Davide Tardozzi, manager de l’équipe Ducati MotoGP et ancien pilote victorieux dans la première course du Championnat du Monde Superbike à Donington Park en 1988, a exprimé ses réserves quant aux mécanismes d’équilibrage en vigueur dans le Superbike. Selon lui, ni les règles de concession ni le poids minimum imposé aux pilotes ne sont justes ou équitables. Et il cible BMW pour l’exemple.
Davide Tardozzi, manager de l’équipe Ducati en MotoGP et ancien pilote de Superbike, a récemment partagé son opinion tranchée sur les règles d’équilibre instaurées dans le Championnat du Monde Superbike (WSBK). Selon lui, ces instruments, comme le poids minimum pilote-moto et les concessions techniques, manquent de transparence et d’équité.
Introduit en 2024, le poids minimum combiné pilote-moto vise à réduire l’écart de performance entre pilotes légers et plus lourds. Le règlement impose un poids moyen de 80 kg pour le pilote en tenue complète. Si un pilote pèse moins, 50 % de la différence doit être compensée par des poids supplémentaires fixés sur la moto.
Cette règle a particulièrement visé Alvaro Bautista, champion en titre sur la Ducati Panigale V4R. Bautista, qui a dû ajouter environ 6 kg à sa moto, a exprimé une philosophie stoïque face à cette contrainte en affirmant qu’il devait s’adapter et trouver les bons réglages pour rester performant, quelles que soient les difficultés.
Cependant, Tardozzi estime que cette règle est injuste car elle cible un nombre limité de pilotes. Il a souligné qu’elle concernait principalement Bautista et marginalement d’autres pilotes comme Rinaldi, qui n’a dû ajouter qu’un kilo.
Davide Tardozzi : « le cadre a-t-il été modifié, le moteur, les pistons, les soupapes, la boîte de vitesses ? Personne ne le sait. En MotoGP, c’est transparent »
Tardozzi souligne également que les pilotes légers comme Bautista ne bénéficient pas uniquement d’avantages. Leur petite taille peut aussi être un handicap dans certaines situations, et ces contraintes naturelles devraient être acceptées comme faisant partie du sport.
Outre le poids minimum, Davide Tardozzi critique le système de concessions du WSBK, qui offre des avantages techniques aux constructeurs en difficulté pour les aider à rester compétitifs. Il regrette que ce système manque de clarté, personne ne sachant quelles modifications techniques sont autorisées pour des marques comme Honda ou BMW. Pour lui, ce manque de transparence nuit à l’intégrité du championnat.
On lit de lui sur Speedweek : « Comment peut-on attribuer des pièces en concession à un constructeur sans dire exactement lesquelles. Personne ne sait quelles pièces Honda ou BMW reçoivent. En MotoGP, c’est transparent. Une chose est claire pour moi : celui qui remporte le championnat est le champion. Toprak est le champion, sans aucun doute. Il mérite le titre. Mais ce que je n’aime pas, c’est que personne ne connaisse les aspects techniques de sa moto. Le cadre a-t-il été modifié, le moteur, les pistons, les soupapes, la boîte de vitesses ? Personne ne le sait. »
Davide Tardozzi conclut en soulignant que, bien que les règles d’équilibre soient introduites pour éviter une domination écrasante de certains pilotes ou constructeurs, elles peuvent fausser la compétition si elles ne sont pas appliquées de manière transparente et équitable. Cela souligne l’importance de trouver un juste équilibre entre régulation et compétition naturelle pour préserver l’intérêt du championnat.