C’est dans les années 60 que furent utilisées pour la première fois lors du Tour de France cycliste des caméras qui permettaient de retransmettre l’évènement en direct à la télévision.
Les sports mécaniques s’y mirent ensuite, sous l’impulsion de François Guitter, le génial et regretté Directeur de la communication de Elf. Il fit utiliser au début des montages de caméras énormes, car d’un grand format cinéma de 35 mm. C’était lourd et encombrant, mais le résultat dans les salles de cinéma était extraordinaire, avec la qualité Hollywood et non plus Cognacq-Jay.
Guitter franchit l’échelon suivant le 4 août 1985 et dotant la F1 Renault RE60 de François Hesnault d’une caméra embarquée qui retransmettait les images en direct, depuis le circuit du Nürburgring vers les téléviseurs du monde entier.
La moto l’avait devancé car le 29 juin de la même année Randy Mamola inaugurait superbement les débuts de la caméra HF en remportant avec elle le Grand Prix d’Assen. Les images de bagarre furent peu nombreuses car le deuxième Ron Haslam termina à 35 secondes, et par exemple le septième Rob McElnea à 2’19.
Dorna acquit en 1992 les droits de télédiffusion des Grands Prix, et son responsable Manel Arroyo a fait depuis un travail exceptionnel qui permet désormais à la moto d’être largement aussi bien couverte que les sports majeurs (foot, F1, J.O., tennis, cyclisme, etc). Un partenariat avec Vislink/Gigawave permit à partir de 2003 de disposer de 4 caméras par moto. Puis la haute définition fit son apparition en 2011, peu après la caméra embarquée gyroscopique que l’on vit pour la première fois en action lors du GP d’Allemagne 2010.
C’est au Grand Prix de Valence 2009 qu’UAV Navigations proposa d’apporter son expérience au projet développé par Dorna Sports SL. L’entreprise espagnole, spécialisée dans les systèmes de navigation destinés à l’industrie aéronautique, a su profiter de l’expérience qu’elle avait acquise dans la Red Bull Air Race pour adapter ses technologies aux contraintes du MotoGP, avec deux accéléromètres, un gyroscope triaxial, un GPS et une puce fournissant en temps réel les données concernant la position de la moto et les coordonnées exactes des trois capteurs du gyroscope.
Les données sont traitées en temps réel pour contrôler le moteur miniaturisé de la caméra gyroscopique, qui oriente son objectif selon les mouvements de la moto. Les mouvements de l’objectif compensent en fait les mouvements de la moto afin de maintenir une ligne d’horizon fixe, comme celle que voient les pilotes, et le résultat vidéo ne montre plus une séquence dont le mouvement suit ceux de la moto, mais une moto qui bouge autour d’un point de référence, une perspective qui permet de mieux percevoir le comportement des pilotes, notamment dans les virages les plus rapides et les dépassements.
https://www.youtube.com/watch?v=8wF1NohkTlc
A bord de la Renault F1 de François Hesnault lors de la première utilisation d’une caméra embarquée en direct au Nürburgring en 1985