. Mais plutôt à la méthode de travail : « ce n’est pas un problème technique, ce n’est pas que notre moto soit bonne pour la course, mais pas pour les qualifications. Cela concerne peut-être plus notre approche des qualifications et ce qui s’y passe ».
« C’est plus l’approche, ou la stratégie pour le week-end, ou comment se développe le week-end » a déclaré le responsable de l’équipe. « Je ne vois aucune raison pour que nous ne puissions pas être aussi rapides en qualifications que pour la course. Nous nous sommes qualifiés pour les bonnes positions vers la fin de la saison dernière, parfois pour la deuxième ligne. Nous devons donc travailler sur nos procédures du week-end pour pouvoir mieux préparer le samedi ».