Parlons MotoGP : Le dernier rempart contre Ducati ?

La saison 2025 approche à grands pas ! Jusqu’au 27 février, soit la veille de la manche d’ouverture en Thaïlande, Parlons MotoGP va se concentrer sur chacun des pilotes engagés en catégorie reine. Nous allons évoquer l’attente qu’ils génèrent, leurs capacités, et, pour finir, livrer un petit pronostic. Aujourd’hui, il est temps d’évoquer le futur de Pedro Acosta, pilote officiel KTM en MotoGP, et probablement dernier rempart contre Ducati.

Hier, nous sommes revenus sur le cas de Fabio Quartararo dans un article que je vous invite à retrouver en cliquant ici.

 

Grand pilote, grandes attentes

 

Acosta a confirmé. S’il n’y avait pas beaucoup de doutes, maintenant, c’est sûr : Pedro est un grand pilote, un futur espoir, dans la lignée des Dani Pedrosa, Jorge Lorenzo, Marc Marquez – et Fabio Quartararo, en un sens. Je l’ai trouvé excellent lors de son année rookie, et déjà meilleur que Brad Binder. Tout a déjà été dit au sujet de la première saison d’Acosta en catégorie reine, alors, je vais tâcher de faire court et d’aller aux enseignements. Oui, il est très rapide, en qualifications comme en course, et oui, il est beaucoup tombé. Sa personnalité marquée en fait un atout majeur pour KTM mais aussi pour le MotoGP. Voilà comment cela pourrait être résumé.

 

 

En revanche, je trouve qu’il y a un paramètre qui n’a que très peu été discuté, et qui mérite toute notre attention au moment de s’intéresser à son futur proche. Il s’agit de la menace qu’il représente pour Ducati. Si vous avez suivi attentivement la saison 2024, vous avez pu constater que la Desmosedici GP24 était assez largement supérieure à toutes les autres motos, je ne vous apprend rien. Même Marc Marquez, excellent sur la fin, devait parfois laisser s’échapper Pecco Bagnaia et Jorge Martin en raison de la différence de performance, visible notamment en entrée et sortie de virage – d’après les dires des pilotes. Ainsi, Ducati a dominé la saison de bout en bout, en ne laissant qu’une seule victoire dominicale à une autre marque, à savoir, Aprilia.

En effet, au début de l’année, le génie aléatoire de Maverick Vinales s’est réveillé pour quelques courses, ce qui lui permit de s’imposer deux fois en Sprint et une fois en Grand Prix, à Austin. Et puis, c’est tout. Passé le troisième round, Vinales a fait du Vinales, Binder n’a jamais été en mesure de se rapprocher de la tête comme il l’avait fait en 2023, sans parler d’Aleix Espargaro sur le déclin et des japonaises à la traîne. Finalement, qui a été le seul à menacer directement l’hégémonie Ducati sur les dix-sept dernières manches ? Pedro Acosta.

C’était souvent mal fait, d’accord, car il débutait et apprenait le MotoGP, discipline ô combien difficile même pour un champion du monde Moto2 – Remy Gardner et Augusto Fernandez vous en diront des nouvelles. Il chutait beaucoup mais souvent pour tester ses propres limites. Il y a eu quelques erreurs moins explicables, comme ce double abandon au Japon, bien sûr, mais je n’en ai jamais voulu à Acosta.

Après tout, qui a été le premier pilote non Ducati à remonter sur le podium après les USA ? Acosta, à Aragon, neuf courses plus tard. Qui a été le premier pilote non Ducati à faire une deuxième place après les USA ? Acosta, en Indonésie. Qui a été le seul pilote non Ducati à réaliser une pole position sur la deuxième partie de l’année, lorsque Bagnaia, Martin et Marquez étaient réellement intouchables ? Pedro Acosta, au Japon. Qui a été le seul pilote non Ducati à menacer directement les meilleures Desmosedici sur la piste en deuxième partie de saison, en plein dans l’explication pour le titre mondial ? Pedro Acosta, par deux fois, au Japon. Et, la meilleure pour la fin : Qui a été le seul pilote non Ducati à être monté sur le podium après les USA ? Pedro Acosta (Aragon, Indonésie et Thaïlande).

 

Une pièce maîtresse

 

 

En me basant sur les questions précédemment posées, je pense qu’Acosta incarne et incarnera le dernier rempart contre la domination Ducati qui se profile. Je ne vais pas vous spoiler maintenant, mais je vois la paire rouge rafler la mise, avec quelques miettes laissées aux adversaires. Pedro Acosta, grâce à son abnégation, sa forte personnalité et son immense talent, pourrait être celui qui égaye notre année, celui qui rompt une grande période d’ennui, ce trublion qui fait allumer la télé. Comme Fabio Quartararo en 2019 et Bezzecchi en 2023, comme Max Verstappen de 2018 à 2021, ou, pour les plus sages d’entre vous, comme Juan-Pablo Montoya au début des années 2000. En gros, un Binder 2023 bon en qualifications.

Si l’on ajoute à cela son charisme hors-norme, alors son rôle peut totalement évoluer, surtout si la procédure de rachat par Liberty Media se passe sans anicroche. Acosta semble prêt à revêtir cet uniforme, en plus de parfaitement incarner l’ambition et l’amour du risque prôné par Red Bull, partenaire indissociable de KTM en MotoGP. Oui, il pourrait être, à la manière d’un Marquez, celui qui devient la face de notre sport, et ce dès cette saison car historiquement, ce genre d’outsider terriblement charismatique, très rapide, peu souvent vainqueur mais très souvent par terre, plaît énormément.

 

Le pronostic

 

Je pense que je dédierai d’autres articles au lien évident qui lie Pedro Acosta et la future révolution du MotoGP. Si j’étais patron de Liberty Media, je profiterais d’avoir un tel profil dans mon championnat pour le mettre en avant ; en faire ma porte d’entrée pour un public plus casual.

Trêve d’élucubrations, passons au pronostic. Vous l’aurez deviné : j’ai de grandes attentes pour Acosta cette saison. Je pense réellement qu’il va s’affirmer mais sans pouvoir combler l’écart entre son matériel et celui des officiels Ducati. De ce fait, je l’imagine terminer entre la 3e et 5e place du classement général, avec au moins une victoire dominicale.

Quelles sont vos prédictions concernant Pedro Acosta pour 2025 ? Dites-le-moi en commentaires !

 

 

Photo de couverture : KTM