[WSBK] Marco Melandri : L’année de tous les dangers

Cinquième du Championnat du Monde Superbike l’an dernier, avec 297 points et 2 victoires, Marco Melandri a terminé assez éloigné de son coéquipier Chaz Davies, deuxième avec 356 points et aussi 2 victoires, face au Champion Johnny Rea avec 545 points et 17 victoires, dont 11 consécutives (série en cours). Mais il vient de quitter Ducati pour passer chez Yamaha, où son adaptation a l’air difficile.

Melandri avait pourtant commencé sa carrière comme un météore, avec deux places sur le podium final pour ses deux premières saisons en GP 125, puis le titre de Champion du Monde en 250 en 2002, suivi d’une belle carrière en MotoGP avec la deuxième place du mondial en 2005, et 5 victoires en MotoGP.

C’est en 2008 que tout s’écroula, quand Marco fut victime de la Ducati Desmosedici GP8, à une époque où plusieurs grands noms y laissèrent des plumes du côté de Bologne, à l’exception de Casey Stoner, Champion du Monde en 2007 sur la « Rossa », la Rouge. Marco passa ensuite en WSBK, de la 2e place en 2011 sur Yamaha, à la 3e ensuite sur BMW, la 4e sur BMW, puis Aprilia, puis Ducati, et enfin la 5e sur Ducati l’an dernier.

Cette année a très mal commencé, Melandri terminant 9e des tests de Jerez le 24 janvier dernier, mais surtout dernier des quatre pilotes Yamaha derrière Alex Lowes, Sandro Cortese et Michael van der Mark. Ce faux pas se confirmait ensuite quelques jours plus tard à Portimão. Marco, qui continuait son apprentissage de la Yamaha, était derrière Lowes et van der Mark, ce qui n’avait rien de dramatique. Par contre il était devancé par son coéquipier Cortese qui effectuait ses premiers tests en Superbike. 153 courses en WSBK pour Melandri, 0 pour Cortese, le compte n’était pas bon et l’homme de Ravenne du haut de ses 36 ans pouvait légitimement se poser des questions.

« Le test de Portimao a été très difficile pour moi, sans qu’on n’ait pas pu trouver un bon réglage de base, ni que j’y puisse réaliser un temps au tour rapide, expliquait Marco. Je suis venu au Portugal en espérant un peu plus, mais il semble que nous avons tourné autour du vrai problème, incapables de trouver une solution.

« Pour moi, il est très difficile en ce moment de freiner comme je le veux : la moto ne répond pas bien à mon style de pilotage au freinage et à l’entrée du virage. Nous avons essayé tout ce que nous pouvions à Portimão, mais il semble que cela ne soit pas suffisant. Nous devons maintenant essayer différentes options à Phillip Island, adopter une configuration différente afin de trouver une solution avant la première course de la saison ».

L’arrière de la machine pose une infinité de difficultés à son équipe technique, la suspension et la délivrance de la puissance faisant mauvais ménage avec le Pirelli. « Quand j’ai voulu aller vite, j’ai eu un problème avec le pneu de qualification. Pour moi, le problème est que chaque fois que je mets un nouveau pneu arrière, ça me cause beaucoup d’ennuis et je ne peux pas être efficace pour un tour rapide.

« Les conditions du circuit changeaient beaucoup, avec du vent fort et une température fraiche qui compliquaient les choses. Ce n’étaient donc pas les meilleures circonstances pour effectuer des tests, surtout avant Phillip Island où il peut parfois faire très chaud. Mais ça a été une bonne expérience pour l’équipe et moi. Il nous faut maintenant améliorer la moto, les sensations, tout. Ce sera différent en Australie. Nous avons rassemblé beaucoup d’informations qui nous permettront de bien préparer les prochains essais afin d’être un peu plus prêt pour Phillip Island ».

Tout ce bilan semble assez négatif, mais pourtant il y a quand même une lueur d’espoir : Marco Melandri a gagné deux courses l’année dernière avec la Ducati, et justement les deux premières de l’année à Phillip Island. « L’an passé, ce fut un week-end parfait pour moi. Cette année tout est nouveau. Tout peut arriver. Je vais rouler le plus vite possible et faire du mieux que je peux. Beaucoup de pilotes peuvent gagner. J’y vais sans pression, pour prendre du plaisir. Nous avons besoin de temps, ce n’est pas facile, mais nous devons progresser pas à pas. »

Les deux premières journées de test en Australie se dérouleront les lundi 18 et mardi 19 février, avant le week-end de course lui-même qui aura lieu du 22 au 24 février.