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gâchis MotoGP

C’est l’heure du bilan ! Comme chaque année depuis trois ans, Parlons MotoGP se lance dans une entreprise assez importante : dresser le bilan de chaque élément de la grille à l’issue de la saison 2024, aujourd’hui, au tour d’un pilote que l’on pourrait considérer, malheureusement, comme un gâchis. Une bonne partie de l’hiver durant, nous allons remonter le classement à l’envers, jusqu’à parler en détail de la campagne du champion du monde. Vous êtes prêts ? C’est parti !

Hier, nous sommes revenus sur le cas de Raul Fernandez ; cliquez ici pour retrouver cet épisode.

 

Ma plus grosse déception

 

Comme j’ai souvent eu l’occasion de le répéter, aucun pilote ne m’a surpris positivement cette année. J’ai déjà parlé de mes diverses déceptions, mais Miguel Oliveira obtient la palme. Effectivement, d’autres ont été moins bon, et à vrai dire, objectivement, il est difficile de ne pas l’attribuer à Bezzecchi. Mais celui que j’attendais, moi, c’était Oliveira.

 

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Assurément l’un de mes pilotes préférés. Photo : Trackhouse Racing

 

Après avoir découvert l’Aprilia chez RNF en 2023, il n’avait pas pu s’exprimer en raison d’une saison chat noir. Pourtant, lorsqu’il était là, il me régalait ; j’ai encore ce dépassement sur Zarco à Austin en tête, ou son magnifique Grand Prix de Grande-Bretagne. Dès lors, pour 2024, je voyais en lui l’outsider principal de la saison, celui qui pourrait venir chatouiller les officiels le temps de quelques courses, sans pour autant attendre davantage de régularité. Du grand Oliveira, en somme. Un peu comme pour Augusto Fernandez, j’ai toujours adoré ce pilote. Je trouve qu’il a l’un des plus beaux catalogues de victoires en MotoGP, et qu’il est très sous-coté de manière générale.

Autant vous dire que ce fut la douche froide. Sur une moto pourtant performante – lui roulait l’Aprilia RS-GP24 dès le début de saison, contrairement à son coéquipier –, il ne s’est illustré qu’une seule fois, en Allemagne, avec une deuxième place lors du Sprint. D’ailleurs, lui non plus ne comprenait pas trop sa performance, qui n’a pas été répétée le dimanche. Le Portugais a également fini cinquième du Sprint à Aragon, mais hormis cela, c’est maigre. Son classement, 15e, parle pour lui.

 

Toujours les mêmes problèmes

 

Miguel Oliveira traîne toujours les trois mêmes problèmes depuis trop longtemps. Premièrement, sa vitesse en qualifications.

Cette année encore, il fut particulièrement décevant dans cet exercice. Ceci ne l’aide pas dans une ère où il faut se projeter très vite devant, et, aussi, cela l’expose à des blessures causées par de fréquentes chutes dans le peloton quand tout le monde est excité à l’extinction des feux. En un sens, ça lui avait coûté sa saison 2023.

Deuxièmement, sa régularité. Dans ma preview le concernant, je n’attendais pas de lui qu’il fasse la même saison que Brad Binder, car il n’a jamais été régulier dans la performance, même en 2020, année de sa meilleure campagne au plus haut niveau. Oliveira a toujours été un homme des coups d’éclat, un brillant qui se révèle deux, trois fois par saison – mais de quelle manière. Et cette année, hormis cette deuxième place au Sachsenring, il n’y a rien eu de la sorte. Sauf que quand l’on ajoute à cela un manque de régularité latent, ça plombe le bilan comptable. Il s’agit de sa pire saison depuis son année rookie chez KTM.

 

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Je reste sceptique concernant son avenir chez Pramac-Yamaha. Photo : Trackhouse Racing

 

Certes, il était classé un rang plus bas en 2023, mais avec sensiblement le même total. Cela peut paraître difficile à croire : il fut davantage absent lors de cette campagne qu’il ne l’était pendant la précédente, mais on l’a beaucoup moins remarqué.

C’est d’ailleurs mon dernier point : comme Alex Rins, il n’est jamais là. Certes, encore une fois, on pourrait dire que ce n’est pas de sa faute, qu’il est malchanceux. Pour rappel, une défaillance électronique en Indonésie l’avait envoyé au tapis, résultant en une fracture du poignet. Sauf que c’est tous les ans, ou presque. Il manqua ainsi cinq Grands Prix consécutifs, ce qui signifie qu’il s’agit de sa septième saison incomplète depuis ses débuts en championnat du monde en 2011. C’est trop, et c’est pas de chance, mais les règles sont les mêmes pour tout le monde. Je citerai ici le même adage que j’avais utilisé pour le cas d’Alex Rins : « availibility is the best ability », ou, en français, « la disponibilité est la meilleure qualité ».

 

Conclusion

 

Je m’étais lourdement trompé sur le cas de Miguel Oliveira, c’est indiscutable. Il bat tout de même son coéquipier Raul Fernandez – avec cinq courses disputées en moins ! –, mais est-ce vraiment une surprise pour un pilote qui, dans un bon jour, peut faire taire Jorge Martin, Pecco Bagnaia et consort ? Non, et ce n’est pas suffisant. Les carrières étrangement similaires d’Alex Rins et de Miguel Oliveira continuent de se confondre, avec des absences de plus en plus répétées et de plus en plus longues. En somme, c’est inquiétant. Bientôt, ils seront réunis sous la même bannière, et je pense que Yamaha peut d’ores et déjà prévenir le pilote d’essai Augusto Fernandez qu’il pourrait avoir plus de temps de roulage que prévu en 2025…

Dites-moi ce que vous avez pensé de Miguel Oliveira en 2024 !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

L’année prochaine, Oliveira se joindra à Rins, dont la carrière est extrêmement similaire. Photo : Trackhouse Racing

 

Photo de couverture : Trackhouse Racing

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