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Pendant l’une des éditions les plus passionnantes des 24H Motos depuis des décennies, jusqu’aux ultimes minutes de combat en piste en raison d’une safety car digne d’un scénario de Hollywood, le Team SRC Kawasaki France de Gilles Stafler s’est finalement imposé grâce aux efforts de Jérémy Guarnoni, David Checa et Erwan Nigon dans une apothéose qu’on n’est pas prêt d’oublier.

Grâce à cette victoire du Team SRC Kawasaki France qui restera une des plus disputées et haletantes de l’histoire de l’Endurance, Kawasaki l’a emporté après un duel mémorable avec le Honda Endurance Racing qui n’a pas démérité.

Gilles, aux qualifications du Mans, as-tu été surpris d’être 4e derrière la BMW-ERC, la Yamaha YART et la Yamaha Pierret ex-Viltaïs, mais devant de nombreux favoris ?

« Non, je n’ai pas été surpris plus que ça dans la mesure où avec la multiplicité des manufacturiers de pneumatiques, ça allait être un peu compliqué, surtout avec David (Checa) qui n’arrive pas à passer un pneu de qualification ».

« Pour les qualifications, on savait qu’on allait être obligé de lui mettre un pneu de course, ce qui faisait un petit désavantage. Maintenant, sur les quatre dernières courses de 24 heures, on avait fait quatre pole positions et on n’avait jamais gagné aucune de ces quatre courses… ».

« Je me suis dit que quatrième ça allait, dans la mesure où l’important est de ne pas être distancé au départ. Et puis on voit ensuite en fonction de notre course ».

Très vite, la lutte pour la victoire s’est concentrée entre ton Team SRC Kawasaki et Honda Endurance Racing, avec un peu plus loin la Suzuki du SERT. La disparition de la favorite théorique, la F.C.C. TSR Honda France, a-t-elle changé ta stratégie ?

« Non, ça n’a rien changé dans ce domaine parce qu’on avait pu constater pendant toute la semaine que les Bridgestone n’avaient pas l’air de fonctionner si bien que ça. La preuve est que normalement le YART, qui est également en Bridgestone, aurait dû être devant depuis le début de la course, or ça n’a pas été le cas. Je pense que là on avait un petit avantage pneumatique par rapport à eux ».

Tu as été bloqué trois fois par des safety cars par manque de chance. J’imagine que tu ne devais pas être très calme quand ta Kawa a été coincée 2 secondes derrière la Honda, derrière une quatrième safety car, à 15 minutes de l’arrivée ?

« Oui, c’est vrai que sur les trois premières safety cars, à chaque fois j’ai perdu un demi-tour. Donc un tour et demi au total ».

« C’est vrai que quand la safety car est sortie pour la dernière fois très près de l’arrivée, j’étais loin d’être serein. Surtout qu’on approchait vraiment de la toute fin de course et je n’étais pas vraiment sûr qu’ils allaient réussir à nettoyer correctement la piste pour pouvoir relancer l’épreuve. Une arrivée sous safety car aurait été dramatique ! ».

Compte-tenu des conditions météo et de piste, la conception des Pirelli n’a-t-elle pas facilité les redémarrages rapides et efficaces après les interventions des safety cars (comme celle de Guarnoni en fin de course par exemple) ?

« Si, c’est vrai qu’on a eu un avantage certain au moment où la safety car sortait, parce que nous dans le deuxième virage après la sortie de la safety car, on pouvait réaccélérer à fond et nos pneus reprenaient très bien ».

« On avait essayé justement pendant les essais de nuit la gomme qu’on allait utiliser pour la course. Habituellement, lorsque la safety car sort lors des essais de nuit, la moto rentre. On a fait exprès de laisser David sur la moto pendant les quatre tours de safety pour être vraiment sûr que son pneu de course repartait très bien aussitôt après la safety. Et il est vrai que ça a été payant ».

Être en tête du Championnat du Monde après n’avoir fini que 7e lors de la première course du Championnat au Bol d’Or change tout. Tu disais en janvier « il ne faut pas oublier que notre équipe n’ira aux 8H de Suzuka que si elle est bien placée pour jouer le titre à la fin de la saison. La course des 24H du Mans sera donc doublement importante pour nous ». Que penses-tu maintenant de la situation puisque tu es actuellement en tête ?

« Oui, il est sûr qu’on est passé leader du Championnat du Monde avec 16 points d’avance (Ndlr : avec 102 points contre 86 au Suzuki Endurance Racing Team). Mais pour l’instant nous ne sommes pas certains du tout d’aller à Suzuka. On calculera le total des points après l’Allemagne (Ndlr : Les 8 H d’Oschersleben le 9 juin) et même si nous sommes en tête du Championnat à ce moment-là, si nous n’avons pas une aide de l’usine directement, je pense que ce sera très compliqué pour nous de pouvoir nous déplacer là-bas, quelle que soit notre place au Championnat ».

Vidéo : La Kawasaki #11 reprend la tête de la course à 5min de la fin

La Kawasaki #11 SRC remporte la 42e édition des 24 Heures Motos après une fin de course épique

Podium des 24 Heures Motos !

Photos © Kawasaki, Team Kawasaki SRC, [email protected]