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Mélange d’admiration et de critique, c’est néanmoins une attaque virulente qu’a lancé Wayne Rainey à l’encontre de Marc Marquez dans une interview accordée à Motorsport-Total.com.

Objet du litige, les 23 chutes subies par le champion du monde en 2018, qui n’ont absolument pas lieu d’être, aux yeux du triple champion du monde américain.

Wayne Rainey : « J’admire sa motivation et sa capacité à aller à la limite. S’il fait une erreur, c’est à 95 % avec l’avant. Si l’on compare la technologie et la sécurité, par exemple l’électronique ou le quatre-temps à un deux-temps, je pense que la moto est plus prévisible qu’à mon époque. Un type qui tombe aussi souvent que Marquez ne se relève généralement pas aussi souvent.

Il y avait plus de gens qui s’envolaient, mais de nos jours, c’est rare. Si ça arrive, c’est quand même une chute violente. Mais Marquez croit en lui. Il est sûr qu’il ne tombera pas. Mais il tombe plus souvent que n’importe qui d’autre dans cette catégorie, et en tant que champion du monde, c’est quelque chose qui n’a aucun sens.

En fait, le meilleur pilote n’est pas celui qui chute le plus, parce qu’en général, on se blesse. Mais pour l’instant, il ne se fait pas de mal. J’adore sa façon de piloter. C’est très excitant. Mais j’espère qu’il se relèvera chaque fois qu’il tombera.

Comme je l’ai dit, en tant que champion du monde, tu es le meilleur. C’est toi que tout le monde chasse. En prenant ces risques, il montre aux autres qu’il n’a pas peur. Mais je ne suis pas sûr que cette stratégie soit la plus intelligente. Personnellement, je pense qu’il n’est pas nécessaire de dépasser la limite si souvent qu’on tombe 23 fois par an. Ça n’a pas de sens pour moi. »

Je pense qu’il a besoin d’améliorer ça. Parce que s’il fait toujours autant d’erreurs, il ne se relèvera plus aussi vite. Je pense qu’il est si bon qu’il n’a pas à piloter comme ça. Il n’a pas à prendre ce risque. Je ne pense pas que ce soit nécessaire, surtout quand tu es champion du monde. J’espère qu’avec son expérience, il le découvrira un jour.

Parfois, c’est bien de ne pas chercher le dernier dixième de seconde, puisque, de toute façon, il est habituellement trois ou quatre dixièmes de seconde plus rapide que les autres. Il n’aurait alors que deux dixièmes d’avance au lieu de trois. Mais il aurait plus de contrôle. Je pense qu’il est plus important d’être deux dixièmes plus rapide et de terminer le tour que d’être trois dixièmes plus rapide mais de ne pas finir le tour ».

Faut-il rappeler que sur les 23 chutes subies par Marc Marquez en 2018, 21 d’entre elles ont eu lieu aux essais, moment où le pilote Honda va effectivement chercher la limite, mais qu’il n’est parti à la faute qu’à 2 reprises en course, au Mugello et à Valence.

Mais au-delà de cette constatation, n’est-il pas évident que Wayne Rainey, paralysé depuis Misano 1993 à la suite d’un highside, admire Marc Marquez et qu’il a tout simplement peur que celui-ci connaisse son destin ?

On peut prendre les propos du pilote Yamaha au sens premier, comme une sévère critique de la prise de risques de l’Espagnol, ou au sens second, comme la preuve d’amour d’un père qui engueule son fils. Nous choisissons évidemment cette dernière solution.

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