C’est un homme discret et totalement immergé dans son sujet. Et celui-là est la compétition moto avec la fonction de chef mécanicien. Ses compétences sont reconnues et recherchées. Il est Français et il s’appelle Gilles Bigot. Âgé de 61 ans, il a un sacré parcours derrière lui dont celui d’avoir servi le Champion du Monde 500 de la saison 1999, Alex Criville. Son dernier poulain était Tom Lüthi. Une histoire aujourd’hui finie. Mais ils se sont quittés bons amis.
Cela étant dit, le pilote suisse qui va essayer de se refaire une santé en revenant dans un Moto2 totalement revu et corrigé après un échec en MotoGP a bien essayé de garder son compagnon de box. Gilles Bigot se souvient sur Speedweek : « en 2017, j’ai signé un nouveau contrat avec Michael Bartholemy avec l’option d’une troisième saison. On m’a proposé un nouveau contrat pour le Championnat du Monde Moto2 en 2018 après son départ. J’ai accepté. Je vais travailler pour Xavi Vierge, qui vient d’Intact. J’ai dit à Tom : ‘C’est un bon contrat.’ Parfois, il faut être un peu égoïste. Bien sûr, il voulait que je parte chez Intact avec lui. Mais il était un peu en retard. Et Marc VDS a mis la pression, ils voulaient une réponse lundi après le Grand Prix de Brno ».
Tom Lüthi sort d’une saison noire. 16 fois vainqueur de Grand Prix, il a débuté la campagne 2018 avec une 16e place prometteuse au Qatar. Car aux portes des points. Mais ensuite, il n’a jamais pu marquer un seul de ces points en 18 courses. Saura-t-il de fait rebondir ? L’exemple de Sam Lowes n’est pas pour rassurer… « Nous avons vu avec Sam Lowes que le retour en Moto2 après le MotoGP pouvait poser problème » reconnaît Bigot. « Mais Sam a piloté une Moto2 KTM en 2018, ce qui était très différent de sa Kalex en 2016. Entre temps, il a été sur une Aprilia pendant une année en MotoGP. J’ai entendu dire que la KTM n’est pas facile à régler, qu’elle est moins rigide que le Kalex. Alors peut-être que ça explique le retour de Sam Lowes ».
Il termine : « Tom revient sur une Kalex. Je pense que le concept de cette moto n’a pas fondamentalement changé à cause du moteur Triumph. Ce qui va un peu gêner Tom, c’est peut-être le moteur. Il manquera la puissance du moteur MotoGP de 1 000 cm3. Mais après quelques essais, il devrait redevenir compétitif. Tom sera en forme. Je pense que le changement lui fera du bien. Il aura un bon chef d’équipe avec Michael Thier, il a déjà travaillé chez Kalex. Il connaît très bien la moto ».
