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C’est sur le Circuit Ricardo Tormo que l’équipe de Gilles effectue actuellement ses premiers tests de l’année, avant les essais officiels WSBK prévus les 23 et 24 janvier à Jerez. « Nous réalisons les premiers tests avec la nouvelle moto. Malheureusement ils ne seront pas complets car nous n’avons pas reçu les nouveaux boitiers ECU ». En parallèle à l’électronique, Jonathan Rea a roulé en novembre avec un moteur doté d’une nouvelle distribution avec un profil d’arbre à cames plus agressif. Nous avons demandé au patron de l’équipe SRC Kawasaki si c’est ce type de bloc propulseur dont disposera également sa ZX-10RR en endurance ?

« Ce sera un petit peu différent car, même si la base du moteur est exactement la même que celle utilisée par le KRT (Ndlr : Kawasaki Racing Team, l’équipe officielle des Verts en WSBK). Ils utilisent des pièces qui sont différentes des nôtres, notamment au niveau des arbres à cames, pour la simple raison qu’ils font très peu de kilomètres au niveau des moteurs, alors que les nôtres doivent faire au moins 5 000 km. Nos moteurs 2019 seront quand même équipés des arbres à cames du kit, ainsi que des ressorts de soupapes qui vont avec. »

Kawasaki homologue auprès de la FIM une nouvelle 1000 chaque année : la ZX-10R en 2016, la ZX-10RR en 2017 et la ZX-10RR SE en 2018. Y en a-t-il une nouvelle d’homologuée pour 2019 ?

« Oui, absolument. »

Kawasaki équipe ses 1000 de Pirelli en endurance et en Superbike. En mondial Superbike, le régime moteur est limité à 14 100 tr/mn (pour au moins les 3 premières courses, après quoi il peut être augmenté ou diminué de 250 tours) pour Kawasaki. N’est-ce pas un handicap pour développer les pneus pour l’endurance ?

« On ne développe pas vraiment les pneus pour l’endurance, c’est plutôt l’inverse qui se produit. Nous, on utilise les pneus du Superbike mondial. Chez Pirelli, il n’y a pas de développement spécifique consacré aux pneus d’endurance. Au sein de Pirelli, ça n’existe pas car ce sont uniquement les pneus du mondial Superbike que nous utilisons pour nos relais d’endurance. »

Bénéficiez-vous des changements de rigidité du cadre testés en novembre par l’équipe Superbike en Aragon ?

« Nous n’avons pas beaucoup de rapports directs avec le Superbike parce que leur discipline est très spécifique. Par contre, au niveau du châssis, effectivement on s’en rapproche. Nous n’utilisons pas les mêmes choses car ils ont besoin d’un châssis extrêmement raide à certains endroits, alors que nous pour l’endurance il faut mieux éviter de faire une moto beaucoup trop rigide et beaucoup trop radicale.

« A 4 heures du matin, quand le pilote est un peu fatigué, c’est le genre de construction qui ne permet pas d’erreur. Donc pour nous en endurance ça peut être fatal. Mais il y a certains renforts qui sont identiques entre la moto du KRT et celle de SRC endurance. »

Avez-vous reçu votre nouveau bras oscillant spécial endurance pour le tester à Valence ?

« Pour le moment, pas encore. On travaille toujours avec le bras oscillant Tech-Solutions. Normalement, notre prochain essai comparatif de bras oscillants se fera les 16 et 17 février ici-même à Valence. »

Ton équipe disposera-t-elle pour se qualifier en endurance du nouveau pneu super-tendre avec lequel Johnny Rea a devancé ses adversaires à Jerez le 27 novembre dernier* ?

*1-Jonathan Rea-Kawasaki ZX-10R-1:38.713

2-Alex Lowes-Yamaha YZF-R1M-1:39.377 à 0.664

3-Leon Haslam-Kawasaki ZX-10R-1:39.766 à 1.053

4-Alvaro Bautista-Ducati Panigale V4 R-1:39.845 à 1.132

5-Chaz Davies-Ducati Panigale V4 R-1:39.852 à 1.139

6-Michael van der Mark-Yamaha YZF-R1M-1:40.092 à 1.379

7-Marco Melandri-Yamaha YZF-R1M-1:40.235 à 1.522

8-Sandro Cortese-Yamaha YZF-R1M-1:40.592 à 1.879

« Oui, absolument. Au niveau des pneumatiques, Pirelli nous sert exactement comme le mondial Superbike. Donc ça ne posera aucun problème pour pouvoir disposer de ce genre de référence. La pole position est maintenant doublement importante en endurance car aujourd’hui il y a 5 points d’attribués – qu’il n’y avait pas auparavant – on verra si on utilise ce genre de pneu au Mans ou si on travaille plutôt pour la course, parce que le problème pour nous en endurance, ce sont les étiquettes.

« On n’a que six étiquettes au total pour les qualifications, pour faire les deux manches avec trois pilotes. C’est donc une gymnastique un peu compliquée. On verra au Mans comment ça se passe, à savoir si on utilisera ce fameux pneu ou si on ne l’utilisera pas. »

Comment vois-tu le Championnat du Monde d’endurance 2018-2019 pour ton équipe SRC Kawasaki ?

« Disons que nous sommes un peu déçus par le résultat final du dernier Bol d’Or parce que finir septième après avoir mené pendant plus de dix heures, ce n’était pas du tout l’objectif du team. Maintenant il reste une autre épreuve de 24 heures avec les 24H Motos du Mans et j’espère bien remonter au classement à l’occasion de cette épreuve, parce que bien sûr les courses de 24 heures permettent de marquer beaucoup plus de points que celles de 8 heures.

« Donc c’est plus compliqué pour nous, parce qu’il ne faut pas oublier que notre équipe n’ira aux 8H de Suzuka que si elle est bien placée pour jouer le titre à la fin de la saison. La course des 24H du Mans sera donc doublement importante pour nous. »

Photos © Kawasaki usine et Kawasaki SRC