« Je vais manquer de superlatifs ». C’est le commentaire spontané qu’a fait Aki Ajo, le patron du team éponyme, en voyant son poulain Zarco franchir une fois encore l’arrivée en vainqueur. Il faut dire que le Français semble intraitable. Une domination qui rappelle celle d’un certain Alain Prost en Formule 1 au siècle dernier. Il était surnommé le professeur. Le voici revenu, mais en moto cette fois !
Pour bien comprendre le chemin parcouru, faisons le point de situation. Au terme du Grand Prix de France, Johann Zarco regrettait 31 points de retard au championnat sur le leader. En quatre courses, il a marqué 95 points pour reprendre les commandes de la course au titre. Pour la rentrée en Autriche, il n’a pas débrayé. Pole-position et nouvelle victoire. Sur les cinq derniers rendez-vous, il a gagné quatre fois et il a fini une fois second. Cette saison, après dix Grands Prix, il est à la tête de cinq succès. Et il revendique 34 points d’avance au classement général sur Alex Rins.
Elargissons le champ : Johann Zarco est maintenant à la tête de treize succès en Moto2, soit autant que Tito Rabat. Il s’approche du record absolu de seize réalisations détenu par Marc Márquez. En Autriche, il est monté sur son trente-huitième podium de carrière. Jamais un Français n’avait fait mieux. Jusque-là, c’était Christian Sarron avec trente-sept cérémonies aux drapeaux qui menait.
Alors oui, on va manquer de superlatifs. Mais Zarco, lui reste serein : « je suis heureux de cette victoire car je me suis senti bien durant tout le week-end. La pole m’a confirmé que j’étais bien et solide, que je pouvais bien faire. J’ai fait de bons tours avec les pneus usés. Au départ, j’ai perdu des places, mais je savais que j’allais pouvoir les remonter sur la longueur de la course. Il me fallait juste rester calme et faire les choses méthodiquement ».
«Je me sentais mieux sur la fin alors que les autres souffraient. Lorsque j’ai pu passer Morbidelli, je me suis aménagé une avance. C’est fantastique. Je pense déjà au prochain week-end à Brno. Ce ne sera pas facile physiquement d’enchaîner, mais on s’est entraîné durant la trêve estivale ». En choisissant Rins, Suzuki at-il fait le bon choix ? Hervé Poncharal, lui, est certain du sien…