Chez Yamaha, on fait le bilan de la demi-saison MotoGP 2019 et on constate que celle-ci se scinde elle-même en deux parties. Il y a d’abord eu une période Valentino Rossi qui a donné l’impression de pouvoir jouer un rôle dans la course au titre lors des premiers Grands Prix. Une tendance qui s’est éteinte dès l’arrivée en Europe qui a marqué la montée en puissance d’un Viñales victorieux à Assen. Pendant ce temps, au sein du team usine, on a commencé à réclamer une meilleure collaboration avec l’équipe du Doctor…
Une doléance portée par le patron des troupes lui-même, Lin Jarvis. On se souviendra de ses propos orientés : « nous ne remettons pas en cause notre confiance en Rossi, mais nous devons travailler mieux ensemble. À Assen, lui et son équipe n’ont pas bien géré la situation, car la moto était assez rapide. L’important est donc d’être avec lui, de le soutenir et de trouver un moyen de travailler ensemble pour les prochaines courses ».
« Nous avons vu par le passé qu’il arrivait parfois à trouver la bonne configuration que le dimanche avec les bonnes sensations. Mais nous en avons besoin à partir de vendredi. C’est notre mission, notre défi. Nous étions tous en panne après ce qui s’était passé à Montmeló. Nous avons donc eu une réunion interne. Nous avons eu une rencontre avec Valentino et Maverick. Et celui-ci semble avoir trouvé un moyen, plus avec l’usine Yamaha ».
Au Sachsenring, dernier rendez-vous avant la trêve estivale, l’écart de performances entre Rossi et Viñales s’est à nouveau révélé. L’Espagnol s’est qualifié sur la première ligne et a fini second du Grand Prix d’Allemagne. Rossi s’est élancé 11e pour finir huitième.
Lin Jarvis est clair : l’un des paramètres du problème est l’équipe de Valentino Rossi. C’est la mise au point qui est faite par elle de sa Yamaha qui est pointée du doigt. Le Doctor l’a compris, et il répond sur Tuttomotoriweb en protégeant les hommes de son box : « je vais essayer de maintenir les choses comme ça. Depuis que je suis avec Galbusera, je n’ai certainement pas gagné autant de courses que lorsque j’étais jeune. Mais j’en ai gagné assez. On s’est battu ensemble pour un titre jusqu’à la dernière course et on a fini vice-champion du monde deux fois ensuite. Alors l’objectif est de continuer comme ça ».
Le débat est ouvert chez Yamaha et on note qu’un bras de fer peut s’engager. Car si Rossi va « essayer » de préserver sa troupe comme il le dit, il sous-entend qu’il devra faire avec un autre avis qui est celui de Yamaha. Une partie sensible pour une légende vivante de 40 ans qui voit une nouvelle génération pousser, comme d’ailleurs le constructeur d’Iwata qui doit d’ores et déjà penser à l’après…
