L’affaire aura marqué le paddock dans cette entame de saison 2019 qui aborde sa quatrième épreuve, ce week-end, en Espagne. Il s’agit de la fronde contre Ducati, marquée par la réclamation dès la fin du Grand Prix du Qatar de quatre constructeurs au sujet d’un déflecteur. On connait les faits et on sait comment l’histoire s’est terminée. Mais le MotoGP recense six marques. Une est donc restée au-dessus de la mêlée et il s’agit de Yamaha. Le patron des troupes d’Iwata sur le terrain explique pourquoi.
Sur les ondes de crash.net, Lin Jarvis explique pourquoi Yamaha ne s’est pas joint à la procédure initiée contre Ducati par Aprilia, Honda, Suzuki et KTM. Un déflecteur était le point de discorde, le genre d’accessoire que Yamaha avait mis sur le bras oscillant à Valence, sous la pluie, pour protéger le pneu arrière des trombes d’eau. Mais pour Ducati, c’était sur le sec pour préserver le même pneu des hautes températures. Cela étant dit, ce n’est pas dans ce parallèle qu’il faut chercher la raison du silence Yamaha.
Lin Jarvis explique : « protester est une décision assez audacieuse et elle a également des conséquences. Cela a des conséquences publiques car vous faites une déclaration, vous faites un geste, vous payez les frais de réclamation et vous suivez une procédure. C’était leur décision de s’engager dans cette voie. Bien sûr, auparavant, nous avions utilisé un dispositif similaire sur le bras oscillant par temps de pluie. Il y a donc des moments où vous vous sentez très impliqué personnellement, impliqué et convaincu de quelque chose. Mais il y a d’autres moments où vous ne l’êtes pas et vous dites : « Faites ce que vous voulez faire ». Nous respectons les règles et le résultat de cette histoire. Cependant, il existe donc différentes façons de résoudre différents problèmes et nous avons choisi de ne pas suivre cette voie ».
La voie que préfère Yamaha est celle-ci : « c’est un processus qui doit être discuté au sein de la MSMA, au sein du groupe des constructeurs, par opposition à la place publique. La question est de savoir pourquoi cela n’a pas été soulevé dans la MSMA », a déclaré Jarvis. « Si cela avait été soulevé dans le MSMA et qu’aucun accord harmonieux n’avait été trouvé, vous pouvez alors le porter à un autre niveau. En réalité, nous n’avons pas d’abord essayé de le résoudre dans la MSMA ».
Il ajoute : « la réclamation est un geste agressif. Les conséquences sont également très lourdes, car s’ils avaient gagné le procès – et je ne veux pas juger si c’était bien ou mal, car c’est le travail de la FIM – cela aurait eu des conséquences sur le résultat de la course, sur le sport, car le gagnant aurait pu être exclu et ses points retirés. Je ne pense pas que nous devions suivre cette voie agressive en général ici. Nous devrions pouvoir trouver un consensus sur la bonne et la mauvaise façon de faire les choses ».
« L’un des aspects positifs qui en découle est peut-être qu’il a sensibilisé, et nous sommes tout à fait d’accord, sur le fait que la réglementation doit être mieux définie et doit faire l’objet d’une surveillance plus uniforme. Je dirais que nous avons ressenti cela auparavant et que nous ressentons la même chose aujourd’hui. Cela a sensibilisé tout le monde. Si l’un des aspects positifs qui en résulte est que nous nous réunissons maintenant collectivement pour nous mettre d’accord sur un nouveau système ou protocole sur la manière dont nous devrions gérer à l’avenir afin d’éviter le recours à une réclamation. C’est positif ».
Jarvis termine : « au final, les règles sont écrites par la FIM. Si une règle, un principe ou une décision peuvent être établis, ils doivent néanmoins être définis très précisément, puis exécutés et contrôlés de manière très cohérente – la même chose que n’importe quelle loi d’un pays, quel qu’en soit le sujet. Je dirais que la principale exigence est d’avoir des définitions bien meilleures et plus claires. Le MSMA pourrait-il faire partie de ce processus ? Absolument. La FIM, Dorna, la MSMA, nous devons tous nous rassembler et accroître le professionnalisme de ce processus. C’est sûr ».