En cette année 2019, la Yamaha R1 chargée d’obtenir une 5e victoire consécutive à la renommée épreuve d’endurance des 8 heures de Suzuka sera décorée aux couleurs Tech21 (voir ici). Un clin d’œil au passé qui mérite un petit retour en arrière avant cette course qui se déroulera le 28 juillet…
Yamaha Japon a retracé cette aventure qui a duré plusieurs années, et nous vous en proposons notre traduction.
Accéder ici à la première partie (1985) ici
En 1985, Kenny Roberts et Tadahiko Taira formaient le duo de rêve de l’équipe Yamaha TECH21 Team, pour la première participation complète de Yamaha aux 8 heures de Suzuka. Alors que la victoire était en vue et qu’il ne restait que 30 minutes à courir, la tragédie a frappé et empêché l’équipe d’atteindre le drapeau à damier. L’année suivante, Yamaha était de retour à Suzuka en tant que Shiseido TECH21 Racing Team, cette fois avec Taira et Christian Sarron pour un second défi. Mais la malchance de l’équipe n’était pas encore terminée….
En 1985, Tadahiko Taira a remporté son troisième titre de Champion 500cc All Japan consécutif et consolidé sa réputation de pilote le plus rapide du Japon. L’année suivante, il commençait sa saison longuement attendue en Championnat du Monde 250cc, se qualifiant à la deuxième place sur la grille de départ de son premier Grand Prix lors de la manche d’ouverture en Espagne et faisant monter les attentes en flèche pour la course. Cependant, peu après le départ, il était percuté par derrière par un autre coureur, se cassant la jambe gauche dans le processus: Lady Luck n’avait pas souri non plus lors de la première course en Grand Prix de Taira. Pour mettre fin à cette série de malchance et pour compenser la déception choquante vécue durant l’édition 1985, Taira est revenu au Japon pour les 8 Heures, pour le plus grand plaisir de ses fans.
Son coéquipier pour la course était le Champion du Monde 250cc 1984 Christian Sarron. Au cours de sa saison victorieuse, celui-ci avait piloté une TZ250 de série pour la filiale française de Yamaha, Sonauto Yamaha, avec une livrée de course bleue claire très appréciée par de nombreux fans. Le Français a ensuite commencé à courir dans la catégorie reine des 500cc en 1985 et avait terminé la saison à la 3ème position du classement général. Alors qu’il en était à sa deuxième année dans la catégorie en 1986, il est venu courir à Suzuka pour la première fois.
La moto d’usine de Yamaha pour les 8 Heures était passée de la
FZR750 à la YZF750, et alors que deux Yamaha avaient été engagées
pour la course en 1985, ce nombre a été porté à trois en 1986.
L’équipe Shiseido TECH21 Racing Team a été rejointe sur la grille
par l’équipe Lucky Strike Roberts, avec le duo américain de
Kenny Roberts (qui faisait sa deuxième
participation à Suzuka) et Mike Baldwin, ainsi que
le Team Racing Sports avec Shoji Hiratsuka et
Toshinobu Shiomori.
Wayne Gardner, vainqueur l’année précédente, et le
frère cadet de Christian, Dominique
Sarron sont partis de la pole position sur leur
Honda et sont restés en tête, creusant un écart tout en étant
poursuivis par le Team Shiseido TECH21 et le Team Lucky Strike
Roberts.
Le handicap de l’équipe TECH21 était la différence dans la façon
dont Taira et Sarron préféraient passer les vitesses sur la moto.
Taira utilisait un changement de vitesse de type
« racing » ou GP-shift », où le pilote pousse
le sélecteur de changement de vitesse vers le bas pour passer au
rapport supérieur, tandis que Sarron préférait un schéma de
changement de vitesse conventionnel comme sur les motos routières,
où le pilote tire le sélecteur vers le haut pour passer au rapport
supérieur. Ainsi, chaque fois que Sarron ou Taira arrivaient après
un relais, les spectateurs pouvaient voir la scène plutôt atypique
de l’équipe qui changeait rapidement le sélecteur de vitesse.
Cependant, cela n’a pas trop ralenti le duo et ils ont fait des
tours réguliers pour chasser les leaders. Mais juste après quatre
heures de course, alors qu’ils étaient 3e, le moteur a commencé à
avoir des problèmes et l’équipe a dû se retirer de la course comme
elle l’avait fait l’année précédente.
C’était une fin trop rapide et frustrante pour ce qui avait été par
ailleurs une performance forte. Comme Taira devait retourner en
Europe le lendemain pour arriver à temps pour le prochain GP en
Belgique, il a fini par quitter le circuit de Suzuka avant même que
la course ne soit terminée.
Par la suite, une chute de Baldwin a mis fin à la course pour
l’équipe Lucky Strike Roberts tandis que Hiratsuka et Shiomori se
sont battus pour prendre la 4e place au drapeau à damier.
Cette année-là, la Yamaha la plus performante a été une FZ750 de
série avec des pièces de kit de course, pilotée par Michael
Dawson et Kevin Magee du Marlboro Yamaha
Dealer Team. Le duo australien est monté sur le podium à la 2e
place, terminant à seulement deux tours des vainqueurs
Wayne Gardner et Dominique
Sarron. Pour Yamaha, la FZ sur le podium des 8 Heures de
Suzuka marquait une première pour une Yamaha à cinq soupapes et
était un motif de célébration, mais les fans n’ont pas pu cacher
leur déception au sujet de la course de l’équipe TECH21, qui, cette
année-là, s’est terminée juste après la mi-parcours.
Christian Sarron a fait sa première apparition aux 8 Heures de Suzuka en 1986.
La YZF750 de 1986 avait également une nouvelle forme de conduit d’admission.
TECH21 team promotional models
Une YSR50 aux couleurs de TECH21 était exposée dans le paddock et Yamaha a ensuite proposé le modèle à la vente avec la livrée en novembre 1986.
Les pilotes d’outre-mer sont présentés à la foule. Les tenues décontractées de certains ont laissé une forte impression sur les fans japonais.
Sarron (à gauche) traverse la piste avec Kenny Roberts pour le départ sous les yeux de la foule.
Sarron (à droite) et Roberts ont attaqué fort pour rattraper les leaders.
Le casque de Sarron était orné du logo Gauloises, dégageant une ambiance de GP.
Les travaux dans la pit-lane et les procédures de ravitaillement étaient très différents de ceux d’aujourd’hui.
Tadahiko Taira a couru aux 8 Heures entre les GP, mais sa course s’est terminée prématurément une fois de plus.
Source et crédit photos : © Yamaha Motor Co., Ltd.
Crédit classement : https://www.motoracing-japan.com