La première campagne
d’outre-mer de cette saison MotoGP s’est achevée, et, dès la
semaine prochaine, l’élite des Grands Prix va entamer la partie
européenne du calendrier.
C’est Marc Márquez qui est sorti grand bénéficiaire de ces trois
premières courses au cours desquelles on a vu pas mal de chutes.
Des accidents qui, selon Jorge Lorenzo, seront encore nombreux
avant la fin de cette campagne.
Il y a eu certes les accrochages épilogues de manœuvres de dépassements un peu trop optimistes et il y a eu aussi les intempéries. Mais il y a eu surtout des chutes consécutives à un pneu avant « qui se referme », une expression qui a fait florès dans la sémantique des pilotes à l’analyser de leurs heurts et malheurs ou lors de leurs bilans techniques. Techniquement, on pourrait parler de perte d’adhérence de la roue avant.
La donne a changé en MotoGP, plus avec l’arrivée d’un nouveau manufacturier qu’avec l’installation d’un boitier électronique unique. Michelin n’est pas ici sur la sellette. En revanche, il est maintenant clair que les pilotes ne peuvent pas seulement adapter un style aguerri durant les années passées avec le fournisseur précédant. C’est carrément une nouvelle appréhension de la gomme, de la moto et du bitume qu’il leur faut développer.
Et malheur à ceux qui n’y arriveront pas. Aleix Espargaró ou encore Dani Pedrosa ont par exemple seulement commencé à trouver la recette après un passage à vide anxiogène pour ces protagonistes qui n’ont pu perdre leur talent du jour ou lendemains. Or, avant de trouver le nouvel équilibre, il va s’écouler encore un peu de temps et la recherche sera marquée par d’autres chutes. Jorge Lorenzo explique sur crash.net : « certains pilotes qui sont en lice pour le titre sont déjà tombés et on en verra encore beaucoup cette année. Plus que lors des quatre ou cinq saisons précédentes ».
Et le Majorquin sait de quoi il parle. Il s’est lui-même flanqué par terre en Argentine tandis que Valentino Rossi est allé dans les décors à Austin. Pendant ce temps, Marc Márquez survivait pour s’aménager un capital de points déjà intéressant au classement général. « On a vu beaucoup d’accidents de l’avant, et même si Michelin améliore sans cesse son pneu, nous n’avons pas la même confiance que lors de ces dernières années. Là, si vous perdez l’avant, c’est irrattrapable, alors qu’avant, vous pouviez encore sauver la situation ».
« Avec ce nouveau pneu, la marge d’exploitation est très ténue. Ainsi, avec le réservoir vide, ça marche bien, mais lorsqu’il est plein, c’est différent. Lorsque vous avez une gomme arrière tendre, l’avant se referme plus vite que lorsque vous mettez les durs. Vous devez sans cesse évaluer dans quelles conditions vous êtes et garder tout sous contrôle ».
Alors, quelle est la solution pour faire la différence cette saison ? Celui qui pourrait être son futur équipier chez Ducati ces prochaines années, soit Andrea Iannone, a son idée exprimée sur GPOne : « avec les Bridgestone, on sollicitait beaucoup l’avant lors des freinages mais avec les Michelin c’est avec l’arrière. Les automatismes ne sont pas encore là, et ça prendra du temps, ce qui vaut pour tout le monde ». Celui qui s’adaptera le plus vite filera vers le titre.