C’est l’heure du bilan ! Comme chaque année depuis trois ans, Parlons MotoGP se lance dans une entreprise assez importante : dresser le bilan de chaque pilote à l’issue de la saison 2024, aujourd’hui, au tour de Jack Miller. Une bonne partie de l’hiver durant, nous allons remonter le classement à l’envers, jusqu’à parler en détail de la campagne du champion du monde. Vous êtes prêts ? C’est parti !
Hier, nous sommes revenus sur le cas de Miguel Oliveira ; cliquez ici pour retrouver cet épisode.
Triste
Étonnamment, je n’ai pas grand-chose à dire sur Jack Miller. Le trublion des paddocks s’est fait assez discret cette année, et sans doute trop, d’ailleurs. L’Australien ne s’est pas illustré une seule fois, tout simplement. Pas un coup d’éclat, pas une étincelle, pas de folie. C’est assez triste, mais finalement assez prévisible au vu de ses résultats en 2023.
Depuis qu’il est arrivé chez KTM, il est en constante régression. La marque était un peu en retrait ces 12 derniers mois, d’accord, notamment par rapport à Ducati. Mais l’année dernière, on l’avait vu, à ses débuts pour la firme de Mattighofen, jouer des podiums en Sprint – rappelez-vous de Jerez –, se montrer, quoi ! Depuis la mi-2023, plus rien. Et cela ne s’est pas amélioré avec la stagnation de KTM. Assez logique : je pense que personne n’attendait de Miller qu’il reprenne les choses en main quand Brad Binder, lui, connaissait également des problèmes.
Le résultat est alarmant. L’Australien termine 14e du championnat avec 87 points marqués en 19 manches. Il s’agit de son pire bilan depuis ses débuts au plus haut niveau chez Honda LCR en 2015. Cela en fait le pilote officiel d’une marque européenne le moins bien classé, un autre triste record. Il compte trois top 5 – discrets – ; ce n’est pas si mal, mais c’est beaucoup moins qu’en 2023. En clair, il s’agit d’un exercice difficile, du genre de ceux qui peuvent résulter en un départ du MotoGP. Mais lui est un miraculé.
Sauvé de justesse
Hormis sa nationalité, je ne vois pas pourquoi, personnellement, une équipe le choisirait plutôt qu’un autre. On sait que l’Australie est un gros marché, visé par toutes les marques et important pour la DORNA. Ceci explique peut-être, au moins en partie, le choix de Pramac-Yamaha le concernant.
Car dans le cadre d’une reconstruction, j’aurais du mal à me fier à un pilote qui n’a pas fait progresser Ducati ou KTM. Sous le auvent orange, il s’est pris deux tempêtes consécutives par Brad Binder. Pas moins de 130 points séparaient les deux hommes au soir du dernier Grand Prix de la saison, c’est énorme. Pedro Acosta, rookie sur une machine autrefois réputée difficile, lui en a pris 128.
Comme si cela ne suffisait pas, Miller souffre d’un mal difficile à soigner : les chutes. Cette année, il s’est retrouvé au tapis à 20 reprises, seuls trois ont fait pire. Si un pilote tombe souvent mais qu’il va vite – comme Acosta ou Marc Marquez –, alors, ce n’est pas si grave, mais le problème, c’est que l’Australien chutait dans le vide, comme en témoignent ses quatre abandons et ses quatre autres résultats blancs – dont un problème moteur au Qatar, il faut le souligner.
Conclusion
Je me rends compte, au fil de ces lignes, que je n’avais pas tant d’éléments sur Jack Miller. Sa saison était plutôt mauvaise, et il ne pouvait en aucun cas s’opposer à son remplacement par Pedro Acosta – à vrai dire, c’était couru quand Pedro était encore en Moto2. Ce n’était pas désastreux non plus, et ses quelques top 5 montrent qu’il a encore quelques qualités mais je ne peux m’empêcher de penser qu’à déjà 29 ans, ses plus belles heures sont derrière lui. Il m’a tout l’air d’être l’exemple parfait d’un pilote sur le déclin, en perte de vitesse, de régularité, et d’explosivité.
Un peu comme pour Miguel Oliveira, je pense que le pire, c’est que nous n’ayons même pas fait attention à lui, à part quand il tentait quelques percées haut dans le classement avant de dégringoler (parfois au sens propre, parfois au figuré) une dizaine de tours plus tard. Miller, autrefois trublion et déconneur, ne fait plus autant rire qu’avant, comme si son tour était passé.
Méritait-il une place en 2025 ? Ce n’est pas à moi d’en juger, après tout, mais je suis curieux de savoir ce que vous en pensez, alors, dites-le moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : KTM MotoGP