Le MotoGP est loin d’être une séance exacte. Et c’est ce qui fait d’ailleurs tout son charme. Du coup, les teams qui y sont engagés adoptent des stratégies différentes. Ainsi, en 2019, nous aurons un team Honda qui parie sur deux pilotes de même niveau pour arriver à ses fins. Ce qui veut dire doubler ses chances. Ou multiplier ses difficultés par deux. Une interprétation qui est celle de Ducati qui se lance dans la monoculture Dovizioso. Qui a aussi ses écueils !
Ducati a donc fait place nette à son pilote Andrea Dovizioso. Il sera le leader désigné des troupes de Borgo Panigale. Une situation moralement confortable et synonyme de sérénité dans les rangs. Certes, mais toute blessure ou coup de mou lui seront interdits. Cela étant dit, chez Honda, on a deux champions… blessés !
Dovi a pris à bras le corps cette responsabilité, en adoptant, par exemple, une approche quasi paternaliste de son équipier Petrucci au palmarès encore à construire. Il ne faudra pas se louper, et d’autant moins que la Ducati est à présent la moto que tout le monde envie. Un revirement ainsi analysé par Carlo Pernat dans des propos relayés par Speedweek : « la Desmosedici est maintenant une des références et on le doit à Gigi Dall’Igna. Il y a encore trois ans, tout le monde voulait une Yamaha et Ducati devait dépenser une fortune pour s’attribuer les services d’un Lorenzo. Le rapport de force est maintenant différent. Tout reposera sur les épaules de Dovi. Il n’y a plus d’excuse à avancer sur la compétitivité de la moto ».
Une charge que DesmoDovi est cependant prêt à assumer : « je pense qu’Andrea a beaucoup gagné en termes de qualité de pilotage » ajoute l’ancien directeur d’Aprilia. « Si nous appelons Márquez un phénomène, alors Dovizioso peut être considéré comme un quasi-phénomène. Parce qu’il peut déjà battre Márquez. Il a été capable de franchir cette dernière étape, qui lui manquait encore. Il a maintenant entre ses mains l’enjeu du titre ».