Paolo Simoncelli s’est confié à Speedweek au sujet de son équipe, de ses pilotes et de ses projets d’avenir.
Le 23 octobre 2011, Paolo Simoncelli a perdu son fils, Marco, lors du Grand Prix MotoGP de Malaisie. Il a très vite pris la décision de remonter en selle à sa façon afin de ne pas sombrer et, après avoir créé la Fondation Marco Simoncelli dès l’année suivante, en 2012, il a mené à bien le projet d’une équipe permettant à la fois d’honorer la mémoire de son fils, et en même temps d’aider de jeunes talents.
C’est ainsi qu’en 2013, un an et demi après le tragique accident de Marco, la SIC 58 Squadra Corse est née. D’une petite structure en CIV, elle s’est développée pour arriver jusqu’en Championnat du Monde Moto3 en seulement quatre ans, comme l’a expliqué Paolo Simoncelli : « J’ai commencé petit, en me limitant au championnat italien, puis je suis passé dans le championnat espagnol. Je ne suis arrivé en Mondial qu’en 2017. »
Il n’y a d’ailleurs pas un endroit, entre le box, le camion et l’hospitality, où l’image de Marco n’est pas présente. Si l’on pourrait penser que cela pourrait peiner Paolo de voir sans cesse son fils disparu, lui ne le voit pas ainsi : « Non, pourquoi ? C’est moi qui l’ai voulu. Si cela me dérangeait, je ne l’aurais pas fait. »
En 2019, Simoncelli a décidé d’accorder une fois de plus sa confiance à Niccolò Antonelli et Tatsuki Suzuki qui ont tous les deux connu une saison 2018 un peu compliquée. Ils ont ainsi terminé aux quatorzième et quinzième places du championnat avec exactement le même nombre de points, soit 71.
Malgré un bon début avec une pole position et une quatrième place en course au Qatar, Antonelli n’a pas confirmé le reste de l’année : « Il se cause lui-même les problèmes. Avec lui, tout est dans la tête. Je peux leur fournir l’infrastructure, des machines avec lesquelles gagner, mais ensuite cela dépend d’eux. »
Du côté de Suzuki, le problème semble être un peu le même. Avec également une quatrième place pour meilleur résultat, il lui manque encore un petit quelque chose : « Il a beaucoup progressé. Il y a deux ans personne ne le connaissait et vous ne saviez même pas qu’il était là ! A présent on le voit plus devant mais lorsqu’il est un peu plus sûr de lui. »
Simoncelli espère renverser la balance en 2019 avec son équipe Moto3, mais également s’imposer aux avant-postes en MotoE avec Mattia Casadei. Il ne souhaite néanmoins pas s’arrêter là : « Je souhaite arriver un jour en MotoGP. Je voudrais également monter en Moto2 et je pense que cela aura lieu bientôt, j’espère en tout cas que cela ne prendra pas cinq ans. »