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Nous venons d’assister à un Grand Prix d’Argentine coupé en deux suite à la décision de Michelin de ne prendre aucun risque après l’incident qui a délaminé le pneu de Scott Redding en FP4.

Ce n’était pas la première alerte pour le manufacturier français puisque Loris Baz avait lui-même explosé une enveloppe lors des tests à Sepang.

Le point commun, c’est que les deux pilotes sont grands, lourds, et roulent sur une Ducati surpuissante dont la dernière évolution dépasse les 350 km/h alors qu’elle possède une aérodynamique d’armoire normande.

A ces trois facteurs traumatisants pour le pneu arrière, on peut rajouter une électronique unique un peu plus brutale que l’année dernière et des motos italiennes qui dégagent des calories à fondre les glaces des pôles, comme en témoignent  la multitude de stickers bleus qui agrémentent toute leur partie arrière.

Conséquence de ces cinq éléments, Ducati et pneumatique arrière Michelin ne font visiblement pas bon ménage et certains pilotes adverses commencent à s’énerver de payer les conséquences d’un problème qui ne les concerne pas.

Pol Espargaro, très frustré d’avoir fini derrière Hector Barbera en est leur leader, et s’exprime de façon beaucoup moins diplomatique que Valentino Rossi lors de la conférence de presse post-GP.

« Nous sommes arrivés à la conclusion que Michelin avait un problème avec le pneu arrière, mais ce n’est pas vrai. Il y a seulement un problème avec le pneu arrière de la Ducati, et pas ceux des autres constructeurs. Elles sont plus rapides de 17 km/h dans les lignes droites, par rapport aux autres marques, car elles accélèrent de façon bestiale, comme des brutes, et le pneu doit encaisser plus de puissance que les nôtres.

Le problème vient-il de Michelin? Non. Des Ducati? Je le pense.
Aujourd’hui, avec 10 tours, la course était parfaite pour les Ducati. Ils ont pu mettre des pneus neufs et il a été impossible de les doubler comme on le fait d’habitude quand leurs pneus s’usent.

Je ne sais pas pourquoi, mais on fait le règlement pour les Ducati.
Ce n’est pas un problème général, mais seulement de Ducati. C’est à eux de comprendre ce problème et de trouver une solution. »

Il est probable que ces propos, prononcés à chaud après une altercation en piste avec Hector Barbera, sont quelque peu excessifs.
Mais ils posent néanmoins une vraie question: Michelin doit-il faire des pneus spécifiques permettant d’encaisser toutes les contraintes propres aux Ducati, quitte à handicaper leurs adversaires, ou les Ducati doivent-elles s’adapter à l’allocation pneumatique qui convient très bien à toute la concurrence?

Même si nous avons notre idée sur la réponse, nous interrogerons prochainement Hervé Poncharal sur le sujet…

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