Les deux derniers Grands Prix MotoGP, en Argentine et à Austin, ont mis en lumière le contrôle de départs par les officiels. Une surveillance chirurgicale faite par des caméras étudiant les images millième par millième et décelant des mouvements qui ont trompé la vigilance de l’œil nu. Cal Crutchlow en Argentine a dit ce qu’il en pensait et tant Viñales que Joan Mir en ont fait les frais à Austin. Reste que dans ce dernier cas, la double bévue de l’officiel Yamaha qui a pris le long virage de pénalité avant de comprendre qu’il fallait en repasser par la voie des stands a ouvert à la réflexion.
Le faux départ en Grand Prix, c’est comme le feu orange et le feu rouge en police de la route. Le premier ne trahit pas tout à fait la même intention que le deuxième. D’ailleurs, les sanctions sont différentes. Mais en Grand Prix, bouger un peu sur la grille ou franchement anticiper le départ, c’est la même chose.
Le team LCR, victime à Las Termas, a regretté la disproportion de la sanction entre un léger mouvement et ce qui aurait pu être un vrai lancement avant le moment fatidique, que le capteur à l’embrayage aurait alerté. Passer par la pitlane pour ça, c’est dur, car ça ruine la course du fautif, peut-être plus étourdi que vicieux. Certes, mais alors comment mettre en place un discernement ?
A son corps défendant, Viñales a peut-être montré une piste à Austin, en prenant le « long lap run », soit le virage qui fait perdre quelques secondes avant de se replonger directement dans la mêlée. C’est moins pire que de repasser devant son box et ressortir dernier avec une valise de retard…
Le principe est séduisant, mais son application s’annonce être un casse-tête. Deux niveaux de sanction, cela veut dire deux jugements. Et le plus sanctionné à une occasion aura beau jeu de crier à l’injustice en montrant du doigt un autre pilote puni moins durement à une autre. Pour cette saison, la question ne sera pas mise sur la table. Pour la suite, on ne sait jamais. Mais Valentino Rossi prévient : « la règle est très stricte, mais je pense que c’est le seul moyen de contrôler le départ et si nous la changeons maintenant, nous serons dans une situation impossible à contrôler ». Puis le même ajoute : « peut-être que ce serait une idée de changer la règle pour l’année à venir ». À suivre ?