Il est Suisse, trentenaire, a été Champion du Monde en 125cc et il peut se targuer d’une expérience aux avant-postes assez rare sur le marché. Et pourtant, personne ne pense à lui lorsqu’il s’agit de MotoGP. Ainsi se déroule la carrière d’un Tom Lüthi, en lice pour le titre en Moto2 cette saison, mais qui verra, encore, l’année prochaine, ses rivaux directs accéder à la catégorie reine. Tandis que lui, redoublera.
En terminant second à Assen, le pilote CarXpert Interwetten inscrivait son 42ème podium en Moto2. Et jusqu’à sa malheureuse chute au Sachsenring, il était le seul du plateau à avoir inscrit des points à chaque épreuve depuis l’ouverture de la saison. A la mi-parcours d’une saison encore ouverte, le voilà second d’un leader Morbidelli qui s’est déjà assuré d’un avenir en MotoGP. Pourtant, ses 34 points de retard ne sont pas rédhibitoires avec encore neuf courses à disputer.
Mais c’est ainsi. Personne ne pense sérieusement à Lüthi au moment de faire de choix en MotoGP. Et s’il devait être couronné en fin d’année, cela ne changerait rien : « les contrats se décident avant la fin de la saison, alors le résultat du championnat ne changera rien. Le fait est que je ne reçois aucune proposition concrète d’une écurie engagée en MotoGP ».
Et sur son média Bernerzeitung, il avoue que cela lui pèse un peu. Et même beaucoup, car il pense toujours au MotoGP. Depuis la création du championnat Moto2 en 2010, il n’a figuré qu’une seule fois en dehors du top 5 final. Il a été furtivement évoqué pour le guidon de la seconde Honda LCR et il a été sollicité un temps par KTM pour tester une RC16 alors balbutiante. Et lorsque l’on a vu une Honda avec le logo Interwetten rouler en MotoGP, c’était avec le Japonais Aoyama…
« On peut voir que je ne fais pas trop mal mon travail en ce moment, mais malgré cela, je n’ai aucune proposition à étudier pour le MotoGP ». Le Suisse semble avoir raté le coche. Pourtant, il y croit encore.