Pour KTM, le Grand Prix d’Autriche à domicile a quelque peu tourné au cauchemar…
Abandon de Pol Espargaro à cause d’un capteur de frein arrière défectueux, et antépénultième place de Bradley Smith à 36 secondes d’Andrea Dovizioso, le vainqueur de la course. Seul Mika Kallio a sauvé l’honneur des hommes de Mattighofen, avec une belle 10e place.
Mais cela n’a pas suffi à éviter un message très clair de Pit Beirer, le Directeur de KTM Motorsport, et un encore plus clair de Stefan Pierer, le PDG de KTM : soit Bradley Smith augmente notablement et rapidement son niveau de performance, soit…on peut tout imaginer. Même être payé pour ne plus courir !
Le site Speedweek, très proche de l’équipe autrichienne, s’en est fait l’écho et fournit tous les détails.
Pit Beirer : « Nous avons en effet dit très clairement à Bradley au cours des dernières semaines que nous attendions une meilleure performance d’un pilote d’usine. Soit quelque chose ne va pas dans son style de pilotage, soit il revient à notre moto le fait qu’il ne se sente actuellement pas à l’aise sur la KTM. »
« Nous avons discuté avec son chef d’équipe Tom Jojic, mais cela ne change rien si l’on change un détail à la suspension ou ailleurs, tant que Bradley est deux secondes plus lent que Pol Espargaró, comme à Brno. Nous avons besoin d’une percée majeure… »
Quoi qu’il se passe, KTM tiendra des engagements financiers…
« Beaucoup de gens seraient probablement heureux si nous regardions maintenant vers un autre pilote. Mais nous avons une approche différente. Nous affirmons que nous respectons les contrats. Nous sommes convaincus que Bradley n’a pas complètement oublié comment piloter une moto. En 2017, il a été plusieurs fois très proche des temps de la pole position, mais il avait généralement besoin de deux jours de plus. Donc, quelque chose ne va pas dans l’harmonie entre le pilote et la moto. Nous en sommes conscients: Nous sommes en MotoGP avec un nouveau projet. Peut-être que nous devrions être prudents dans le développement. Lorsque le pilote exprime cinq désirs, nous devrions peut-être ne pas se jeter aussi rapidement que possible sur les cinq désirs, mais procéder en petites étapes, pas à pas, et d’abord développer une base stable. Nous espérons que dans un proche avenir nous pourrons fournir à Bradley, une moto avec laquelle il se sente à l’aise et qui lui donne plus de confiance. Mais ce serait bien si, à côté de Pol et de Mika Kallio, Bradley aidait au développement le vendredi et le samedi. Nous avons des contrats de deux ans avec les deux pilotes et nous sommes fidèles à eux. Nous nous sommes décidés l’année dernière pour Pol et Bradley. Et nous voudrions maintenant avancer. »
Des explications que ne fournit pas le PDG de KTM, Stefan Pierer, qui lui, par compte va droit au but : « Nous sommes très reconnaissants à Bradley. Il a été le premier pilote de MotoGP à croire en notre projet, quand nous étions encore une quantité complètement inconnue. Nous n’avons pas oublié cela. Mais nous voulons une amélioration de sa part. Nous attendons les courses outre-mer en Octobre pour décider quel duo de pilotes nous organiserons pour 2018. Et il y a une chose que je voudrais dire: nous ne cassons pas les contrats. Nous remplirons nos obligations financières pour 2018 à tous égards. »
Le site Speedweek élabore donc le scénario suivant :
Le pilote d’essai Mika Kallio (34 ans) pourrait alors
échanger sa place et son rôle avec le pilote britannique.
– Mika Kallio pilote officiel
– Bradley Smith pilote d’essais et wild card
Échanger les rôles, mais pas les salaires ! Sur ce point,
Bradley Smith n’a aucun souci à se faire.
La pression sur Bradley Smith monte donc incontestablement. Nous verrons si cela engendre un changement. À la décharge du Britannique, il convient de se souvenir qu’il a été sérieusement blessé au genou l’année dernière à Oschersleben, avant de salement s’abîmer deux doigts en juin de cette année.
Mais en étant tout à fait honnête, on ne peut s’empêcher de remarquer que Bradley Smith s’est complètement métamorphosé… depuis l’arrivée des pneus Michelin !