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Les premiers essais de la saison 2019 viennent de se dérouler en Superbike et en Supersport sur le circuit de Jerez nouvellement resurfacé. Pendant deux jours, les principales équipes candidates pour le titre suprême sont venues s’affronter ces mercredi et jeudi, avant de se retrouver pour la deuxième session dimanche et lundi prochains à Portimao.

Nous nous sommes entretenus avec Christophe Guyot, qui a quitté l’endurance pour reporter tous les efforts de son équipe sur le Championnat du Monde Supersport.

Christophe, quelles étaient les conditions de ces essais ? En novembre dernier, sur l’ancien asphalte, Raffaele de Rosa sur sa MV Agusta F3 avait été le plus rapide en 1’43.059, contre cette semaine 1’42.529 pour Federico Caricasulo sur Yamaha. Qu’as-tu pensé du nouveau revêtement et des conditions atmosphériques ?

« Les conditions météorologiques ont été idéales, avec des températures très douces, un plein soleil, c’était vraiment super. Pour ce qui est du nouveau revêtement, j’ai plus de mal à te répondre car nous n’avons pas roulé ici l’an dernier. On le découvrait en Supersport. On avait roulé ici en endurance, mais avec une marque de pneus différente, donc on n’avait aucun point de comparaison, aucun point de repère pour évaluer le revêtement.

« Mais les pilotes ne se sont plaints de rien, si ce n’est que lors de la première journée c’était relativement glissant. Le premier jour a donc été assez délicat car ça glissait un peu, mais le deuxième jour personne ne se plaignait de la piste. »

Deux équipes officielles Yamaha engagent des R6 avec Corentin Perolari et Jules Cluzel pour le GMT94, ainsi que Federico Caricasulo et Randy Krummenacher pour le Bardahl Evan Bros Racing Team. S’agit-il d’émulation ou d’adversité ?

« C’est forcément une adversité. Nous sommes concurrents, mais en même temps il était bien qu’ils soient présents pour qu’on puisse s’étalonner les uns les autres. Les conditions étaient pour cela idéales, avec peu de monde en piste, c’était vraiment top. Mais il est évident qu’on est adversaires. »

La Yamaha R6, Championne du Monde ces deux dernières années avec Mahias et Cortese, n’a terminé à Jerez que 0.2 devant la Kawasaki de Mahias et la MV de de Rosa. Est-ce inquiétant ?

« Non, parce qu’on sait dès le départ de la saison qu’il y aura neuf concurrents redoutables pour les victoires. En début de saison, j’en vois sept, puis neuf à partir de la mi-saison.

« Les sept sont Krummenacher, Caricasulo, Mahias, Cluzel, de Rosa, Viñales (Isaac) et Barbera. Il est sûr que Barbera sera un client aussi parce qu’il ne lâche pas. Il n’a pas réussi sur la Kawa en arrivant, mais là sur une Yamaha qui sera beaucoup plus facile à piloter, Barbera – qui n’est pas du genre à baisser les bras – sera forcément redoutable.

« Les deux que je ne vois pas gagner au début, mais qui vont monter en puissance sont Thomas Gradinger sur sa Yamaha YZF R6 du Kallio Racing, et Corentin Perolari. Les deux ont terminé la saison 2018 en faisant des places dans le top 5, même si Gradinger a été beaucoup plus discret car il ne fait pas des débuts de course tonitruants. Mais on peut noter chez lui une vraie progression. Je pense que ces deux jeunes pilotes devraient rejoindre les sept cadors à peu près en milieu d’année. »

Trois marques différentes aux trois premières places, est-ce un gage de bon spectacle ?

« Oui, forcément. Le règlement a été revu pour permettre à toutes les marques d’être à peu près homogènes en termes de performance. On a retiré quelques tours (Ndlr : du régime moteur) aux Yamaha, on a donné quelques petits avantages à la MV Agusta pour quelle casse moins, et Kawasaki a eu droit aussi à deux ou trois choses. Ça va s’étalonner et la proximité sportive et technique des trois marques sera un gage de spectacle évident. »

Les écarts sont faibles, avec le 7e, Corentin Perolari – l’un de tes deux pilotes – à 0.4. En fin de saison, si un pilote Yamaha joue le titre, est-ce que ceux de l’autre équipe officielle vont lui filer un coup de main ?

« A priori, je ne pense pas parce que chaque équipe vise le meilleur résultat possible, que ce soit Champion du Monde, deuxième, troisième ou quatrième. Chacun a besoin de bons résultats. Et quand on ne peut plus viser le titre, on a besoin de bons résultats quand même. Ce qui est certain, c’est que du côté de Yamaha, il n’y aura jamais aucune consigne de laisser passer untel ou untel. Je n’ai jamais entendu ça chez Yamaha. »

Résultats des essais de ce jeudi à Jerez :

Vidéo : Un visiteur de marque à Jerez : Stefan Bradl sur la MotoGP

Photos © GMT94, vidéo © motogp.com

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