Jorge Martin (Aprilia Racing), champion 2024, est dans le gouffre : trois Grands Prix ratés (Buriram, Termas, et Austin ce weekend) après un enchaînement de blessures cauchemardesques. Massimo Rivola, boss sportif d’Aprilia, a tenté un coup : faire sauter la règle anti-tests MotoGP pour les pilotes blessés, histoire que « Martinator » dompte sa RS-GP25 après sa reprise de service. Une démarche qui a essuyé le refus de la « famille MotoGP » qui ressemble plus à un nid de vipères.
### **MotoGP : Quand la « famille » révèle ses fractures – Le cas Jorge Martin et l’intransigeance de Ducati**
La proposition paraissait pourtant raisonnable : autoriser un pilote de retour de blessure, comme Jorge Martin, à effectuer des tests privés sur sa moto MotoGP afin de retrouver ses marques. Une initiative portée par Aprilia et soutenue du bout des lèvres par plusieurs écuries… mais immédiatement rejetée par Ducati. Derrière ce refus se cache une réalité moins glorieuse : les rivalités persistent, même après les séparations.
Massimo Rivola, directeur sportif d’Aprilia, avait pourtant défendu l’idée avec conviction, soulignant l’injustice qui frappe un pilote contraint de repartir de zéro après une absence forcée. Mais la réponse de Ducati, par la voix de Davide Tardozzi, a été sans appel : « quand Enea Bastianini s’est blessé en 2023, personne ne nous a offert cette opportunité. » Un sous-entendu évident : pourquoi faciliter la tâche à Martin, celui qui a choisi de tourner le dos à l’équipe après l’avoir battue ?
Le champion 2024 enchaîne les déconvenues. Dès les premiers tours de roue en Malaisie sur sa nouvelle Aprilia, une chute le prive d’une main. Puis, alors qu’il tentait de maintenir sa condition physique sur une supermoto, le destin frappe à nouveau : fracture du poignet gauche, avec atteinte du scaphoïde. Conséquence directe : une absence prolongée, au moins trois Grands Prix, peut-être davantage.
La « famille MotoGP », une belle illusion ?
Un coup dur pour l’Espagnol, qui doit non seulement retrouver sa condition physique, mais aussi s’adapter en cours de route à une nouvelle machine, tandis que ses rivaux auront déjà pris leurs aises. Marc Marquez et Pecco Bagnaia ont bien sûr formulé des vœux de prompt rétablissement… mais sur la piste, aucune concession ne sera faite.
Dorna affectionne cette image d’une « famille MotoGP » unie, où règnerait une saine émulation. La réalité est moins idyllique : derrière les sourires se joue une guerre impitoyable où chaque avantage se monnaie cher.
Quand Aprilia réclame une mesure de bon sens pour Martin, Ducati met un veto catégorique. La raison ? Une rivalité sportive qui dépasse toutes les autres considérations.
L’Espagnol devra composer avec un retard considérable : retrouver son niveau physique tout en apprivoisant une moto exigeante, le tout sous la pression de la compétition. Mission impossible ? En sport, rien n’est jamais écrit. Peut-être que le calendrier se chargera de redistribuer les cartes.
Quant à Ducati, son refus en dit long : dans le monde impitoyable du MotoGP, la notion de « famille » s’arrête là où commencent les enjeux sportifs et économiques. Derrière les sourires et les poignées de main, se cachent des stratégies, des rivalités et des enjeux qui dépassent largement le cadre sportif. Il est clair que la compétition reste rude, même entre les membres supposés d’une même famille. La saison 2024 s’annonce plus impitoyable que jamais.