Chez KTM, et peut-être encore moins qu’ailleurs, on n’apprécie guère de se retrouver à la traîne lorsque le plan de départ était de jouer aux avant-postes. En MotoGP, le niveau de la compétition et la hauteur du défi aident à supporter une situation encore loin du compte. Mais ce constat se fait aussi dans un Moto2 où les Autrichiens ont déjà goûté à la victoire. Du coup, ça coince et Pit Beirer, le patron des sports à Mattighofen, prend le taureau par les cornes.
Un procédé qui n’est pas surprenant de la part d’une firme dont l’activité tient beaucoup au financement de Red Bull… Mais le fait est qu’entre le nouveau châssis et les nouvelles équipes comme l’arrivée des derniers pilotes, la mayonnaise ne monte pas. Depuis les tests de l’intersaison décevants de novembre dernier, on cherche sa voie. La première échéance de la saison au Qatar n’a guère rassuré. Le fer de lance Brad Binder n’a pu faire mieux qui huitième lors des qualifications, et en course, il s’est contenté du douzième rang en regrettant un retard de 18.6 secondes sur le vainqueur après 20 tours… Le rival Kalex, pendant ce temps, se taillait la part du lion.
Sur cette situation, Pit Beirer commente : « nous n’avons que neuf pilotes en KTM. Brad Binder est le leader, Jorge Martin se débrouille très bien pour ses débuts et Iker Lecuona a sérieusement progressé mais il s’est blessé. Avec Cardelús, Dixon, Roberts et Tulovic, il n’y a pas grand-chose à attendre. Ce sont des pilotes recrutés par des teams privés clients dans lesquels nous n’avons pas investi. Donc il est normal qu’ils choisissent librement leurs pilotes ».
Mais ce n’est pas le cas de tout le monde… « Bezzecchi et Öttl ont également déçus. C’est six sur neuf ». Beirer précise : « le gros point d’interrogation pour nous est ce qui se passe chez Tech3, car les rookies Bezzecchi et Öttl ont été décevants jusqu’à présent. Bezzecchi devrait se rapprocher beaucoup plus près de Jorge Martin. Nous attendions aussi plus de Philipp. Jusqu’à présent, nous ne savons pas ce qui se passe ».
A l’usine en revanche, les actions correctives ont été menées : « nous avons revu de fond en comble le projet. Nous avons changé le chef de projet Moto2 qui était Reinhard Mandl. Nous avons ensuite confié à Kevin Ranner, concepteur, la responsabilité de construire un nouveau châssis. La responsabilité globale de la catégorie revient à Christian Korntner ».
Nous verrons quels seront les effets de cette remise en cause et peut être dès le Grand Prix d’Argentine de ce week-end. Car Losail a toujours été un tracé assassin pour KTM : « jusqu’à présent, le circuit de Losail n’a jamais été une piste KTM. La pole position d’Arón Canet en Moto3 était notre première pole au Qatar depuis notre retour en 2012 » rappeler Beirer sur Speedweek. L’an passé, à Termas de Rio Hondo, Oliveira s’était élancé septième pour finir troisième avec le châssis équipé du moteur Honda. Quid avec celui enserrant le moteur Triumph ?