Le coup d’envoi de la saison 2019 en MotoGP vient d’être donné sur le circuit de Sepang, où les pilotes d’essais de Suzuki, Honda, Yamaha et Ducati ont testé les dernières évolutions de leurs machines, tandis que les pilotes officiels Aprilia et KTM leur donnaient la réplique. Sylvain Guintoli n’a pas arrêté de tourner pendant trois jours, avant d’être rejoint dès ce mercredi par ses coéquipiers Álex Rins et Joan Mir. Ces six jours de roulage au total en MotoGP sont un grand plaisir pour le Champion du Monde Superbike en 2014 sur Aprilia.
Comment se sont déroulés tes trois jours d’essais ?
« Bien, nous avons fait trois jours de test sans répit dans de bonnes conditions, sans pluie, et sans longues périodes d’attente car ici, quand il pleut, la piste peut mettre très longtemps à sécher. Nous n’avons eu que du soleil et beaucoup de chaleur. Nous avons entièrement complété notre programme et j’ai même pu faire quelques runs sur la Superbike Yoshimura, la moto des 8 Heures de Suzuka. Ce furent trois jours très chargés. »
Dans quel(s) domaine(s) as-tu le plus fait progresser la Suzuki ?
« Comme à chaque fois, nous avons eu plusieurs journées avec des programmes différents. On a continué le travail sur le moteur 2019, en essayant différentes pièces. On a consacré une journée entièrement au châssis, et on a travaillé sur tous les fronts comme d’habitude.
« On s’est consacré également au développement du moteur de la Superbike, ainsi qu’au châssis. Il y a eu beaucoup de travail. C’est la moto des 8 Heures, qui est également utilisée pour le Championnat japonais. Lors de ces tests, elle était en configuration 8H. »
Tu participeras aux 8 Heures de Suzuka cette année ?
« Oui, ça fait partie du plan. »
As-tu essayé deux versions de la GSX-RR, une pour Álex Rins et l’autre pour Joan Mir ?
« Non, il n’y aura qu’une seule version de la moto. »
La Yamaha semble relativement facile à se mettre en main pour un rookie, contrairement par exemple à la Ducati. La découverte de la Suzuki est-elle difficile ?
« Non, je ne le pense pas. La Suzuki est une moto qui donne confiance. Elle a un châssis très performant, qui tourne facilement. Elle est facile à prendre en main comme on l’a vu avec Joan Mir. Dès qu’il est monté dessus, il a été très vite tout de suite, et surtout très à l’aise. Quand des pilotes roulent pour la première fois sur cette moto, ils la trouvent docile. »
Les performances d’Aleix Espargaró sur l’Aprilia (premier en 2’00.500 en ce troisième jour) ont été étonnantes, vues d’Europe. Son frère Pol avait réalisé la veille le tour le plus rapide sur sa KTM en 2’00.666, devant Michele Pirro et sa Ducati en 2’01.261. La RS-GP Aprilia était-elle aussi impressionnante sur place ?
« Les chronos de ces tests sont vraiment à prendre avec des pincettes. Cela a beaucoup dépendu du moment où chaque pilote a roulé, quel était le programme de chaque équipe. On a aussi testé de nouveaux pneus pour Michelin. Certains pilotes ont roulé de très bonne heure car ici les meilleurs chronos sont réalisés en général tôt le matin, car comme souvent à Sepang la piste est beaucoup plus rapide le matin.
« Les chronos sont vraiment à prendre avec recul car par exemple on est encore loin du meilleur temps réalisé l’année dernière par Jorge Lorenzo en 1’58.830. Personne n’était vraiment là, à l’occasion de ces trois jours préparatoires, pour chasser le chrono. Il s’agissait plutôt d’un shakedown (« déverminage »), un premier galop d’essai où le temps au tour n’est absolument pas une priorité. »
Suzuki a offert au pilote du BSB Bradley Ray de rouler pendant 15 minutes sur la GSX-RR, avec des pneus de production. Etait-ce à titre de remerciement ou pour une évaluation de ses capacités ?
« C’était plutôt un remerciement pour le bon travail qu’il a effectué l’année dernière et pour les quelques victoires qu’il a obtenues en British Superbike. Bradley est un jeune pilote qui roule bien. Nous avons été coéquipiers ensemble aux 8H de Suzuka (avec Takuya Tsuda, sur la Suzuki Yoshimura) et j’espère que ce sera de nouveau le cas cette année.
« Ça a été pour Brad un super remerciement. Suzuki l’avait déjà fait l’année dernière avec Michael Dunlop qui avait remporté le Tourist Trophy avec la nouvelle GSX-R, ainsi qu’avec Toni Elias qui avait gagné le Championnat Superbike américain. Suzuki est le seul constructeur qui remercie ainsi ses pilotes, pour le moment.
« Je trouve que c’est un gage d’estime. C’est quelque chose d’important que d’avoir l’opportunité de piloter une machine de MotoGP, c’est rarissime. Très peu de pilotes sont invités à le faire, et pour un jeune qui démarre c’est une super opportunité. D’ailleurs pendant trois jours Bradley a eu un énorme sourire !
« Tu n’oublies jamais ton premier roulage sur une MotoGP. Moi je m’en rappelle comme si c’était hier. Et pour tous les pilotes c’est pareil. C’est une sensation fabuleuse. En plus à Sepang la configuration du circuit permet d’utiliser la puissance d’une MotoGP, il y a assez de lignes droites, tu peux vraiment sentir la force de ces machines qui sont uniques. »
Ci-dessus : Sylvain lors du dernier test à Jerez (photos interdites sur la piste à Sepang ces derniers jours).
Ci-dessous : Sylvain conseille Bradley Ray à Sepang. Puis le point de vue du Britannique (merci à crash.net)
Bradley Ray : « J’ai fait deux sessions de 15 min sur une des GSX-RR de Sylvain durant la pause déjeuner, expliquait l’Anglais. Je n’ai pas pu rouler plus, comme ils travaillaient en permanence sur la moto qui était au box, pendant qu’il était en piste. Il m’a d’ailleurs pas mal briefé, même juste avant de s’élancer, ce qui m’a vraiment été très utile. C’est complètement différent de ce que j’ai pu connaître. Mais c’était une expérience incroyable, c’est un peu un rêve d’enfant qui se réalise et Suzuki m’a offert cette opportunité. La plus grosse différence provient des freins carbone, mais le moteur et la boîte de vitesses seamless n’ont rien à voir non plus. Mais d’un autre côté j’ai été très surpris par la douceur de cette moto. »
Vidéo : 2019 SUZUKI GSX-RR BIKE SPEC
Vidéo : SUZUKI ECSTAR Backstage
Photos © Suzuki Racing
Source partielle : crash.net
