Premier des « non-Honda » après cette première journée en Aragon, Valentino Rossi a tenu une conférence de presse privée dans son hospitality.
Comme d’habitude en Europe, nous y étions, et nous vous proposons donc une traduction intégrale « brute » de ses propos, sans aucune mise en forme ou déformation journalistique.
Valentino Rossi: « L’objectif principal est de travailler pour nous améliorer car les Honda sont très fortes en rythme de course. Pas pour un tour rapide, mais après quelques tours, ils sont capables de conserver le rythme, et il semblerait qu’ils fatiguent un peu moins leurs pneus. Donc si on veut essayer de se battre avec elles, nous devons améliorer ce point. Pour le reste, et pour un premier jour, c’était OK. »
Qu’allez-vous essayer d’améliorer demain?
« Vous savez, je suis plutôt pas mal dans tous les secteurs, je suis toujours dans Top3 ou Top 4, donc nous n’avons pas de point faible spécifique. Nous sommes pas mal partout. Mais comme je l’ai dit, après quelques tours, les Honda, surtout celles d’usine mais aussi Crutchlow, ont un rythme rapide et il semble quelles puissent rester fortes. On doit donc améliorer cela. »
Hier, Lorenzo a confirmé son opinion sur votre dépassement à Misano…
« (rires) Selon moi, si nous devons parler de ce
dépassement plus de deux semaines après, nous perdons notre temps.
C’est comme une plaisanterie. Pour moi, il est très important (de
savoir) où est l’autre moto quand vous dépassez et il est très
important de savoir où vous dépassez en prenant en considération le
virage. Plus vous dépassez en retard, plus c’est agressif, et si
vous allez au contact avec l’autre, c’est encore plus
qu’agressif.
Mais j’ai doublé Lorenzo avec toute la moto, au minimum 20 mètres
avant le virage, et si vous regardez les images, il est très clair
qu’il m’a vu, mais il a voulu essayer de croiser ma trajectoire.
Donc il m’a vu, mais il s’attendait à ce que j’élargisse et il
voulait croiser ma trajectoire. Donc pour cette raison, il était
prêt, mais il m’avait vu 20 mètres avant, donc si on doit discuter
de ce dépassement, alors on ne doit plus jamais se doubler (rires).
C’est mon point de vue.
Quoi qu’il en soit, c’est son opinion et j’ai essayé d’expliquer
mon point de vue lors de la conférence de presse. »
Les pneus se dégradent?
« le Tendre n’est pas si mal mais je pense que ce sera
difficile qu’il fasse toute la course. Après 3 ou 4 tour, les pneus
commencent à beaucoup patiner. Nous avons énormément de patinage
sur cette piste, ainsi que beaucoup de dérapage. C’es amusant à
piloter, quand vous suivez un autre pilote, vous voyez aussi la
fumée qui s’échappe de son pneu arrière. Mais à part pour le
spectacle, vous perdez beaucoup de temps et vous commencez à être
plus lent, et c’est plus difficile en accélération.
Je pense que le pneu peut résister toute la course, mais c’est un
problème de performance, un problème de chrono, quand vous
franchissez la ligne, et il sera crucial d’essayer de perdre le
moins possible lors des 23 tours, et en particulier à partir de 7
ou 8 tours. »
Les signes de mécontentement, comme vous avez eu à l’encontre d’Aleix, seront dorénavant interdits…
« Je pense qu’Espargaro a fait une grosse erreur à Misano car il est resté sur la trajectoire, et quand j’étais en colère contre lui, il m’a dit « fuck you ». Mon erreur a été de faire comme ça (doigt d’honneur), mais à part ça, j’étais à 100% dans mon droit. Quand j’ai fait comme ça (doigt d’honneur), c’est vrai que vous ne pouvez pas faire ça (doigt d’honneur), mais d’un autre côté, quand un pilote est en piste, il doit faire attention aux autres pilotes. Sinon, ce n’est pas correct et bien pire que de faire ça (doigt d’honneur). »
Il semble que la tension entre les pilotes soit plus grande ces dernières années qu’auparavant. Pouvez-vous la comparer avec celle qui régnait dans le box Yamaha en 2010, quand vous avez décidé de partir?
« Pour moi, la situation a changé après les trois dernières
courses de l’année dernière. C’est quelque chose qui n’a jamais été
réglé, et c’est comme ça. Mais c’est mieux qu’en 2009 et 2010, car
nous sommes plus vieux, nous sommes plus matures, nous sommes des
pilotes professionnels et nous faisons la même chose et nous
voulons continuer à faire ces choses, et nous savons que nous
devons travailler ensemble et rester ensemble. Pour moi,
l’important est que votre relation ou ce que vous pensez reste en
dehors de la piste, en dehors du box, et vous devez essayer de
faire le maximum pour toujours être très professionnel.
Après, vous savez, c’est impossible de s’aimer (rires); c’est comme
ça. »