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Miller MotoGP

La saison 2025 approche à grands pas ! Jusqu’au 27 février, soit la veille de la manche d’ouverture en Thaïlande, Parlons MotoGP va se concentrer sur chacun des pilotes engagés en catégorie reine. Nous allons évoquer l’attente qu’ils génèrent, leurs capacités, et, pour finir, livrer un petit pronostic. Aujourd’hui, il est temps d’évoquer le futur de Jack Miller, pilote Pramac-Yamaha en MotoGP.

Hier, nous sommes revenus sur le cas de Somkiat Chantra dans un article que je vous invite à retrouver en cliquant ici.

 

Un passage raté chez KTM

 

Le cas de Jack Miller est particulièrement difficile à traiter. Après une saison ratée chez KTM (dernier pilote sur une moto d’usine européenne), je ne le voyais pas trouver d’autre guidon en MotoGP, si ce n’était grâce à sa nationalité australienne. Le pays-continent représente un très gros marché, qu’il est essentiel d’investir pour les constructeurs engagés en catégorie reine. Un peu comme avec Chantra, la situation de Miller illustre l’importance des questions géo-politiques en Grands Prix.

Bon, c’est beau d’avoir un Australien sur la grille, d’accord, mais Pramac-Yamaha a tout de même signé un pilote pour un an au moins. La paire Miller-Oliveira porte une grande responsabilité, puisque Yamaha compte sur cette écurie satellite pour revenir au top. C’est là qu’intervient mon premier problème avec ce choix. Je ne pense pas que Miller ait montré assez pour prétendre à faire bouger les choses chez Yamaha, car telle sera sa mission.

 

Miller MotoGP

Jack Miller sera passé par quatre constructeurs sur la grille : Honda, Ducati, KTM et maintenant Yamaha. Photo : Michelin Motorsport

 

Borsoï et ses hommes savent pertinemment qu’il ne faudra pas compter sur lui pour remporter des courses, ou pour fréquemment monter sur le podium – ce dont il n’est plus capable, je le crains –. Non, le but des deux pilotes Pramac sera bien différent des temps Ducati : il s’agira d’aider la maison aux diapasons à reconquérir le trône. Certes, ils bénéficieront des YZR-M1 2025, mais je doute fortement que l’accent soit mis sur la performance pure plutôt que sur le développement. Et même dans ce rôle secondaire quoique crucial, je pense que Miller n’est pas le bon élément.

Il était un excellent deuxième pilote chez Ducati, ça ne fait pas de doute. Mais la firme de Borgo Panigale n’a pas proprement passé un cap lorsqu’il officiait là-bas : la moto était déjà au point. Ensuite, même constat chez KTM, où ses résultats en demi-teinte l’empêchèrent d’imposer sa vision. Il n’a fait que régresser, et la RC16 n’a pas franchement évolué entre le moment où il fut désigné comme pilote d’usine et le moment où il fut logiquement évincé pour laisser la place à Acosta, qui, en un an à peine, pesait déjà plus. Pourquoi Miller se transformerait-il en développeur expérimenté une fois chez Yamaha, surtout dans un contexte aussi difficile ?

 

Un plafond flou ?

 

Maintenant, venons-en au point qui fait mal, à savoir les résultats. Qu’attendre de Miller en 2025 ? Les essais de Sepang nous ont montré que la Yamaha semblait avoir progressé, mais l’histoire nous apprend aussi qu’il ne faut pas se fier aux tests hivernaux. J’ai l’impression que tout le monde est d’accord là-dessus, mais que chaque année, quand un pilote aléatoire s’illustre début février, l’engrenage médiatique s’emballe et vous fait croire qu’il sera la révélation. Si et seulement si la Yamaha a franchement progressé, je ne vois pas pourquoi Miller en bénéficierait plus que Fabio Quartararo ou que Miguel Oliveira (que je pense intrinsèquement meilleur).

Son plafond est assez flou, car sa régression constante depuis début 2023 empêche d’imaginer quoi que ce soit de bon. Sur une RC16 assez véloce en 2024, il a seulement terminé 14e du championnat du monde, complètement largué par Binder et Acosta. Il a toujours une belle capacité de projection, mais peine à rester aux avant-postes longtemps. Jack a quand même accroché quelques beaux résultats, dont une double cinquième place au Portugal, sur l’un de ses circuits favoris. Si l’on ajoute à cela une irrégularité chronique constatée depuis des années, ça ne laisse pas beaucoup de place à l’espoir.

 

Miller MotoGP

Jack Miller reste un produit intéressant pour Liberty Media, car en plus d’être Australien, il est un vrai showman. Photo : Michelin Motorsport

 

Il s’est toujours plutôt bien accommodé à de nouvelles machines, mais je pense qu’il n’a jamais fait face à de contexte aussi défavorable. Il arrive dans un projet de reconstruction, n’a pas pu prendre la mesure de la philosophie ambiante – a contrario d’un Alex Rins –, avec une équipe qu’il a connu par le passé, certes, mais qui change aussi de crémerie. Dès lors, je ne vois pas comment il pourrait faire mieux que sur KTM.

 

Le pronostic

 

Malheureusement, l’avenir que je prédis à Jack Miller est sombre. D’abord parce que je ne l’imaginais même pas retrouver un guidon pour 2025, et ensuite, parce qu’il ne fait que régresser depuis le premier tiers de la saison 2023. À 30 ans déjà, il découvre une moto, un projet et une équipe en pleine transition, et sera coéquipier de pilotes qui sont intrinsèquement bien plus forts que lui. Je crains de devoir lui prédire un résultat décevant : entre la 19e et 21e place au classement général.

Je suis curieux de connaître le sort que vous prévoyez à Jack Miller, alors, dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Jack Miller est à un moment crucial de sa carrière, car s’il n’y arrive pas cette année, le futur sera compliqué. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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