Quelques semaines après sa signature dans l’équipe Moto2 Fantic, nous avons rencontré Barry Baltus du côté de Carthagène (Espagne). L’occasion d’échanger avec lui sur la saison compliquée qu’il vient de vivre, mais également sur les nombreux défis bien plus réjouissants qui l’attendent dans la catégorie intermédiaire.
La saison 2025 sera sans doute l’une des plus importantes de la carrière de Barry Baltus. Comme annoncé en novembre dernier, le Belge quittera l’équipe RW Racing GP, qui l’a vu grandir en Moto2, pour rejoindre les rangs de Fantic Racing, une formation qui rêve grand.
Après avoir été vice-championne avec Aron Canet, l’équipe souhaite décrocher le titre mondial du côté des constructeurs, et aura besoin de pouvoir s’appuyer sur ses deux pilotes pour y parvenir. S’il a déjà montré qu’il avait le potentiel pour jouer devant, Barry Baltus devra confirmer l’an prochain. Ce chapitre sera cependant consacré à la deuxième partie de notre entretien avec le n°7. Pour l’heure, nous avons décidé d’évoquer avec lui la campagne qui vient de s’achever.
Bonjour Barry, cette saison éprouvante est maintenant
derrière toi, et on peut dire qu’elle s’est achevée sur une note
positive ?
Oui, saison compliquée qui a pourtant super
bien démarré. Je ne m’attendais pas à débuter comme ça. Ensuite, un
gros trou en milieu de saison, et de meilleures courses en fin de
saison. C’est sûr, c’était une saison très compliquée, mais on
garde le moral avec l’annonce de la nouvelle équipe. C’est juste
génial d’avoir trouvé une équipe comme ça qui vient d’être
vice-championne du monde. J’espère que ça va me permettre de
grandir, et de faire un grand pas en avant. Dans l’équipe où
j’étais, c’était vraiment pas mal, un team très familial. Il y
avait vraiment une bonne ambiance, mais pour aller jouer devant, je
ne crois pas que c’était la meilleure équipe. On a quand même fait
un podium, leur premier. Ils n’en avaient jamais signé depuis
toutes ces années en Moto2. Donc c’est chouette de l’avoir fait. On
a appris beaucoup de cette saison. En termes de résultats, ce
n’était pas ce qu’on voulait, mais on a fait de beaux progrès
comparé aux autres années. On a joué quelques fois devant pour la
première fois. Maintenant, il faut se préparer au mieux pour 2025.
Je suis déjà impatient de remonter sur la moto.
J’imagine que ce podium lors du dernier GP du Qatar a
suscité de grandes attentes pour la saison ?
Sincèrement oui. Ensuite, j’ai appris que lors de chaque week-end,
il faut tout recommencer. Chaque week-end tout est nouveau, et rien
n’est acquis. Après le Qatar, j’ai tiré cette leçon, parce que je
pensais que c’était parti, que la saison allait plutôt bien se
dérouler. Mais au contraire, ça a été la dégringolade, donc ça m’a
appris ça déjà. Malgré tout, c’était un bon moment. Première
course, être deuxième, je ne m’y attendais pas du tout. C’était
inattendu, donc c’était chouette.
C’était dur de quitter l’équipe RW Racing GP après
autant d’années ?
Sincèrement, je ne m’y attendais
pas, mais à Barcelone, après la course, il y avait beaucoup
d’émotions. Mon chef mécano, qui était avec moi depuis quatre ans,
n’a pas pu venir parce qu’il avait un problème de santé. Donc
c’était assez émouvant. Après quatre ans, comme je l’ai déjà dit
souvent, on les voit plus que la famille. On passe plus de temps
avec eux qu’avec la famille. C’était émouvant, mais une nouvelle
aventure, c’est chouette aussi, ça remotive. Donc encore une fois,
je suis impatient de remonter sur la moto à Jerez dans deux
mois.
Cette motivation, tu l’avais perdue en cours de saison
?
Je n’avais pas perdu la motivation, mais après
quatre ans, je trouve qu’on avait fait un peu le tour. Et il n’y
avait plus cette petite flamme entre nous. Entre l’équipe et moi.
J’avais besoin d’un nouveau défi. C’était chouette pour eux que je
parte, et c’était chouette pour moi de partir. Rien à dire sur
l’équipe, ils ont fait un super boulot, mais on va continuer à
travailler, et on est ici pour rouler, et s’amuser un peu en fin de
saison. Reprendre un peu de sensations aussi.
En 2025, dix ans seront passés depuis la dernière
victoire belge en championnat du monde. Qu’est-ce que tu dirais aux
Belges qui attendent la suivante ?
Je n’attends que
ça, sincèrement. Un podium, c’était déjà génial. Une victoire, ça
doit être encore meilleur. Je n’attends que ça, mais ce n’est pas
le but principal. L’objectif, ce sera avant tout de se construire.
On a déjà fait une journée de tests, et on a super bien travaillé.
C’est vraiment travailler jour après jour, construire, me faire
grandir en tant que pilote, prendre confiance sur la moto, et après
ça devrait venir. On ne pense pas aux résultats avant ça, donc ce
sera vraiment le travail.
C’est Xavier Siméon qui a signé cette dernière. Il me
semble que ce n’est désormais plus ton coach ?
Je ne suis plus avec Xavier, on s’est séparés fin 2023. Ça se passe
plutôt bien, mais on n’était pas tout à fait d’accord sur plusieurs
choses, donc maintenant, je fais un peu les choses tout seul de mon
côté, mais avec une telle structure ça devrait être mieux.
Qu’est-ce que l’équipe Fantic pourra t’apporter l’an
prochain ?
Beaucoup de choses. Déjà me faire grandir
en tant que pilote, et me faire progresser au niveau du pilotage
aussi. C’est l’ex-équipe de Sky VR46, donc ça fait des années
qu’ils sont là, et qu’ils jouent devant. Donc ils savent ce qu’il
faut faire pour rester devant. Moi je suis là, j’écoute et
j’exécute, donc ça devrait bien se passer.