Ce Grand Prix de France de MotoGP a peut-être plus marqué les esprits du paddock qu’on ne le pense. Entendez par là que la domination de Marc Márquez, seul en mesure de maîtriser une Honda au point de tourner autour de ses adversaires, a comme provoqué une prise de conscience. Du moins chez Ducati si l’on en croit certaines allusions et cette idée d’une approche d’Álex Márquez par Pramac en vue de convaincre, plus tard, le grand frère…
D’abord, il y a le constat d’une usine Ducati un peu déçue de la prestation de son leader Andrea Dovizioso. Ce dernier a certes pris les bons points de la seconde place, tout en regrettant ne pouvoir faire plus au guidon d’une GP19, sur laquelle il faudrait trouver quelque chose pour aller chercher ce diable de Marc Márquez. Mais Petrucci a montré en fin de course qu’il était plus rapide que son équipier tandis qu’en entame d’épreuve, Jack Miller est allé au combat contre le phénomène Honda. Deux faits de course qui ont comme donné l’impression d’une certaine résignation de la part de DemoDovi…
La confiance n’est pour autant fragilisée, mais gouverner c’est prévoir et les rouges ne peuvent que constater la régulière supériorité du septuple titré. Ainsi, sans son abandon à Austin, il n’aura pas huit points d’avance sur Dovizioso au championnat mais carrément 30. Alors, pourquoi ne pas penser le séduire, comme Honda en son temps a raflé Stoner à Borgo Panigale ?
L’échéance serait 2021 et avant ça, il faut préparer le terrain. Il n’a échappé à personne qu’il plairait à Marc Márquez de courir avec son frère Álex en MotoGP. La tête de pont est donc trouvée : en enrôlant le cadet, on attirerait l’attention de l’aîné. Un schéma qui n’est pas si fou que ça puisque le manager de la famille en or, Emilio Alzamora, ne nie pas être en contact étroit avec le team Pramac Ducati… « C’est vrai, nous parlons avec Pramac » avoue Alzamora sur GPOne. « Il existe une belle amitié avec eux. Álex réfléchit aux options possibles pour passer en MotoGP, bien sûr, vous devez gagner une place dans une équipe satellite et celle de Paolo Campinoti est une excellente équipe. Álex est encore très jeune, mais pour passer dans la catégorie reine, il doit trouver une belle place ».
Le manager ajoute : « j’ai toujours été bien traité par les Italiens. N’oubliez pas que Pecco Bagnaia a grandi dans mon équipe, en Espagne, avec Monllau, et qu’il est venu à la VR 46 plus tard ». Puisque l’on parle de Rossi, on rappellera qu’il n’est pas question pour Yamaha d’envisager le recrutement d’un Álex qui, pour le coup, ne serait pas une invitation pour Marc mais un espion. Un risque qui ne semble pas gêner Ducati.
Cela étant dit, si Álex Márquez arrivait chez Pramac, il faudrait savoir à la place de qui. Miller est solidement ancré dans la place et vise le guidon du team usine tenu par Petrucci qui retournerait au pire dans la structure satellite. Pecco Bagnaia semble le plus fragile du dispositif alors qu’il était l’objet de toutes les attentions durant l’intersaison. Le champion de l’académie VR46 serait-il menacé par la famille Márquez ? Un match dans le match qu’il sera intéressant de suivre…