S’il est une moto que l’on n’attendait pas à pareille fête, c’est bien la KTM. Ou tout du moins la RC16 d’un Pol Espargaró qui a de nouveau comblé de joie ses employeurs. Ses progrès par rapport à l’an passé au même endroit peuvent être qualifiés de bond en avant. Le voilà en Q2, si la pluie annoncée samedi au Texas confirme sa venue. La seule ombre au tableau de ce beau parcours est cependant l’état de la piste d’Austin. L’équipier de Johann Zarco prévient : y rouler en groupe sera dangereux…
Pol Espargaró a bouclé la piste texane en FP2 2,7 secondes plus vite que l’année précédente, ce qui lui a fait carrément gagner 16 places. Il était légitimement ravi du travail accompli. Mais il n’était pas le seul. L’Espagnol s’attendait d’autant moins à ce scénario qu’il avait insisté le jeudi sur le fait que sa RC16 goûtait peu au tracé du Grand Prix des Amériques. Et ce, dès sa naissance. Mais le scepticisme était apparemment sans fondement. Pol obtenait d’abord une 6ème place parfaite en FP1 et l’Espagnol se hissait ensuite à la septième position du classement général de la journée, ne perdant que 0,5o7 seconde sur le meilleur temps de Maverick Viñales.
Pit Beirer, directeur du sport chez KTM, déclarait déjà au terme de la FP1 : « Pol a piloté 1,6 seconde plus vite que ors de la FP1 de 2018, et Johann Zarco est au moins 0,3 seconde plus rapide que l’année dernière sur la Tech3 Yamaha. Ce sont mes références ».
Lors de la deuxième séance d’essais libres au Texas, Pol Espargaró a poussé le V4-KTM de 280 ch encore plus fort. Il a roulé 2s772 secondes plus vite que l’an passé dans le même exercice qu’il avait alors conclu 23e. Zarco a terminé 17e de cette deuxième séance en pilotant 0,442 seconde sous son temps avec la Yamaha 2018. Il était alors 13e.
« Je suis très satisfait parce que je ne m’attendais pas à un tel résultat ici », a exulté Pol Espargaró. « Ce fut une journée folle. Nous étions déjà dans la matinée dans le top dix. Aussi dans l’après-midi nous nous sommes bien comportés. C’est incroyable la façon dont nous nous sommes améliorés par rapport à 2018. À ce moment-là, nous perdions 2,5 secondes le premier jour, aujourd’hui seulement 0,5 seconde.
Cette septième place est vraiment significative. Elle montre à quelle vitesse notre loto s’améliore. Si les prévisions météorologiques se réalisent et qu’il pleut vraiment samedi matin, je peux passer directement en Q2 et me battre pour les douze premières places sur la grille. Mais attendons samedi. En tout cas, nous allons vraiment pousser dans les qualifications ».
Pol Espargaró ajoute cependant sur l’état de la piste d’Austin « Cette piste est en mauvais état. Ce n’est pas la qualité d’une surface de piste à laquelle nous sommes habitués en MotoGP. L’année dernière déjà, la surface était bosselée, mais cette année, elle est devenue insupportable. C’est très mauvais. En course, les motos vont y trembler, il y a plus les turbulences, si vous pilotez en groupe. Ce sera dangereux. Nous devons parler sérieusement à la Commission de sécurité ». Son frère Aleix était à l’unisson : « si rien ne change, nous ne devrions plus venir ici ».