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Jorge Martin

Le Grand Prix du Qatar 2025 a frôlé la catastrophe lorsque Jorge Martin, après une chute au virage 12, a été percuté par Fabio Di Giannantonio, un incident rappelant douloureusement la tragédie de Marco Simoncelli en 2011. Dans une déclaration poignante, Paolo Simoncelli, père de Marco et patron de SIC58 Squadra Corse, exprime sa gratitude pour l’issue miraculeuse tout en dénonçant les failles du vibreur « Misano » et l’absence de règles strictes pour les sorties de piste.

Dimanche dernier à Losail, le MotoGP a frôlé la tragédie. Lorsque Jorge Martin a chuté en pleine course et a été heurté par Fabio Di Giannantonio, beaucoup ont immédiatement pensé à Marco Simoncelli, disparu tragiquement en 2011 dans des circonstances similaires. Cette fois, l’issue a été tout autre, mais la peur, elle, était bien réelle.

« Martin s’en est sorti presque indemne. A dix centimètres près… Il a été percuté à dix centimètres du point de non-retour », déclare Paolo Simoncelli, père de Marco et patron de l’équipe SIC58.  « Ce n’était pas le bon moment. Ce n’était pas le destin. Appelez ça comme vous voulez… Dans ces quelques centimètres, il y avait une tragédie. »

Simoncelli pointe sans détour la responsabilité des infrastructures, notamment les vibreurs dits « Misano », dont le but est censé être la protection.  « Ils sont nés pour protéger. Mais trop souvent, ils deviennent source de problèmes. Et peut-être qu’on leur a donné le feu vert un peu trop facilement. »

Paolo Simoncelli s'engage pour la sécurité des pilotes de GP

Paolo Simoncelli vide son sac après l’accident de Jorge Martin : « les jantes, toujours plus légères, se plient, s’abîment »

Il critique aussi la fragilité croissante des motos, sacrifiées sur l’autel de la performance : « les jantes, toujours plus légères, se plient, s’abîment. Et à chaque fois, cela coûte aux équipes. »

Mais Paolo Simoncelli ne s’arrête pas aux infrastructures : il vise aussi la culture actuelle du pilotage, qu’il estime trop permissive.  « Aujourd’hui, les pilotes savent qu’en dehors des virages, il n’y a plus de gravier, plus de ravin. C’est le festival du hors-piste. Il y a de l’asphalte partout, et cela change tout. Ceux qui prennent des risques sont récompensés, et ceux qui roulent proprement sont pénalisés. »

Il appelle à un retour à des règles plus strictes et formatrices, qui redonnent de la valeur à la précision : « nous avons besoin d’une règle claire. Par exemple, si vous sortez de la piste, vous avez une pénalité d’une seconde. Ou, puisqu’on ne peut pas creuser des fossés avec des crocodiles… on revient au bon vieux gravier. »

Pour lui, l’erreur doit coûter quelque chose, car c’est ainsi que l’on apprend. Une philosophie dure mais nourrie d’une expérience tragique, qui résonne profondément à l’heure où le MotoGP flirte parfois avec ses limites.

L’accident de Martin, aussi effrayant qu’il ait été, n’a pas fait de victime. Mais il a rouvert un débat fondamental : à trop sécuriser les abords, ne rend-on pas les pilotes trop téméraires ? Paolo Simoncelli, lui, a tranché depuis longtemps.

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