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Après avoir terminé deuxième du mondial Moto2 en 2017 avec Tom Lüthi (derrière Franco Morbidelli), ayant précédemment fini Champion du Monde en 500 avec Alex Criville, Gilles Bigot a commencé à travailler avec son nouveau pilote 2019, Xavi Verge, à l’occasion des essais de novembre dernier à Jerez.

A l’issue de ces trois jours de roulage, le Barcelonais âgé de 21 ans et auteur de 59 Grands Prix se classait dixième en 1’42.305 à 0.781 du meilleur temps de Luca Marini. Vierge, qui était monté sur la deuxième marche du podium en Argentine l’année dernière (et sur la troisième au Japon en 2017), revenait ensuite avec Gilles Bigot et l’équipe Estrella Galicia 0,0 Marc VDS à Jerez pour trois jours de tests en février. La position était moins bonne puisqu’il terminait seizième, mais le chrono était meilleur car il ne pointait qu’à 0.643 du leader Brad Binder et de sa KTM.

Pour la troisième séance de tests, au Qatar, les progrès étaient encore plus nets avec la sixième place, 0.441 derrière le leader Sam Lowes (Kalex, Federal Oil Gresini Moto2).

Gilles, quel est ton bilan de ces séances d’essai ?

« C’est assez passionnant car nous sommes dans la nouveauté. Dans l’immédiat il faut éviter de tomber trop vite dans des conclusions, il reste encore beaucoup de choses à comprendre et à découvrir. Allons-nous nous trouver rapidement bloqués ou allons-nous encore trouver un peu plus de performance, c’est la question ».

Il y avait 8 Kalex et 1 Speed Up parmi les neuf premiers au Qatar. Par contre Brad Binder a fini premier à Jerez sur KTM. Certaines machines correspondent-elles si bien à certains circuits (et si mal à d’autres) ?

« A Jerez, Brad Binder avait deux motos à sa disposition sur une période de 5 jours. Cela a pu faire la différence et surtout il est très rapide à Jerez. Pour ma part je ne tirerais pas de conclusion trop tôt. KTM a gagné l’an dernier, Speed UP et Kalex aussi donc ce sont de bonnes motos ».

La Kalex de Sam Lowes était à 0.007 de la KTM de Binder à Jerez. Peut-on estimer la Kalex plus polyvalente ?

« Difficile de répondre, tout est encore trop nouveau ».

Nous inaugurons cette année le moteur Triumph en Moto2. Quelle en est ton impression générale ?

« Le moteur a plus de couple et prend moins de régime. Fiable pour le moment, il faudra voir ensuite sur le temps avec le week-end de GP où les pilotes seront certainement plus agressifs et cela pourra avoir une incidence sur l’utilisation du moteur et de la boîte de vitesses. Les chronos de Moto2 des années précédentes vont être améliorés, c’est une réussite… sans oublier le son du trois cylindres ! »

Avez-vous eu assez de temps pour mettre les motos au point avant le premier Grand Prix ?

« Ce n’est pas une réponse facile à donner car tout reste nouveau pour les pilotes et les équipes techniques. C’est une lente progression, la sensation est que nous n’avons pas encore extrait le maximum de l’ensemble moto/pilote. Pour illustrer mon propos, la durée de vie du pneumatique arrière medium (identique au pneumatique de 2018) ici au Qatar est très bonne même au-delà de ce qui est nécessaire pour la distance de la course, le pneu dur utilisé l’an dernier pour la course est trop dur, donc il y a encore à apprendre pour essayer d’aller plus vite ».

Le moteur Triumph favorise-t-il un style de pilotage particulier (comme celui de Sam Lowes, d’après les chronos) ?

« C’est certain qu’il faut trouver le « bon style ». Sam semble être celui qui pour le moment semble avoir la meilleure approche. Dans quelques GP on verra peut être se dessiner une tendance ».

L’électronique disponible est-elle suffisante ?

«Pour le moment oui, l’ensemble des pilotes n’a pas encore cerné l’avantage de l’électronique car peut être encore trop imprégné du pilotage Moto2 avec le moteur Honda. Le moteur Triumph requiert une certaine finesse avec la poignée de gaz et si le pilote n’a pas encore cette finesse, l’électronique ne lui apporte rien. C’est ce qui fonctionne en MotoGP mais la différence de puissance d’une MotoGP est plus du double, donc le pilote comprend plus vite qu’il doit changer.

« C’est un  peu comme à l’époque du 2t avec les moteurs à clapets et les moteurs à disques rotatifs. En fonction de la plage du régime moteur et de la souplesse du moteur, le pilote peut facilement utiliser des trajectoires  plus larges, faire des mètres en plus, mais il ne s’en rend pas compte car il sent la réponse du moteur donc cela lui semble normal et il va continuer de rouler de la même manière en forçant plus, mais l’efficacité n’est pas au rendez-vous ».

Qui va gagner le GP du Qatar ?

«Dans l’immédiat, à l’issue des essais IRTA, Sam Lowes part favori, sa simulation de course était très bonne. Álex Márquez a fait une bonne simulation également et n’était pas loin. Tom Lüthi a du rythme et il aime le circuit de Losail. A l’issue des essais de vendredi, d’autres noms vont peut-être apparaitre ».

Photos © Estrella Galicia 0,0 Marc VDS et motogp.com

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