Arrivé en tête du Championnat du Monde Supersport en Aragón, à égalité de points avec Randy Krummenacher, Jules Cluzel est reparti d’Espagne à la deuxième place, ce qui n’a rien de dramatique en début de saison. Corentin Perolari de son côté a obtenu une bonne sixième position.
Lors de la première journée d’essais libres, Jules Cluzel s’est classé deuxième et Corentin Perolari neuvième (sur 26 présents). Ce vendredi a-t-il été satisfaisant ?
Selon Christophe, « Oui, je dirais que c’est la bonne question car c’est ce qui nous permet d’être optimiste pour les courses à venir. Si l’on y regarde bien, nous étions très bien vendredi. il y a un paradoxe dans notre week-end : c’est pendant la première séance d’essais libres qu’on a roulé le plus vite, dans des conditions strictement identiques à celles qu’on a eu en course, pour la température de la piste comme celle de l’air ».
« La moto était réglée comme en Thaïlande et au neuvième tour la moto de Jules réalisait un chrono de 1’55.1. Il était à ce moment-là deuxième derrière de Rosa (en 55.0) ».
La troisième séance d’essais libres changeait un peu la donne avec Cluzel cinquième et Perolari huitième. Par contre, Jules n’avait pas pu améliorer son temps de la FP1 (1’55.175) ?
« On est arrivé en FP3 avec des réglages différents, et la
température était beaucoup plus basse car la séance était très
matinale. Ceux-ci n’ont pas été concluants, mais nous pouvions
mettre ça sur le compte du froid ».
Le quatrième temps de Jules en Superpole, à 0.389 de Thomas Gradinger, était-il satisfaisant ?
« Le chrono ne nous a pas satisfait mais la performance oui.
On savait que s’il n’avait pas été gêné dans le trafic, Jules était
premier ou deuxième. Mais cette séance était vraiment inutile pour
préparer la course. Nous utilisions tous des pneus inadaptés pour
la course. Nous sommes donc restés sur les réglages de la FP3. Avec
un peu plus de lucidité, nous aurions dû revenir à ceux de la FP1.
Mais l’analyse est toujours plus facile après coup !
».
As-tu été surpris de la pole position de Thomas Gradinger ?
« Non. Je ne suis pas surpris car Gradinger est un très bon pilote. Il est jeune (Ndlr : 22 ans, né le 11 août 1996). Course après course il est vraiment là. « Il n’a pas fait les coups d’éclat d’un Corentin Perolari capable s’accrocher les meilleurs sur deux ou trois tours. Il s’est moins mis en valeur. Mais sa montée en puissance est fulgurante depuis le mois de septembre dernier. C’est pour moi un futur top pilote ».
Jules a effectué ses premiers tours en course en troisième position, puis il est passé cinquième, sa place à l’arrivée. Quelle en est la raison ?
« On a voulu bien faire mais les conditions ne nous ont pas permis de valider ce qu’on voulait faire, entre la pluie, le froid, les pneus différents et peu de séances. En clair, on s’est trompé. On a déréglé une moto qui était tout à fait dans le coup en arrivant sur le circuit ».
« On peut avoir quelques regrets parce que si on était partis avec les réglages châssis de la Thaïlande, la course aurait été toute autre. Il suffit de prendre les feuilles des temps de la FP1 pour comprendre que tout allait bien. En tout cas nettement plus vite qu’en course durant laquelle nous avons perdu entre trois et quatre dixièmes par tour ».
La sixième place de Corentin Perolari a dû te réjouir ?
« Oui, vraiment. C’est une vraie satisfaction, un grand pas en avant. Tout le travail qu’il effectue depuis le début de l’année a commencé à payer puisque ce qu’on cherche à travailler avec Corentin, c’est la constance sur la course ».
« On a vu depuis Magny-Cours l’an dernier que grâce à son énergie et son talent, il était capable d’être avec les motos de tête pendant deux ou trois tours. Puis ensuite ça s’écroulait ».
« Depuis l’Australie, il s’est imposé un travail où il doit économiser ses pneus, et là il a montré une belle constance comme en Thaïlande sur toute la durée de la course. En résultat pur, il ne fait pas mieux que l’an dernier, c’est-à-dire sixième à douze secondes des premiers, mais à l’arrivée il n’était pas fatigué. Il s’est rendu compte qu’il aurait pu donner un peu plus au début, et c’est ça qu’il va falloir maintenant apprendre à gérer. Il était content, ainsi que toute l’équipe, parce qu’on a senti une vraie différence sur la constance ».
Photos © GMT94, Yamaha Racing