Après trois Grands Prix, et même si la course d’Austin reste à venir, on peut identifier les victimes collatérales de la nouvelle donne technique en MotoGP. Entre nouvelle centrale électronique et changement de manufacturier, c’est de dernier point qui semble avoir le plus affecté certains. Dont Aleix Espargaró et Dani Pedrosa. Mais aussi Bradley Smith qui s’est expliqué sur MCN.
Ceci dit, le Britannique, au parcours ascensionnel depuis deux saisons, a sauvé l’essentiel et s’assurant très tôt un avenir officiel chez KTM. Maintenant, on voit bien depuis l’entame de cette campagne qu’on lui a coupé les ailes. Chez Tech3, le patron, qui l’a sous contrat et qui l’a construit pour en arriver à ce niveau très enviable, parle d’un blocage mental. Mais force est de constater que du côté de Pol Espargaró, ce n’est pas plus la joie.
Donc il y a peut-être autre chose et ce quelque chose a été effleuré par Mr Smith auprès de ses compatriotes de MCN : « On souffre » reconnait celui qui a commencé son meeting texan avec une vingt et unième place sur la feuille des temps. « On réinvente tous les réglages, toute la méthode de travail sur la moto, mais on ne retrouve pas nos bases, on est perdus. En fait on recommence tout à zéro en oubliant tout ce que l’on a accompli depuis vingt-quatre mois ».
« Nous avons changé beaucoup de choses, de la position de conduite aux suspensions en passant par la géométrie. On a de cesse de se battre pour quelque chose que nous n’avons pas et ça ne marche pas ». Certes, mais qui a bradé Smith ? « La nouvelle donne pneumatique n’a pas joué en ma faveur. J’ai dû changer ma moto pour l’adapter aux pneus. Je donne le maximum pour rester dans la position conquise après deux ans de dur labeur. Je n’ai pas envie de voir disparaître ça et tout remettre en question. Mais il a fallu y venir et cette décision a été difficile. Nous allons essayer de résoudre tout ça au plus vite ».
Et il faut croire que l’on est efficace au sein du team Tech3, car après ce cri du cœur, Bradley Smith a livré une partition impeccable lors des qualifications. Sorti la tête haute d’une épreuve des repêchages où il y a laissé son équipier, le Britannique s’est ensuite adjugé la onzième place sur la grille de départ. Un bond en avant dans la hiérarchie qui montre que la M1 française est sur la bonne trajectoire. De quoi redonner le moral, car, dans ces cas-là, il y a toujours un facteur mental qui aime exacerber les performances. L’an dernier, à Austin, Bradley Smith s’était qualifié dixième pour terminer la course cinquième et premier des pilotes satellites.