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Dans ce relais, ce ne sont ni les actions en course, ni même les changements de classement, qui nous sortent d’une certaine torpeur, mais bien la sanction d’un Stop and Go de 30 secondes infligée au GMT 94.

Pourquoi ? Il faut attendre l’explication de la bouche de Christophe Guyot lui-même pour le savoir : dans le relais précédent, Mike Di Meglio a doublé sous drapeau jaune. Le temps que les commissaires japonais se réunissent et choisissent la punition, celle-ci est donc appliquée au pilote numéro 94 suivant, c’est-à-dire Niccolo Canepa.

Mais là où le chef d’équipe français pousse un véritable coup de gueule, c’est quand on tente de lui interdire de se rendre sur l’emplacement réservé à la sanction pour en faire connaître le motif à son pilote. Du coup, le parisien remet tout en cause : l’impossibilité de voir des drapeaux jaunes agités à cause de la largeur de la piste, l’ensemble des règlements particuliers propres aux 8 Heures de Suzuka, et bien sûr, le fait qu’il n’ait pas le droit de communiquer avec son pilote sanctionné.

Christophe Guyot : « la raison (de la sanction), c’est parce que Mike Di Meglio a doublé sous drapeau jaune, puisque les règles interdisent à un pilote de doubler sous drapeau jaune. Le problème, c’est que c’était impossible de le voir. Il faudrait tourner la tête à 90° pour le voir. On ne peut pas le voir Nous sommes ici à Suzuka, une piste à la sécurité de bas niveau, la piste est très très large et il est certain que c’est impossible de le voir. OK ! C’est le règlement… stop and go. Mais je suis très mécontent car alors, je suis allé au Stop and go: je suis correct, j’accepte la décision même si c’est de la malchance pour Mike Di Meglio, mais alors, c’était impossible pour moi d’aller voir mon pilote au Stop and go. Mais c’est (pourtant) le règlement ! Le team manager est autorisé à aller au Stop and go. Il n’y est pas obligé mais il y est autorisé pour lui expliquer pourquoi il a eu un Stop and go. Niccolo Canepa n’est pas au courant…
Or ici, c’est interdit ! J’ai dû forcer l’accès en prenant des risques car on va peut-être me remettre un autre Stop and go. Chaque année, nous avons des problèmes avec Suzuka ! Ils ont leurs propres règles ! Il est impossible pour la FIM d’y faire appliquer les règles. L’année dernière, nous avons perdu le championnat ici car ils ont arrêté ma moto dont la lumière ne fonctionnait pas alors que ce n’était pas une obligation de la stopper. Et tant d’autres choses. Donc Suzuka, OK, c’est une belle manifestation, le top du top, le MotoGP de l’endurance, mais avec leurs règles, leurs règlements, avec deux team managers au briefing, des marques spéciales sur les brassards, une procédure de départ différente, c’est une piste de vitesse sans voix de sécurité où l’on fait de l’endurance, et une impossibilité pour moi d’aller au stop and go pour voir mon pilote. Donc je suis en colère à cause de cela ! »

Au final, même si l’on comprend très bien la pression subie par le team manager à une heure d’un titre de champion du monde, cela ne changera la position de la Yamaha numéro 94 au classement final que d’une place, et Christophe Guyot mettra tout cela au second plan quelques minutes plus tard…

L’autre coup de théâtre, et tout aussi important, c’est quand la FCC TSR de Randy de Puniet a commencé à prendre feu à une demi-heure du drapeau à damier. De l’extérieur, dans la nuit tombante, on apercevait des flammes à l’intérieur du sabot moteur. Le pilote français, alors en seconde position, découvre la catastrophe, probablement initiée par une surchauffe lors de l’intervention de la Safety car. Il rentre au box dans la confusion générale, on démonte le sabot, vérifie que tout est éteint et la FCC TSR repart en trombe, en ayant évidemment laissé passer la Kawasaki du team Green qui se battait avec la Honda pour la seconde place.

Après ces émotions, les 8 Heures de Suzuka s’achèvent sur la troisième victoire consécutive de la Yamaha Factory Racing Team (Yamaha YZF R1 #21, Katsuyuki Nakasuga, Alex Lowes, Michael van der Mark).devant la Kawasaki Team GREEN (Kawasaki ZX-10RR #11, Kazuma Watanabe, Leon Haslam, Azlan Shah bin Kamaruzaman) et la F.C.C. TSR Honda (Honda CBR 1000RR SP2 #5, Dominique Aegerter, Randy de Puniet, Josh Hook).

Classement complet