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Si le temps des tests hivernaux est terminé, il n’en est pas encore de même pour celui des spéculations, même pour cette première manche du Championnat du Monde MotoGP qui se tient au Qatar, là où les pilotes se sont entraînés il y a moins de deux semaines.

Que pourra y faire Johann Zarco, pour sa troisième saison en MotoGP, la première chez KTM ?

Le communiqué de presse ne tente même pas d’apporter le moindre élément de réponse à cette question, se contentant de revisiter le passé de façon assez succincte.

Johann Zarco : « J’ai couru pour la première fois à Losail en 2009, il y a donc dix ans. Je me souviens d’avoir mené la course ici en Moto2 puis j’ai eu un problème mécanique et j’ai dû terminer la course en troisième vitesse et manquer la victoire ! Ma première course en MotoGP a également été bien. C’est une piste rapide et, bien sûr, ce qui la rend spéciale, c’est de rouler la nuit. C’est aussi la première course, donc la pression est différente : on commence une longue saison ici, mais quand on arrive à la fin, on a toujours l’impression que c’est passé très vite depuis ce premier moment ».

Même si la démarche a ses limites, regardons donc le passé pour tenter d’avoir une idée concernant les jours à venir, à commencer par le passé très proche des essais hivernaux MotoGP sur le circuit de Losail.

Johann Zarco a conclu ces derniers en 19e position sur 23, à 1,5 secondes de Maverick Viñales.

Aïe ! Soyons honnêtes, on a beau retourner le problème dans tous les sens, se dire sans trop y croire que le pilote français n’a pas vraiment attaqué à la limite ou qu’il a passé moins de pneus tendres que les autres, ça pique un peu…

Pour autant, il nous étonnerait fort que le pilote français doive se contenter d’une telle place en course, même si Mike Leitner, le team manager de Red Bull KTM se montre volontairement très prudent: « L’objectif est d’atteindre autant que possible les premières places, mais nous devons être réalistes et ce n’est que la troisième année pour nous. Nous luttons toujours contre des constructeurs qui ont déjà de nombreuses années d’expérience dans ce domaine. Nous nous efforçons d’améliorer notre package sur de nombreux aspects différents et cela prendra bien sûr un certain temps, mais la course est une course et nous chercherons toujours de bons résultats. Doha a été une piste difficile pour nous. Nous avons commencé notre projet ici il y a deux ans et c’est pourquoi nous sommes vraiment heureux de voir les chronos des essais plus proches qu’ils n’ont jamais été des plus rapides. Je pense que pour la course, nous pouvons être optimistes et trouver une bonne configuration durant les quatre séances. Le problème, c’est que l’état de la piste peut changer d’un jour à l’autre. Nous devons juste être ouverts et nous adapter à ce que nous trouverons. »

Johann Zarco possède néanmoins quelques cartes à jouer qui pourraient lui permettre de figurer au milieu du classement, voire plus.

Tout d’abord, il n’a pas encore atteint la limite de sa moto, et son coéquipier Pol Espargaró, 8e des essais hivernaux à seulement 0,5 seconde de Maverick Viñales, est là pour le prouver. La marge de progression existe donc bien, charge au numéro 5 de réduire le plus rapidement possible cet écart.

Pour cela, Johann Zarco pourra compter sur son énorme capacité de travail (il est très souvent parmi ceux qui effectuent le plus de tours), une motivation sans faille, mais aussi sur son attrait pour cette piste qatarie sur laquelle il n’a jamais gagné mais qui l’a vu performer au moins ponctuellement en MotoGP : il y a 2 ans en prenant la tête de la course après s’être qualifié 4e et l’année dernière en obtenant la pole position et le record absolu du circuit.

Penser que le français pourrait se situer entre la 10e et la 15e place ne semble donc pas totalement déraisonnable, et c’est d’ailleurs ce qu’il concluait lui-même au terme de sa 3e journée d’essais intersaisons.

Johann Zarco : « J’ai plus d’informations et d’expérience maintenant, je peux mieux comprendre les choses. Nous avons peut-être atteint notre limite et devons travailler davantage et changer les choses pour atteindre la limite suivante. Pour ma performance, je peux seulement dire : je suis trop lent pour le moment, surtout en ce qui concerne ce dernier jour. Je pense néanmoins que la régularité est là. Nous verrons où nous en sommes le week-end de course.

Je dirais que j’ai des problèmes dans les virages. Quand j’ai commencé avec cette moto, c’était l’entrée du virage. Je n’ai pas de vitesse de courbe. Je n’ai pas encore de solution pour cela. Je sens très bien la moto et la contrôle. Mais la vitesse en courbe me manque. Si je veux être plus rapide, ça ne marche pas, la moto ne vient pas. Parfois, je peux changer des choses, mais ce n’est pas exactement ce que je veux. Pol peut le gérer, moi non. Nous avons beaucoup d’informations qui nous aideront à essayer de nouvelles choses dans le futur.

J’ai une ou deux approches et je connais un peu plus précisément ce qui fait la performance de Pol et quelle est la différence entre lui et moi. La performance de Pol lundi m’a vraiment surpris et je suis heureux pour lui. Mais je ne dirai pas quelles conclusions j’en tire maintenant et ce que je ressens. C’était juste un autre jour de test. La motivation est toujours élevée. Je pense que le top 10 est possible en course. Ce n’est pas une grande performance, mais c’est le moyen de construire pour l’avenir ».

Résultats précédents:
2018: Q1 C8 (MotoGP)
2017: Q4 C0 (MotoGP)
2016: Q4 C12 (Moto2)
2015: Q2 C8 (Moto2)
2014: Q9 C23 (Moto2)
2013: Q14 C12 (Moto2)
2012: Q19 C12 (Moto2)
2011: Q7 C6 (125cc)
2010: Q11 C12 (125cc)
2009: Q14 C15 (125cc)

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