Dans le paddock, Jean-Jacques Lacroix est l’homme qui prend soin quotidiennement des couvre-chefs des pilotes équipés en casques Shark; Jorge Lorenzo, Scott Redding , Johann Zarco, Sam Lowes, Miguel Oliveira, etc…
Lavage, séchage, ajustage, produits sur les joints, pose des Tear-offs, traitement anti-sueur; le travail est long et minutieux, et doit être recommencé sans cesse.
L’homme est donc occupé, mais il a pris le temps de répondre à nos questions suscitées par la curiosité concernant le casque très profilé de Jorge Lorenzo.
Après 14 Grands Prix, dont 5 en conditions humides, Jorge Lorenzo est-il content de son casque ?
« Oui, tout à fait. Déjà, quand il ne dit rien, c’est une bonne chose. Et là, il ne se plaint de rien du tout; tout va très bien. »
A-t-il demandé des modifications personnelles ?
« Non. La seule chose spécifique qu’il a demandée, ce sont des écrans intermédiaires entre, ce que nous appelons les écrans fumés, et les écrans ‘teinté léger’. C’est tout. »
Ce sont donc des écrans que vous avez fait exprès pour lui ?
« Oui. On a évidemment la possibilité de faire ce que l’on veut, donc on a répondu à sa demande, en faisant d’abord des prototypes, puis une fabrication en série. Après, si d’autres pilotes le demandent, ils peuvent maintenant y avoir accès. »
D’une façon générale, met-il son cache-nez sous la pluie ?
« Oui, il le met en général. A Silverstone, il n’en a pas voulu mais il ne faisait pas très froid et cela n’a pas posé le moindre problème. Avec notre casque, le cache-nez est juste une sécurité supplémentaire. »
Est-il à l’initiative du casque « wings » qu’il utilise maintenant ?
« Non, on avait commencé à le développer l’année dernière avec Scott Redding, qui d’ailleurs, en a eu un à Misano. Scott aurait pu l’avoir dès Silverstone, mais il voulait un casque « one shot » avec une décoration spéciale. »
Qu’apporte exactement ce casque ? Plus de stabilité en ligne droite ?
« Non, la stabilité, on l’avait déjà et, en plus de l’avis
du pilote, on peut maintenant le vérifier avec les caméras
embarquées dans la bulle. Ce sont vraiment de bons outils pour
travailler parce qu’on voit si vraiment la tête du pilote bouge ou
pas. Donc nous avions déjà un casque qui avait une très bonne
aérodynamique et qui ne bougeait pas. Pour le casque profilé, nous
avons commencé les tests en essais libres à jerez, puis il y a eu
la phase d’homologation, car tout doit être homologué, en Grand
Prix. Une fois cette phase terminée, on a fait des tests
comparatifs au Mugello, et là, les datas nous ont montré une
différence de près de deux kilomètres par heure de mieux avec la
casque « wings ».
Et quand on sait qu’il gagne ensuite la course avec 59 millièmes,
ça nous fait plutôt plaisir car on n’a pas l’impression de
travailler pour rien… (sourire entendu). Et quand je dis
« on », cela englobe toutes les équipes de Shark ainsi
que les aérodynamiciens avec lesquels nous avons
travaillé. »
Au cours de ce travail, le casque passe-t-il en soufflerie ?
« Oui, bien sûr. »
Laquelle ?
« Ah, ça… (rires), je n’ai pas trop le droit de vous le dire. Disons qu’il y en a une en France, et d’autres dans d’autres pays. »
En quoi est fait ce profilage rapporté ?
« Pour le moment, cette pièce est un prototype et est
amenée à encore évoluer, donc elle est fabriquée en impression 3D
puis collée et mastiquée. Quand elle sera figée, nous allons
probablement fabriquer une pièce injectée en plastique transparent,
qui elle sera à disposition de nos autres pilotes.
Toute cette réactivité est rendue possible parce que nous sommes
très proches les uns des autres; chez Shark, il y a le R&D au
premier étage et le Racing Service au rez-de-chaussée. Ainsi, tout
va très vite, d’autant que tout le monde est passionné. »
Tous nos remerciements au département Racing Service de Shark et à Jean-Jacques Lacroix.