Le titre est certes accrocheur, mais c’est pour la bonne cause. La semaine dernière se sont déroulées sur le circuit d’Alès les journées détection FFM. Ceux qui ne savent pas encore quelle alchimie se crée en mélangeant des pilotes de différents championnats, tels le 25 Power, Objectif Grand Prix, FSBK ou même Superstock 1000 et Grand Prix, peuvent se référer à notre dossier sur le sujet.
Toujours est-il qu’était présent sur la piste du pôle mécanique
Florian Marino au guidon de sa Yamaha R1
Superstock 1000. Le pilote cannois sort d’une longue
période de convalescence après son grave accident survenu l’année
dernière au Assen TT, et avait à cœur d’aligner les kilomètres
avant d’entamer son championnat le 31 mars en Aragon.
L’objectif n’était donc pas de faire un chrono mais bien de
retrouver des sensations après l’hiver. Cependant, après avoir
effectué de longues séries de tours en 1’16 et 1’15, l’officiel
Yamaha a monté un pneu neuf en fin de journée avec lequel il a
immédiatement inscrit un chrono officieux de 1’14.69, alors que le
record de la piste d’Alès, toujours officieux, appartient jusqu’à
présent à Johann Zarco au guidon d’une Yamaha R6
préparée, en 1’14.679.
Au-delà de cela, qui reste relativement anecdotique, nous avons profité de l’occasion pour échanger quelques mots avec Florian Marino qui, depuis son officialisation chez Yamaha, nous a semblé dans un état d’esprit à la fois positif et serein.
Florian, peux-tu nous débriefer ta journée à Alès ?
Florian Marino : « Oui, mais on ne va pas s’enflammer. Rouler en 1’14, c’est sûr que je l’ai fait mais on n’est pas du tout allé là-bas pour cela. Il s’agissait d’un roulage FFM et j’y ai été invité par la Fédération et par Alain Bronec pour faire de l’entraînement personnel comme tous les autres pilotes qui étaient là-bas. Personnellement, l’objectif était de reprendre mes marques, de finaliser ma position sur la moto et de peaufiner mon pilotage avec l’aide d’Adrien Morillas qui était sur place. Ce n’était donc absolument pas dans l’idée de battre un record ni même de faire un chrono. De plus, une des motos avait cassé son moteur et répandu de l’huile sur certaines parties de la piste, ce qui obligeait à légèrement modifier sa trajectoire à certains endroits. Après, c’est vrai qu’à la fin de la journée, on nous a informé que j’avais roulé plus ou moins au niveau du record de la piste qu’avait établi Johann. Pour tout dire, je ne savais même pas à combien se situait ce record et cela reste anecdotique.
L’important, c’est que la préparation de ma saison se passe bien et il me reste jusqu’à début avril pour me préparer. Physiquement, j’ai récupéré 100 % de mes capacités sur la moto, j’ai de bonnes sensations et je suis content de mon pilotage. Je prends du plaisir à piloter, que ce soit sur des circuits comme Alès ou Carthagène, et je vais maintenant me rendre à Valencia. Pour l’instant, je suis dans une bonne dynamique, je prends du plaisir et je profite au maximum d’être sur ma moto puisque ces deux dernières années, je n’ai pas beaucoup roulé. »
Nous t’avions vu sur ce même circuit l’été dernier lors de ton premier roulage après ton accident. Tout cela te semble loin ?
« Oui, tout cela est loin et maintenant je suis vraiment bien physiquement sur ma moto. J’arrive à piloter comme je le souhaite et à enchaîner les tours et les chronos. Il n’y a aucun souci et j’ai bien progressé. J’ai maintenant plus d’expérience. On verra si je suis meilleur, c’est la saison qui va nous le dire, mais je le pense. En tout cas, après ces deux dernières années, ça fait vraiment plaisir. »
Ce qui fait également plaisir, c’est de constater qu’il y a une sorte de rapprochement entre toi et Enzo de la Vega, (Champion de France Promosport 300 et sélectionné par Yamaha pour son programme R3 bLU cRU Challenge)…
« Oui, ça fait des années que je connais Enzo, et que j’essaie de le guider un peu sur ses choix de championnat. De plus, il roule depuis l’année dernière sur une Yamaha 300 et je m’entraîne également sur cette moto. Je lui ai donc proposé de venir s’entraîner avec moi pour voir si je pouvais lui apporter mon aide. Et du premier roulage qu’on a fait ensemble jusqu’à celui à Alès, il y a eu une grosse progression et ça me fait plaisir de l’aider. Si je peux lui éviter de commettre des erreurs que j’ai commises dans le passé, c’est avec grand plaisir. Je pense qu’on est maintenant sur la bonne voie et on travaille sur la préparation à mettre en place pour sa saison. Je serai là pour l’aider comme je peux cette année et ça me fait plaisir. »
Franchement, c’est le genre d’initiative qu’on aime à saluer car c’est à la fois rare et sympathique…
« En tout cas, cela me fait plaisir : j’ai toujours eu une bonne étoile pour rencontrer certaines personnes qui m’ont aidé, comme Arnaud Vincent qui a toujours été là pour me conseiller à mes débuts. J’ai eu la chance d’avoir sur mon chemin des personnes comme Arnaud Vincent, Florian Ferracci, Alain Bronec ou Adrien Morillas. Ils m’ont tous beaucoup apporté, et comme cela commence à faire quelques années que je suis dans le milieu, je suis content de pouvoir faire pareil avec Enzo. Il assimile bien, c’est un attaquant comme moi je l’ai été, et du coup ça peut le faire. Donc pourquoi pas ? Je vais l’aider autant que je le peux et on verra bien ce que sera l’avenir, mais ça me fait plaisir. »
Bravo pour cette belle attitude, Florian, merci à toi et bonne saison !